
Après les frères Grimm, ce sont les frères GRIMA qui s’expriment à propos de leur nouvel album de black metal atmosphérique de qualité, « Nightside ». Vihelm et Morbius ont pris le temps de nous en dire un peu plus à propos des dix nouveaux morceaux pleins d’authenticité et de puissance qu’ils nous proposent cette année.
Alors comme ça, vous sortez votre nouvel album « Nightside » qui est déjà le sixième en dix ans. Vous êtes plutôt productifs !
Oui, on essaye de sortir un album à peu près tous les deux ans et de garder ce rythme mais ça devient de plus en plus dur avec les années. Plus tu as de l’expérience, plus tu apprends et plus c’est compliqué de sortir quelque chose d’original. Cela prend plus de temps à force.
Vous devez être très fiers de cette montée en reconnaissance assez rapide de GRIMA. En tant que groupe de black metal atmosphérique, c’est plutôt gratifiant non ?
Oui, le groupe s’est développé de façon graduelle, petit à petit. Avec le temps, on espérait que de plus en plus de gens découvrent GRIMA et que l’on acquiert un public et une fan-base solide. C’est un processus finalement assez naturel qui a fait que le groupe devienne de plus en plus connu.
Et cette reconnaissance est méritée car votre son est assez génial. Vous produisez vos albums en tant que duo même si quelques musiciens gravitent autour de vous pour vous aider dans vos réalisations. Comment composez-vous votre musique ? Est-ce que vous travaillez en équipe ou chacun produit de la musique de son côté et ensuite vous mettez vos idées en commun ?
Nous sommes en effet les deux compositeurs de notre musique. Quant aux morceaux, cela dépend, parfois c’est une composition commune, parfois c’est l’un de nous qui compose tout mais dans tous les cas, on ne valide le résultat que quand on s’accorde à tous points de vue. Il y a donc bien sûr toujours une grande communication entre nous. Cependant, il y a des instruments dont on ne sait pas jouer, donc on fait appel à d’autres musiciens pour s’emparer de nos idées et les mettre instrumentalement en forme. Ce ne sont que des musiciens professionnels, pour que l’on garde de la qualité, aux claviers notamment. Enfin, en studio, les parties de batterie sont enregistrées par notre batteur de session, notre batteur live, Vlad Yungman, tout comme certaines parties de guitare qui sont enregistrées par notre guitariste live Denis Susarev, il nous guide aussi dans la production des albums.
Qu’est-ce qui vous a inspiré pour les dix nouveaux morceaux de cet album ? Est-ce que vous prenez vos idées des paysages qui vous entourent, des forêts sibériennes, ou plutôt de la fiction ?
En effet, les paysages locaux nous inspirent beaucoup car ils sont très évocateurs. Il fait bon vivre ici et on essaye de sortir le plus possible dans les bois pour randonner par exemple car cela nous aide à trouver la paix, la sérénité qui nous permet de trouver l’inspiration. Tu ne peux pas être dans cet état d’esprit dans un centre-ville effervescent. Mais chaque chanson a sa propre histoire derrière.
En effet, ce doit être magnifique cette région où vous vivez. Froide, mais avec de belles vues !
Oui, on a pas mal de touristes qui viennent admirer nos paysages, qui changent à chaque saison. Et d’ailleurs, les albums de GRIMA suivent un peu ce modèle de changement de rythme au fil de l’année. On est attaché à ces cycles qui rendent la nature différente, à ces différentes saisons.
En parlant de ces différentes nuances, le black metal de « Nightside », est plus sombre, plus profond, peut-être plus intimiste que sur les précédents, même s’il reste très atmosphérique et mélodique. C’est le sentiment que vous vouliez véhiculer ?
Oui, c’est tout à fait vrai et cela vient peut-être de l’approche que nous avons eu de nos instruments cette fois. Plus de place est laissée à autre chose qu’aux guitares et la production est différente. Ce qui diffère aussi, ce sont les rythmes de batterie qui sont plus en retrait. Des instruments, plus traditionnels et considérés comme secondaires auparavant, ont pu être mis en avant cette fois.
