9 mars 2025, 16:54

LES ADIEUX DES LADIES BALLBREAKER

Interview Cerise Pouillart


Tandis qu’AC/DC s’apprête à remplir deux Stade de France, cet été, les LADIES BALLBREAKER, elles, ont choisi de tirer le rideau. Non par pudeur, ces Dames n’ayant rien à cacher ; pas plus pour de sempiternelles "divergences musicales", puisque toutes s’accordent pour dispenser la bonne parole des Frères Young. Non, simplement le sentiment d’avoir fait le tour de la question. Et d’avoir trouvé suffisamment de réponses pour désormais explorer de nouvelles contrées, loin des terres australiennes qu’elles ont longtemps arpentées...


Cerise Pouillart, guitariste rythmique depuis les origines du groupe, remonte le cours du temps avec nous. Depuis l’époque héroïque des "LEDISE POULE BREQUER" (si, si, si !!!) aux scènes parallèles du Hellfest et jusqu’à la salle Victoire 2, près de Montpellier, pour mettre fin à l’histoire précisément là où elle avait commencé, en 2012. Une salle sold-out un mois et demi avant le concert d’adieu. Voilà qui donne à regretter de n’avoir pu se produire dans un lieu plus grand encore, puisque de nombreux fans ont fait le déplacement des quatre coins de France pour saluer une dernière fois leur groupe fétiche : des nanas sévèrement burnées. Et ce soir-là, contrairement à l’accoutumée, les "Ladies" n’étaient pas seulement cinq à jouer les meilleures partitions d’AC/DC... mais neuf ! Soit presque toutes celles ayant fait partie de cette aventure. Cerise se rappelle et ouvre pour nous l’album des souvenirs. For those about to rock we salute you...
 

Cerise, peux-tu nous dire comment l’idée de créer LADIES BALLBREAKER a germé dans vos esprits ?
Au tout début de notre histoire, nous sommes trois à fonder le groupe. Blandine, la bassiste, et Katia, la batteuse, avaient eu cette idée en cours de soirée, mais rien n’en avait émergé. On se connaissait toutes les trois par le biais de mon ex et elles m’en ont rapidement parlé. Je leur ai alors dit que je faisais de la guitare depuis quelques années, que j’étais fan d’AC/DC... Bref, on a mis toutes nos énergies en commun pour démarrer l’aventure ! Officiellement, les LADIES sont nées le 1er janvier 2012, puisqu’on s’était mis d’accord le 31 décembre 2011, lors du réveillon. On s’est donc réveillées au petit matin en se disant « on le fait ! ».

Trois membres... Il en manquait donc encore deux ! Comment avez-vous déniché ces perles rares ?
On a commencé à répéter, à monter des morceaux et à passer des annonces. On a ainsi fait la connaissance de Patricia, notre chanteuse, grâce à une petite annonce écrite de nos mains ("Cherche chanteuse pour tribute-band AC/DC féminin") et affichée dans les locaux de la salle Victoire 2, notre studio de répétitions. Il y a douze ans de cela, c’était plus compliqué pour mettre la main sur une guitariste soliste de talent, mais nous avons finalement eu la chance de rencontrer Loren sur Facebook, si j’ai bonne mémoire. C’était la toute première mouture des LADIES BALLBREAKER !

Vous répétiez déjà à Victoire 2, précisément là où tout s’est terminé...
C’est exactement cela : on a commencé à V2 et on a terminé à V2. La boucle est vraiment bouclée et, à quinze jours près, nous aurions pile poil terminé au bout de douze années...

Et pourquoi s’être ainsi focalisé sur AC/DC ?
Pour Blandine et Katia, c’est suite à un délire, en rentrant de soirée, AC/DC à fond dans la voiture... Elles ont trouvé ça tellement puissant ! Peu importe que tu écoutes de la pop ou du reggae, quand tu mets "Highway To Hell" ou "Back In Black", tu fédères absolument tout le monde. Et les gens vont finir par secouer la tête. De mon côté, j’étais vaccinée à AC/DC depuis mes quatorze ans, quatre ans plus tôt. Alors, trouver d’autres filles qui avaient envie de monter un groupe dédié aux Australiens, je ne me suis pas posé de questions. La plus accro à AC/DC, c’était moi, clairement !

Tu étais donc déjà musicienne ?
Disons que je jouais de la guitare dans ma chambre, sans la moindre prétention. Je n’avais même pas le projet de monter un groupe, même si je rêvais de monter sur scène. Tout ça s’est fait d’une manière un peu folle.


