
VENOMOUS ECHOES, mystérieuse formation composée d’un seul et même musicien originaire de l'Ohio, Ben Vanweelden, n'est pas du genre à faire comme les autres. Là où l'écrasante majorité de ses collègues sort un album l’un après l’autre tous les deux ou trois ans, le bougre envoie méfait sur méfait chaque année depuis 2023. Toujours chez I, Voidhanger Records, respectable label italien.
Après un deuxième album, « Split Formations and Infinite Mania », réussi, Ben se fend donc d’un troisième grand format avec au programme quarante-sept obscures minutes réparties en six gros morceaux. Qui exigent à la fois une rigueur sans faille dans l'exécution et un soupçon d'audace pour piéger l'auditeur dans leur diabolique entreprise. Méthode, rigueur et structure : il ne faut d'ailleurs pas moins de sept minutes avant que les choses ne se mettent véritablement en place sur "Wall Of Memories And Despair", parsemé de riffs dissonants en diable. Avant de laisser place à un maelström de trémolos du meilleur effet soutenu par des parties de batteries possédées. Une générosité rythmique qui s'accompagne de nombreux breaks qui ne relâchent jamais vraiment la pression. C'est d'ailleurs lorsque l'on imagine échapper à la bête avant que "Dysmor" et "Groped By Spectres" ne balaient les derniers espoirs d'un revirement mid-tempo et lumineux. Le côté obscur a triomphé, une fois de plus.
Il ne reste plus qu'à tendre l'oreille au loin pour deviner cette funeste conclusion qu'est "The Begetter", véritable clou du spectacle et à n'en point douter morceau le plus singulier de cet album. Moins dans l'excès que ses prédécesseurs en apparence, il se complaît cependant dans le changement de rythmes en ajoutant à sa recette des tempos plus massifs parfois à la limite du doom. Le résultat est sans appel : ce voyage a des allures de plongée dans un gouffre béant, à errer dans les ténèbres éternelles au son d'une section rythmique maléfique et perverse.
Monstrueux donc au sens propre comme au figuré, ce nouvel album de VENOMOUS ECHOES est une expérience troublante et addictive. Qui régalera les amateurs de PORTAL,ULCERATE et autres MITOCHODRION. Doté d’un superbe artwork signé une nouvelle fois par Francesco Gemelli, artiste émérite ayant déjà signé une bonne plâtrée d’œuvres de toute beauté maléfique, « Dysmor » est ce genre de disque à vous rendre fou. Une bonne fois pour toutes...