
Cela faisait presque cinq ans jour pour jour que les Norvégiens KVELERTAK n’avaient pas foulé le sol de notre belle capitale. À l’époque, le monde semblait prêt à s’arrêter, et le groupe avait livré un set d’une intensité incroyable, comme s'il s'agissait de son dernier. Heureusement, ce n'était pas le cas, et c’est avec un plaisir non dissimulé que nous nous sommes rendus au Cabaret Sauvage pour une soirée résolument rock 'n' roll.

Avant que le quintet n'entre en scène (car depuis 2024, Bjarte Lund Rolland, membre fondateur, a quitté l’aventure sans être remplacé), c’est le trio anglais URNE qui a chauffé la salle. Bien que déjà connus dans notre pays, c'était leur première à Paris, et cela les galvanisait totalement. Le son était clair et puissant, offrant des conditions optimales pour découvrir ce groupe aux influences diverses. La foule, initialement calme, s’est enflammée après trois titres. Son set a puisé équitablement dans ses deux albums, avec notamment "The Burden" dédié à Joe Duplantier de GOJIRA, producteur de son dernier album « A Feast On Sorrow » en 2023. Un set bien trop court, mais URNE se produira au Hellfest cette année et promet de revenir à Paris dès septembre. Un groupe à suivre de près.
Malheureusement, nous avons appris la veille que le duo allemand MANTAR était souffrant et ne pourrait pas assurer son concert parisien. Dommage pour nous, ce sera pour une prochaine fois !
Après un changement de plateau rapide et un faux départ, KVELERTAK a pris d’assaut la scène avec le premier single de son dernier album « Endling ». La salle, désormais bien remplie (bien que non sold-out), témoignait de l’absence ressentie du groupe par les Parisiens. Comme à leur habitude, ils ont enchaîné avec leurs paroles en norvégien, captivant l’audience avec une énergie intacte. Le retour 15 ans en arrière avec "Blodtørst", sur lequel chantait déjà Ivar Nikolaisen en featuring, l’a mis immédiatement en jambe. L’arrivée du chanteur en 2018 a apporté une attitude punk renouvelée, celle qui donne tout sans se soucier du lendemain. Il sautait dans tous les sens, faisait des stage-diving et haranguait le public comme jamais auparavant.
Pendant "Crack Of Doom", Vidar Landa a eu quelques problèmes avec sa guitare, soulevant la question du départ de Bjarte Lund Rolland, qui laissait un vide dans les arrangements à trois guitares du groupe. Malgré cela, le concert s’est poursuivi avec un titre tiré de leur excellent album « Splid ». Depuis 2020, le groupe a centré sa set-list sur sa période post-2018, date du départ d’Erlend Hjelvik. L’intensité montait à mesure que le frontman transpirait, et la foule scandait à plein poumon les « Lik-vo-ke ». « Meir » a marqué la dernière ligne droite du concert avec trois titres, dont l’incontournable "Kvelertak", offrant au groupe l'ovation qu’il méritait pour son énergie incroyable.
Bien que surprenant de ne pas les voir revenir en rappel, le Cabaret Sauvage vibrait d’une ambiance aussi électrique que chaleureuse à ce moment-là. "Mjød" a été le coup final avant une conclusion en apothéose avec "Bråtebrann", dont le solo final était sublime. Ivar Nikolaisen a fait un dernier tour de salle avant de quitter la scène, essorant son t-shirt dans sa bouche comme à son habitude. Avec une heure quinze au compteur, le set a été mené tambour battant, sans aucun temps mort, porté par une énergie débordante.
Malgré l’absence d’un membre clé, KVELERTAK a brillamment compensé par la qualité de ses compositions et surtout par l’engagement sans limite de son frontman. Espérons que nous n’attendrons pas cinq ans de plus avant leur prochain passage à Paris.
Photos © Céline Kopp - Portfolio
