
À en juger par la longue file d'attente qui patiente déjà devant la salle plus d'une heure avant le début du premier set, c'est peu dire que les Australiens sont attendus de pied ferme dans la ville rose, pour une soirée à guichets fermés. Mais avant cela, c'est aux Britannique ASOMVEL que revient la tâche de lancer les hostilités. Dès le premier morceau, le leader de la bande, Ralph Winter, a déjà visité les quatre coins de la scène avec une énergie débordante. Et si le public reste quelque peu timide au moment de répondre à la question « Do you wanna rock and roll ? », les musiciens, eux, sont bien venus pour mouiller les perfecto. Le style du groupe, qui n'est pas sans rappeller MOTÖRHEAD (dont ce ne sera évidemment pas la seule réminiscence au cours de la soirée), embarque la foule avec lui. Un set d'une grosse quarantaine de minutes et pas moins de onze morceaux balancés à la figure de la foule : simple, efficace et grandement apprécié.

Cet échauffement de qualité à peine achevé, les rangs se resserrent et la tension monte. Prêts à se prendre une déferlante venue de l'autre côté du globe, les Toulousains entendent bien démontrer que dans la ville rose, il n'y a pas que les mémés qui aiment la castagne. À peine les premières notes de "Ready To Rock" jouées, les pogos s'élancent dans un mélange d'envie d'en découdre et de bonne humeur contagieuse. Les premiers gobelets de bière volent déjà dans les airs, tandis que le groupe enchaîne avec un nouveau hit : "Too Much, Too Young, Too Fast". Intenable, Joel O'Keeffe s'offre un voyage au cœur de la fosse sur "Girls in Black", solidement installé sur les épaules d'un roadie à qui l'on souhaite bon courage pour balader le gaillard dans la foule tous les soirs...

Mais si la vigueur de leurs sets a toujours fait l'identité d'AIRBOURNE, les Australiens n'oublient pas non plus d'offrir un joli moment d'émotions à leurs fans (et au passage un instant de répit bienvenu). Le temps d'un bel hommage à Lemmy (bien aidé par le drapeau tendu par un fan présent dès le début de soirée au premier rang), à grands coups de whisky-coca concoctés par le chef O'Keefe et distribués à chaque membre de l'escouade. L'occasion également pour chacun de recevoir une ovation méritée tout en jouant bien sûr "It's All for Rock'n'Roll". Le show peut alors reprendre de plus belle avec "Stand Up For Rock'n'Roll". Cette fois le Bikini ne tient plus en place et le pogo traverse la salle de part en part.

Une folie entretenue le temps d'un rappel de deux titres et d'un nombre incalculable de jet de bières. Y compris jusqu'aux balcons de la salle (non sans avoir baptisé la rampe de lumières au passage), où plusieurs fans sont venus affublés des cornes de diables traditionnelles d'AC/DC. La bande de Warrnambool prend finalement le temps de bien clôturer les choses en interprétant longuement un "Runnin' Wild" que personne ne veut voir arriver à son terme. Mais la réalité nous rattrape et cette heure et demie d'énergie pure touche bel et bien à sa fin. Jusqu'à la prochaine chevauchée sauvage du groupe dans l'Hexagone.
Photos © Fred Moocher - Portfolio
