
Tout commence en 2020 à Amiens lorsque le guitariste Christofer Fraisier décide de créer un projet post-metal sombre. Rejoint par le batteur Gilles Masson, le bassiste Robert Desbiendras et du chanteur Florian Vasseur, MARCH OF SCYLLA voit le jour. La diversité de ses influences et la tessiture de Florian pouvant chanter à la fois de façon saturé et clair, permet au quartette de proposer un metal polyvalent. Tout cela se ressent à travers ses deux EPs, « Archives » et « Dark Myth » avec lesquels il forge sa personnalité. Les quatre compères ne manquent pas aussi de se faire remarquer à la télévision sur France 3 région dans l’émission "Les Hauts en Scène" et le Journal Télévisé. Ils seront aussi sélectionnés pour se produire au Printemps de Bourges en 2024 et pour le dispositif "Objectif Lune" proposé par la célèbre SMAC d’Amiens "La Lune Des Pirates”. C’est ainsi que tout naturellement, ils signent avec Klonosphere pour la sortie d’un premier album qui sera enregistré, mixé et masterisé au Studio Sainte-Marthe par Francis Caste.
Intitulé « Andromeda » propose d’abord un visuel énigmatique conçu par Pierre Gacquer et Gilles Masson. Il évoque un personnage mythologique sur fond de constellation où semble régner une forme de chaos. La tête baissée et le visage caché dans l’ombre pourrait laisser penser à la fin d’un mythe, mais le chaos de l'arrière-plan ne pourrait-il pas être une sorte de big-bang annoncant le début d’un nouveau monde ? A l’écoute de cet album, chacun pourra se forger sa propre idée.
Le disque commence avec "Ulysses 'Lies" que le groupe avait révélé en décembre 2024. Ce titre propose un riff puissant, lourd et addictif, soutenu par une ambiance sombre et entêtante au synthé, agrémenté d'une guitare qui lui apporte beaucoup de relief. Les lignes de chant variées de Florian débouchent sur un refrain imparable. Après une intro calme et inquiétante, "Death Experience" démarre à cent à l’heure avec un riff qui rappelle les grandes heures du speed metal. Etant aussi la plus longue de l’album, la chanson propose plusieurs tableaux qui illustrent joliment la dimension progressive de la musique de MARCH OF SCYLLA.
"The Royal Way" commence avec le duo basse/batterie qui donne le rythme pour l'entrée de la guitare imposant une certaine lourdeur ; elle dessine ainsi la voie au chant plaintif et colérique. A mi-morceau, les fans de THE GATHERING se souviendront du thème musical de "Saturnine", dans le break et que l’on retrouve aussi à la fin. "To Cassiopeia" est un interlude, une sorte d’incantation assez lugubre, suivi par la lourdeur du riff de l'introduction de "Dark Matter". Celui-ci alterne avec un autre, plus calme et aérien, sur lequel navigue Florian avec différents registres vocaux.
Présenté en avant-première le 13 février, "Storm Dancer" se développe sur un rythme mid-tempo plutôt heavy. Si les couplets expriment la colère, ils contrastent avec le refrain en chant clair, ce qui donne au titre de l’éclat. Dévoilé comme 2e single, "BlaAst" est puissant et rapide sur lequel on retrouve légèrement au synthé le thème proposé dans "The Royal Way". A l’image de "Death Experience", "Achilles 'Choice" débute sur une rythmique ultra rapide. Le tempo ralentit ensuite pour laisser place au chant, accompagné d'une orchestration au clavier.
Les roulements de grosse caisse de "Myrrha" montre que l'album ne s'essouffle pas, même si la fin approche... Et même si l'intro de "Cosmogony" est plus calme, les couplets tracent leur chemins sur une rythmique sans concession, et les refrains en chant clair se font épiques.
Une belle illustration du metal moderne de MARCH OF SCYLLA, qui réussit à transformer l’essai du premier album. Avec « Andromeda » le groupe s'impose comme un espoir de la scène metal française. Une formation à suivre de très près et que nous ne manquerons pas de vous reparler. A noter les ambiances au claviers qui, relativement discrètes, n’en demeurent pas moins essentielles.