Pourquoi un groupe uniquement composé de filles ?
Blandine et Katia m’ont proposé les choses telles quelles et j’ai immédiatement trouvé ça très fun. Un peu décalé, aussi, car peu de nanas faisaient ça, à l’époque. Tout s’est passé de manière très innocente, car le contexte était très différent, en 2012. Les revendications n’étaient pas les mêmes... Katia avait 28 ans, Blandine 23 et moi 18. J’étais donc la plus jeune, et nous n’en étions pas au même point dans nos vies personnelles, dans notre construction. Et les choses se sont mises en place de façon très naturelle. Il n’y avait pas de volonté de revendiquer quoi que ce soit, c’était juste marrant de se retrouver ainsi, entre filles. Rien de plus.

Vous aviez tout de même des ambitions ou ça se cantonnait à un délire ?
Franchement, au début, il y avait zéro ambition. En tous cas, on n’en parlait pas ensemble. Moi, je rêvais de monter sur scène, d’en faire mon métier, bien sûr, mais à l’époque, ce n’était évidemment pas le cas ! Heureusement, il y avait beaucoup d’énergie dans ce groupe et on s’est toutes laissées porter par cet état d’esprit. Il n’y avait aucun calcul, juste de l’envie, de la fraîcheur et de la spontanéité. On a toujours suivi ce chemin, jusqu’au bout.

LADIES BALLBREAKER... les "Dames Casse-Couilles", drôle de patronyme, non ? Comment vous est venue l’idée ?
Ça a été un sacré brainstorming ! Dans mon souvenir, on a mis un bon moment pour trouver le nom. Il devait évoquer le fait qu’on soit des filles, qu’on joue du AC/DC... On a beaucoup tourné autour du pot et, finalement, c’est Charles Masson, notre premier ingénieur du son, qui nous a balancé « Les LADIES BALLBREAKER », comme ça, à table. Et notre nom s’est imposé comme une évidence (rires). C’est d’ailleurs encore plus drôle que ce soit un homme qui l’ait trouvé.

Et douze ans plus tard, vous décidez de mettre fin à cette incroyable aventure. Peux-tu nous en donner les raisons ?
Ça faisait un petit moment qu’on le murissait, mais pas forcément toutes en même temps. Blandine et moi sommes deux des co-fondatrices toujours dans le groupe, non-stop depuis 2012. On a vécu énormément de choses, mais on sent aussi qu’on est un peu fatigué. Il y a eu tant de trucs incroyables durant cette période, mais la gestion du groupe est devenue énorme, avec les années. C’est devenu un peu étouffant ; une grosse machine administrative qui demande beaucoup de temps et d’énergie. Et puis, en fait, on se rend tout simplement compte qu’on a fait le tour. On ne trouvait plus trop d’intérêt à continuer ; il ne fallait donc pas forcer. On ne veut surtout pas gâcher cette expérience ni les magnifiques moments qu’on a vécus, ces amitiés fortes, juste "pour rester dans le groupe car on ne lâche pas le groupe". On ne veut pas pourrir l’ambiance entre nous. Même si la décision est extrêmement compliquée, même si ça remue, il vaut mieux sentir quand c’est le moment d’arrêter. C’est bien plus honorable pour tout le travail accompli, par respect pour nous toutes, pour tout ce qu’on a créé, ensemble. Il y a donc eu une espèce d’évidence sur le fait qu’on devait s’arrêter, que c’était la fin.

Sans doute aussi l’envie d’exister par vos propres compositions, sans mettre AC/DC en avant ?
Oui, clairement. Si on s’arrête, c’est aussi pour explorer d’autres voies. La seule qui tourne dans un autre Tribute-band, pour l’instant, c’est Laëza, notre batteuse. Elle fait partie d'ELECTRIC LADYLAND, le groupe hommage à Jimi Hendrix avec la guitariste Nina Attal. Ça déchire plutôt bien. Mais elle a aussi d’autres projets, à côté. Céline, notre chanteuse, est également coach-vocal depuis six ans. Elle va d’ailleurs bientôt proposer des stages de voix saturée, pour apprendre aux gens la distorsion. Quant à Mathilde, notre soliste, elle devrait sortir son album solo cette année...

« Très souvent, des gens nous disent "AC/DC, je déteste, mais vous, je vous adore !". Je pense qu’on apporte pas mal de fraîcheur et que nos concerts intègrent pas mal de second degré. »


Honnêtement, j’ai été scotché par votre manière d’occuper la scène. Avec vous, et aussi dingue que ça puisse paraître, AC/DC passait presque au second plan. Comment tu l’expliques ?
C’est cool que tu me dises ça, car c’est vrai qu’on a très vite voulu se détacher de l’image "tribute-band". C’est d’ailleurs pour cela qu’on a très vite supprimé le mot de notre communication, de nos affiches. Il y a des groupes qui font cela très bien, je pense tout particulièrement à TNT, qui est un excellent tribute-band français à AC/DC. Je les ai vus en live et j’ai été scotchée. Notamment par la performance de Didier, le guitariste soliste. Aussi bien physiquement que dans ses gimmicks, on dirait Angus Young ! Mais on ne s’est pas senti d’aller là-dedans, alors, on a juste pris le parti de faire notre truc, à notre façon... Tout simplement.

