
Voilà un groupe qui m’a sidéré par l’excellence de sa puissance au Hellfest. EREB ALTOR a livré il y a déjà quelques semaines de nouvelles compositions. Séance de rattrapage avec l'album « Hälsingemörker »...
Avec EREB ALTOR nous voulons que ça pète, nous sommes d’accord ? Vigueur dans le riff et folie dans la frappe "Valkyrian Fate" remporte immédiatement l’adhésion et comble nos attentes. La voix gutturale interpelle tel celle des héros d'un roman de Robert Erwin Howard, et les chœurs, amples et puissants dans l’éclat métallique des guitares, ils résonnent comme l’écho d’une bataille de légende. Très bon début. Des sabots retentissent dans le lointain, "Hälsingemörker" rappelle l’inspiration que EREB ALTOR tire de l’héritage de Quorthon. Le cœur de la rythmique bat comme mille marteaux contre nos poitrines (Hammerheart, comme l’album mythique de BATHORY et le label de notre groupe ici étudié), vous aurez pigé, tandis qu’une atmosphère viking jusqu’au bout de ses riffs huileux nous fait chavirer.
Beauté d’une femme guerrière splendide drapée dans une peau de bête rugueuse. Nous accueillons des moments de grâce païenne, cet "Ättestupan" aux sonorités quasi religieuses avec la langue scandinave et les pulsations hypnotiques. Un morceau black/viking metal métronomique qui lorgne cette fois vers les voix sibyllines des derniers BORKNAGAR. EREB ALTOR maîtrise son propos. "Vi Är Mörkret" alterne brillamment les ambiances, au calme succède une terrible tempête, on mixe growl sauvage avec un chant cérémoniel, on allie soli cristallins et blasts de brutasse. Le climat est savamment joué et mixé. Une musique qui ne peut que parler à nos âmes avec ses moulinets de guitares endiablées.
Le voyage se fait par moment plus audacieux, "Träldom" propose un rythme basse-batterie assez proche d’une danse amérindienne qu’aurait composée les fils d’Eric le Rouge en posant le pied sur le continent des hommes à la peau cuivrée. Les guitares et les chœurs se font aériens, comme pour composer une cérémonie de la petite fumée en mode black metal. Un titre intriguant, un air obsédant aux accès de violence cathartique. Quant à "The Waves, The Sky And The Pyre", il prend tout son temps. Guitares égrainées, cris impérieux, peaux de tambour martelées, nous glissons, inexorablement, vers une béatitude d’un autre âge, celui sauvage et libre, ancré dans les émotions des éléments, une époque oubliée des hommes modernes. Une époque de grande aventure, que reflète magnifiquement "The Last Step", dernière étape d’une odyssée des hommes du nord...
Voilà au demeurant un album empreint d’une belle âme viking, avec des sonorités tant guerrières que contemplatives. On peut écouter cet « Hälsingemörker » d’EREB ALTOR... et à raison.