1 mars 2025, 9:52

AVANTASIA

"Here Be Dragons"

Album : Here Be Dragons

Quand tu entends qu'AVANTASIA se pointe avec un nouvel album, tu sais que ça va être du conséquent. L’intitulé « Here Be Dragons » semble promettre une belle aventure musicale et onirique. Jugeons donc ensemble la dernière création de maître Tobias Sammet.

Nous débutons - c’est amusant vu que nous sommes censés parler de dragons - avec un "Creepshow", très hard rock old-school qui n’aurait pas dépareillé dans le répertoire de KISSIN' DYNAMITE. Dans sa forme c’est aussi entraînant qu’une descente tout schuss de l’Everest ; c’est dire à quel point c’est un régal et comme cela procure une vivifiante ivresse. 1000 points direct. "Here Be Dragons", donnant son nom à l’album renoue avec le classicisme d'AVANTASIA, celui d’un metal opéra ample et électrique. Geoff Tate, ex-QUEENSRŸCHE, en personne, vient faire retentir un chant tantôt fort, tantôt confidentiel.
Si la beauté de la chose rime avec efficacité, je n’en ai pourtant pas les humeurs qui vacillent. Peut-être un peu trop convenu ? Peut-être...

Mon gros coup de cœur sera pour "The Moorland At Twilight". Pourquoi ? Parce que Tobias y met en valeur le chant mythique de Michael Kiske, l’homme qui m’a conquis et fait naître l’amour du power metal, lors de l’âge d’or d'HELLOWEEN. Michael, toujours très en voix, réitère cet exploit dans une chanson vigoureuse, rapide et aux soli exemplaires. A travers des brumes orchestrales mirifiques, c’est comme si le duo nous faisait cadeau d’une huitième clef.
Beau... et magique.
Sur "The Witch" c’est Tommy Karevik de KAMELOT qui donne de sa puissance lyrique, par-dessus des riffs huileux et JOVI-aux. Cette fois encore, l’alchimie opère à merveille, tel un kouglof savamment travaillé.
J’adore... 1000 points de plus.

On poursuit dans le guest de luxe, car Ronnie Atkins de PRETTY MAIDS arrive avec "Phantasmagoria". Le metal y est speed à souhait, le chant inspiré, et les riffs si aiguisés que l’on peut affirmer qu’ils ont de l’âme ou... de lame. 
De l’entertainment pur. On dira ce que l’on voudra du père (sévère) Tobias, en tout cas, il sait y faire.
Quant à l’ami Bob Catley de MAGNUM, c’est un régal de savourer son intervention pour un "Bring On The Night" progressif (et sirupeux), une invitation à chevaucher les dragons en question.
Bref, ça fait un bien fou. Changement de cap, "Unleash The Kraken" est violent, du power metal sans fioritures, Tobias se la joue stand alone, des poussées dans les aigus à faire pâlir la Castafiore, le tout sur un rythme effréné. Efficace.

"Avalon", avec Adrienne Cowan de SEVEN SPIRES, veut nous la jouer folk-metal ? Avec plaisir. C’est un moment lyrique et pagan qui ferait danser un cul de jatte. Et la demoiselle possède une voix réellement magnifique. Un peu plus tôt j’évoquais KISSIN' DYNAMITE, voilà "Against The Wind" où Kenny Leckremo des confrères de H.E.A.T vient se lâcher avec délice. Je ne suis pas forcément un chantre d’objectivité, toujours est-il que ce morceau m’emballe sérieusement pour sa sincérité speed metal. Autre transfuge de KAMELOT, Roy Khan se joint à Tobias pour nous saluer sur "Everybody's Here Until The End". Un mid-tempo tout en force contenue.

A l’origine, j'avoue avoir hésité à chroniquer ce 10e album d'AVANTASIA. Eh bien, riche et variée, cette nouvelle production de Tobias... Sammet plein les yeux !

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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