Effectivement, malgré des clins d’œil évidents à AC/DC, on ne vous voit jamais singer le groupe...
On a des références, bien sûr : les bonnes sœurs, le cartable, les solos dans le public, sur les épaules de notre régisseur... mais on est d’abord un vrai groupe ! D’ailleurs, c’est plutôt drôle, mais il y a très souvent des gens qui nous disent « AC/DC, je déteste, mais vous, je vous adore ! ». Je pense qu’on apporte une certaine fraîcheur et que nos concerts intègrent pas mal de second degré. Bref, on ne se prend pas au sérieux, mais on fait les choses sérieusement. C’est carré, ça joue, mais à côté, on se donne une marge de liberté pour faire nos propres conneries. On essaye de doser les choses au mieux et puis, sur scène, il y a parfois des élans de génie. Entre guillemets, "génie", hein ? (rires). Pour résumer, on a mis un cadre et, tout autour de ce cadre, on rajoute nos propres trucs.

La personnalité des LADIES BALLBREAKER, vous l’avez tout de même travaillée ou elle s’est imposée d’elle-même ?
Franchement, ça s’est fait très naturellement, par l’assemblage de nos personnalités. On s’est rapidement rendu compte qu’il y avait une sorte d’alchimie, entre nous cinq, et on l’a cultivée. Très vite, le public nous a fait des retours positifs et ça nous a conforté dans le fait de ne pas rentrer dans un rôle qui n’était pas le notre, mais juste d’exagérer un peu ce que nous étions, de pousser un peu le curseur... et d’en jouer ! (rires).

Le fait que vous soyez des filles, voilà qui vous distingue aussi par essence d’AC/DC...
Et oui, de ce fait, c’est clair, il y a quelques différences ! (rires).

Et les histoires de Bon Scott, qui était tout de même un sacré dragueur (doux euphémisme...), vous en pensez quoi ? Ça vous fait marrer ?
Ah oui, "dragueur", c’est dit gentiment ! (rires). Lorsque Céline (NDLR : la dernière chanteuse) chante les mots écrits par Bon Scott, il lui faut obligatoirement prendre ça avec beaucoup d’humour. Et pas que pour Bon, mais pour AC/DC dans son ensemble. Ça parle de cul, de rock, et je trouve que c’est encore plus second degré qu’on reprenne ça. De toute façon, le groupe n’est pas vraiment connu pour ses lyrics, même si, à l’époque de Bon Scott, je trouve que l’écriture était un peu plus fine, avec une sacrée dose de dérision. Mais AC/DC, ce n’est pas non plus du Leonard Cohen, c’est d’abord de l’énergie, du partage avec le public. Attention : je ne condamne pas du tout les paroles, vraiment pas, mais je pense que le groupe australien serait d’accord avec moi.


Peux-tu nous parler de ton parcours avant l’aventure des LADIES BALLBREAKER ? Comment en es-tu venue à la musique ?
Même si ma famille aimait la musique, elle n’écoutait pas du tout de rock. Je n’étais donc pas prédestinée à aller vers ce genre musical... En fait, j’ai découvert AC/DC à l’âge de douze ans et, comme le dit l’ami Ben Chambert, guitariste de HIGHWAY, c’est comme si j’avais reçu la foudre sur la tête. Comme lui. J’étais chez une amie et je suis tombée sur le clip de "Thunderstruck", que son père regardait à la télévision. Je n’ai évidemment pas tout de suite su de qui il s’agissait, mais ça m’a procuré quelque chose de très émotionnel. C’était puissant. Et puis, je suis retombée sur ce clip un ou deux ans après et je me suis dit « putain, mais c’est juste incroyable ! ». Ça m’a laissé une empreinte forte et, à partir de là, ça a été foutu du jour au lendemain. Je me suis évidemment acheté tous les albums, ma chambre était couverte de posters, j’avais tous les DVD, et bien entendu, à Noël comme aux anniversaires, je ne voulais que des cadeaux AC/DC ! (rires). Je me souviens que j’écrivais le nom du groupe sur mes cahiers, au collège... J’étais totalement en boucle et je gonflais tout le monde avec ça. Je me souviens encore de ma mère qui disait à tout le monde « ça va lui passer, ça va lui passer », ça m’a effectivement vachement passé, puisque j’en ai fait mon métier ! (rires). J’ai donc commencé la guitare dans la foulée, à quatorze ans.

