7 mars 2025, 13:43

DESTRUCTION

"Birth Of Malice"

Album : Birth Of Malice

7 mars 2025. DESTRUCTION, les vétérans du thrash metal allemand sont de retour avec « Birth Of Malice » qui ouvre le bal avec le titre qui lui donne son nom... Instrumental et acoustique, aux accents de western spaghetti, on suit la vague du dernier KREATOR les gars ? On entre ensuite dans le vif… ou le riff du sujet, où ça tranche sur une rythmique folle, avec le sobrement intitulé "Destruction". Un hommage, une façon de rester lié à ses racines qui remontent à plus de quatre décennies ? Peut-être. Toujours est-il que c’est très réussi, avec un Schmier à la voix bien hargneuse, posée sur des guitares qui tricotent merveilleusement leur thrash séculaire.

DESTRUCTION a capté notre attention et embraye sur l’audacieux "Cyber Warfare". Le metal se fait plus moderne, avec des touches électroniques, le rendu colle à la realpolitik et le son rappelle des groupes du moment tels HEART ATTACK ou DEFICIENCY. Toujours dans un martèlement vif et avec des circonvolutions de soli que rien ne semble pouvoir stopper.
Les derniers albums étaient loin d’être dégueulasses, DESTRUCTION maintient le cap, "No Kings - No Masters" allie thrash qui tabasse et guitares hennissantes ; nous sommes assommés et saluons la voix puissante qui couronne le tout. On ressent un petit air d’ARCH ENEMY, et pas seulement dans le titre. Nous enchaînons avec le rouleau compresseur "Scumbag Human Race" où le terme puissance tient de l’euphémisme, avec ses riffs lourds et son rendu de batterie proche du tambour de guerre. "God Of Gore" porte en lui également un metal à l’extrême violence, charge autant sauvage qu’elle est inspirée.

C’est avec surprise que l'écoute se pousuit avec "A.N.G.S.T", où le thrash se fait martial et progressif, cette condamnation des dictatures retient longtemps son incroyable rage et donne au titre une saveur qui égale celle d’une bonne côte de bœuf maturée et saignante ! DESTRUCTION revient à un thrash metal teutonique canonique sur "Dealer Of Death", rythmique syncopée et riffs tournoyants. "Evil Never Sleeps" vient rugir dans nos oreilles en hymne guerrier metal, avec toujours cette incroyable voix qui nous interpelle. Le morceau, saignant à point à nouveau, vaut la quantité d’huile qu’il déverse, dans un style heavy metal très eighties, avec un refrain très ACCEPT-able. Puis on se déchaîne sur "Chains Of Sorrow", où les déclinaisons de guitares sont hypnotiques et captivantes. Nouvelle expérimentation, un swing thrash se dégage de "Greed", donnant un tempo singulier au titre.

En guise de salutations après cette succession de belles compositions, DESTRUCTION nous gratifie d’une reprise de "Fast As A Shark". J’avais évoqué plus haut l'ancienne bande à Udo Dirkschneider, il semble que j’ai vu juste. Le quartette appuie son hommage au heavy metal d’ACCEPT en le chargeant juste ce qu’il faut pour que l’hymne intemporel retentisse dans de nouveaux et beaux atouts heavy-thrash. Je crois vous avoir prouvé à quel point ce nouvel album est tout sauf anecdotique. Schmier et ses sbires ont une nouvelle fois assuré. DESTRUCTION en mode destructeur !

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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2 commentaires

User
Lau 666
le 07 mars 2025 à 19:06
Réactif le chris !
Tous les dix ans je remet une oreille. On semble effectivement retrouver une bonne patate. Manque ce côté malsain des 3 premiers albums. À écouter 2 ou 3x pour ce faire une bonne idée.
User
Christophe Scottez
le 09 mars 2025 à 11:27
Ils sont redoutable d'efficacité. Un chouïa plus moderne oui, mais toujours producteurs d'un excellent cru... Toujours saignant à point ???❤️
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