Comme vous le disiez, il doit être de plus en plus difficile de produire la musique fidèle à GRIMA tout en faisant évoluer votre son...
Oui, mais on ne réfléchit pas vraiment à cela. On fait la musique que l’on aime, on n’a pas spécialement comme but de nous renouveler à chaque fois, c’est plus un développement naturel.

Les visuels sont très importants chez GRIMA également et la pochette de l’album est sublime. Vous pouvez nous en dire un peu plus sur le côté symbolique de l’artwork ? Est-ce que vous vous chargez de cet aspect également ?
L’artiste qui s’est chargé de la pochette de « Nightside » est ce peintre italien assez connu, Paolo Girardi, qui a travaillé avec plein d’autres groupes. Il a demandé ce que le groupe voudrait et l’idée était d’avoir un GRIMA nocturne recouvrant les terres glaciales, comme d’un voile. Et ce que Paolo a fait retrace très bien cette idée.
Si on continue sur le plan visuel, vous apparaissez toujours sous des masques de bois, encapuchonnés de capes noires, avec des doigts branchus. Est-ce que c’est pour vous un moyen d’incarner votre musique, d’en être les acteurs ?
Oui, le but des costumes est de transmettre l’énergie et le mythe du folklore traditionnel, surtout lors des concerts. Les costumes nous aident à nous transcender rapidement et nous fondre dans une ambiance théâtrale.
Cela vous rend très mystérieux aussi. C’est important pour vous de garder cette part de mystère face à votre public ?
Oui, on aime bien cette facette. Cela ne veut pas dire que tous les groupes devraient faire pareil. En ce qui nous concerne, cet aspect un peu mystérieux nous aide à créer le lien avec notre public, et notre musique le permet. De manière générale, je trouve que chaque détail visuel permet d’immerger un peu plus les gens dans notre monde.

« Nightside » marque aussi un tournant dans la carrière de GRIMA car vous signez en même temps chez Napalm Records. Comment s’est faite cette collaboration ?
Dès que « Frostbitten » est sorti, avec le succès qui lui a été assorti, on a eu pas mal de nouvelles propositions venant de divers labels et c’est celle de Napalm Records qui pour nous a été la plus raisonnable. Toutes les offres ont bien sûr été étudiées mais c’est celle-là qui a été la plus judicieuse pour nous.
Vous êtes aussi un important groupe live, avec de nombreux concerts réalisés et d'autres à venir. Est-ce que vous avez hâte de présenter votre nouvel album sur scène ?
Oui, on a vraiment hâte, surtout de venir en Europe. Les préparatifs ont déjà commencé et ça s’annonce génial alors on a vraiment hâte de commencer la tournée et de voir comment l’album sonne sur scène. On espère que ce sera cool !
Cela a l’air d’être un moment que vous affectionnez ?
GRIMA est un groupe live donc on a beaucoup de plaisir à jouer, être sur scène, partager avec notre public. Cela nous motive à continuer et être créatif.
Vous allez jouer au Hellfest en France en juin prochain. Qu’est-ce que cela représente pour vous ? C’est impressionnant pour un groupe comme GRIMA d’être sur l’affiche d’un festival si grand ?
C’est toujours agréable de jouer dans des festivals car ça te permet de performer devant un public qu’autrement tu n’aurais peut-être jamais touché. Mais il est bien plus facile d’organiser tes propres concerts. Jouer en festival est une grande expérience, surtout pour un groupe comme GRIMA car en Russie on n’a pas ce type d’événement. On a donc commencé notre carrière en se concentrant sur des concerts en club plutôt.
Quelle est votre relation avec le public français ?
Le public en France est très interactif et on aime l’énergie qui s’en dégage. On a toujours très envie de revenir vous voir. On vous remercie d'ailleurs pour votre soutien et on a hâte de venir vous voir. Nous espérons que vous serez au rendez-vous, au Hellfest ou sur d’autres dates et qu’on passera du bon temps ensemble !
