
SLEEP TOKEN est un groupe clivant.
Il y a ceux qui, au mieux y sont indifférents, au pire détestent ce mélange - à leurs oreilles - incongru de metal moderne brassé avec des éléments progressifs, jazz, pop, alternatifs et bien plus encore (Vessel, le mystérieux chanteur qui par instants rappelle vocalement James Blake, ne reprenait-il pas "Hey Ya!" de OUTKAST, a cappella sur ses premières tournées ?).
Et puis il y a les autres… qui lui vouent un culte total.
Rappelons que "Worship" est le terme qui soude ses inconditionnels disciples entre eux depuis plus de 7 ans.
Sans parler de la frénésie ahurissante autour du merchandising du groupe dont on ne connaît toujours pas l'identité officiellement - et tant mieux ! -, un concept qui semble mieux tenir la durée que celui de GHOST, puisque SLEEP TOKEN cultive le secret total et n'accorde aucune interview.
Pas banal, le marché des produits dérivés de SLEEP TOKEN qui donne lieu à de grosses spéculations, surtout les séries limitées qui partent à la minute même où elles sont présentées au public : comics, jetons, vinyles, etc…
En France, SLEEP TOKEN s'est produit cinq fois : la première aux Etoiles, le 26 septembre 2019, devant 80 personnes dont seules 69 avaient payé leur billet. Nous y étions et ne nous en sommes toujours pas remis.
La seconde date était une erreur : première partie, de jour, de SLIPKNOT aux Arènes de Nîmes en 2023.
Peut-être marrant sur le papier de mettre deux SLIP/SLEEP à l'affiche, tous masqués de surcroît, peut-être une suggestion de Corey Taylor qui a dit tout le bien qu'il pensait de Vessel et ses compères, mais on ne fait pas jouer SLEEP TOKEN en plein jour.
C'est une hérésie.
Leçon retenue la même année au Cabaret Vert, puisque le groupe joue le soir.
Pour ressentir ce qu'est SLEEP TOKEN dans toute sa dimension, il faut donc aller le voir en tête d'affiche et, mieux encore, sur ses terres.
On s'est déplacé en Angleterre fin 2023 pour quantifier le phénomène et clairement, on ne joue plus du tout dans la même cour. On est peut-être même en présence d'un des plus gros groupes britanniques de ces dernières années.
La France n'est pas imperméable, mais rarement précurseuse.
Le test des deux dates en novembre dernier, sous deux configurations (un show très court en première partie de LINKIN PARK, un autre en tête d'affiche à Lyon de plus d'une quinzaine de morceaux) a sans doute créé un déclic au coeur du public hexagonal qui ne connaissait pas.
Mais une fois encore, SLEEP TOKEN ne touche définitivement pas l'audience basique qui écoute du heavy metal conservateur.

Quelles sont maintenant les perspectives ?
Une indiscrétion l'année dernière nous avait permis de savoir qu'un album était attendu pour 2025. Que SLEEP TOKEN changeait aussi de label.
L'organisateur du Download UK, Andy Copping, a plus tard confirmé (volontairement ou pas) que l'album sortirait avant son festival qui se tient mi-juin, SLEEP TOKEN étant l'une des trois têtes d'affiche aux côtés de GREEN DAY et KORN.
Toujours énigmatique, le groupe a semé de nouveaux petits cailloux, jeu de piste crypté qui entretient et alimente l'excitation obsessionnelle des fans.

Pour l'heure, nous avons donc un lien qui dirige vers un site : Show Me How To Dance Forever
Il faut assembler les lettres qui permettent d'obtenir cette combinaison : DOUOSVAVVM.
C'est une inscription mystérieuse gravée sur le monument du berger situé dans le domaine de Shugborough Hall, en Angleterre. Cette séquence de lettres (OUOSVAVV) encadrée d'un "D" et d'un "M", a intrigué de nombreux chercheurs et cryptographes depuis sa création au XVIIIᵉ siècle. Malgré de nombreuses tentatives pour déchiffrer ce code, sa signification exacte demeure inconnue. Plusieurs théories ont été proposées pour en expliquer le sens.
Par exemple, certains suggèrent qu'elle pourrait être un acronyme latin signifiant "Oro Ut Omnes Sequantur Viam Ad Veram Vitam", traduisible par : "Je prie pour que tous suivent le chemin vers la vraie vie".
Une autre hypothèse, c'est qu'il s'agisse d'un message laissé par les Templiers pour indiquer l'emplacement du Saint Graal.

Le Graal qui nous concerne, c'est l'album.
Alors, la combinaison de lettres, pour l'instant, nous permet de nous inscrire sur une mailing-list.
Une fois l'adresse mail remplie, on reçoit un message nous offrant deux choix visuels (avec le texte VOICI UNE LIGNE DE PARTAGE). Nous sommes alors orientés soit vers ARCADIA, soit vers VERIDIAN.
ARCADIA fait référence à une région de la Grèce antique, symbolisée comme un paradis terrestre et représentée dans le tableau "Les Bergers d'Arcadie" de Nicolas Poussin, dont la reproduction (inversée) est présente sur le monument de Shugborough. En revanche, VERIDIAN pourrait avoir une connotation plus mystique ou poétique, évoquant la nature, la vitalité ou quelque chose de futuriste.
Une fois le choix cliqué, nous sommes dirigés vers le site officiel actuel de SLEEP TOKEN, limité à de la vente de produits déjà connus.
On notera que la page de transition est copyrightée Sony Music, ce qui confirme bien le changement de label (RCA Records), après avoir été chez Spinefarm Records.

Autre fait troublant, l'apparition simultanée à l'affiche du Download d'un mystérieux projet intitulé PRESIDENT.
Un très court teaser accompagné de notes qui font étrangement penser à "Alkaline" de SLEEP TOKEN montre une pièce vide avec une croix (de Lorraine ?) en néon accrochée sur un mur.
Un personnage masqué apparaît en subliminal. Pendant quelques heures, les internautes se sont déchainés en imaginant une forme de double communication, mais il semble que ce soit deux projets bien distincts utilisant des modes de communication très proches (et la même agence artistique, Allotment Productions).