Il y avait d’autres groupes que AC/DC ou tu étais complètement monomaniaque ?
Forcément, je me suis mise à découvrir le rock de manière plus globale : DEEP PURPLE, THE WHO... J’allais souvent à la FNAC faire le plein du côté de leur "corner rock" où l’on proposait des CD à 10€. Je n’avais aucune référence, aucune culture dans ce domaine et, bien souvent, j’achetais en fonction de la pochette. C’est comme ça que je me suis éduquée au rock. Puis j’ai aussi découvert THE BEATLES, c’était incroyable toute cette richesse. Mais à cette époque, c’est surtout AC/DC que j’approfondissais en les écoutant chaque jour de ma vie.

« Le retour du groupe avec « Back In Black » est incroyable. C’est fou de revenir aussi fort après avoir vécu un tel drame et un début de carrière aussi énorme. Pour cela, pour les paroles, qui portent l’empreinte de Bon Scott, cet album me touche énormément. »


Justement, toi qui connais très bien AC/DC, peux-tu me dire ce qui te plaît de manière aussi viscérale dans ce groupe ? Et quels albums t’ont le plus marquée ?
Ce qui m’a vraiment impressionnée, pour la première période du groupe, de 1973 à « Highway To Hell », puis la mort de Bon Scott, c’est leur énergie et l’urgence de vivre du groupe. Ça m’a complètement chopée, à ce moment de ma vie. Le premier album que j’ai acheté est aussi leur tout premier : « High Voltage ». J’ai donc d’abord découvert Bon Scott avant Brian Johnson, dans l’ordre chronologique : c’est mon chemin de croix (rires). Et ce que j’ai beaucoup aimé, notamment dans les lives que j’ai écoutés à l’époque, c’est cette puissance phénoménale. C’est ça qui s’en dégage, on a besoin que ça sorte de nous. Bon est mort jeune, mais si tu écoutes Malcolm et Angus, c’est dingue comment ils étaient bons. Sur les premiers lives, Angus a dix-huit ans, tu as vu le génie guitaristique que c’est ? J’ai vraiment le sentiment que tous ces gars ont été baignés au rock dès le berceau et que leur mission, c’était de faire ça ! Et c’est hyper touchant à ressentir, saisissant. C’est ce qui m’a accrochée sur cette première période.

Puis Brian Johnson est arrivé, en 1980...
Le retour du groupe avec « Back In Black » est incroyable. C’est fou de revenir aussi fort après avoir vécu un tel drame et un début de carrière aussi énorme. Pour cela, pour les paroles, aussi, qui portent l’empreinte de Bon Scott, cet album me touche énormément. Car « Back In Black » l’honore, d’une certaine manière. C’est vraiment un excellent album. Après, j’ai été moins fan de la période des années 80, même si j’adore « For Those About To Rock (We Salute You) », que je trouve carrément génial. Puis ils ont changé de batteur, Simon Wright, tout ça, ça a moins été ma came. « Flick Of The Switch », « Fly On The Wall », « Blow Up Your Video », je suis moins rentrée dedans.


Quand as-tu donc raccroché les wagons ?
Dans les années 90, avec « The Razors Edge » et « Ballbreaker ». Et puis aussi « Stiff Upper Lip », sorti en 2000. Cet album possède l’un des meilleurs sons de tous les temps. Du vrai velours, au casque ou dans les enceintes, hyper fort. Et ce son de batterie... Waouh ! Quant à la voix de Brian, on dirait qu’elle est passée par une sorte d’affinage. Elle est devenue énorme, avec de très beaux graves. Il y a eu comme une sorte de "bluesification" là où c’était un peu plus heavy, auparavant. Écoute la différence entre « Back In Black » et « Ballbeaker » : Brian est monté d’un level dans son groove, surtout rythmiquement, et dans sa façon de chanter au fond du temps. Moi, j’adore ! Beaucoup de gens pensent qu’AC/DC, c’est Bon Scott, mais moi, je trouve que Johnson a vraiment des qualités énormes. Mais on ne peut pas vraiment les comparer, ce sont deux extraterrestres différents (rires).

Effectivement, ces reproches sur Brian sont fatigants. Il n’a pas tué Bon Scott, que je sache, et sans lui, que serait devenu AC/DC ?
C’est clair ! Merci à lui. Et pour le coup, il a eu les couilles de passer derrière Bon Scott, ce qui a dû être franchement très compliqué. Je trouve d’ailleurs que Brian apporte un truc que Bon Scott n’apportait pas : il est solaire. Alors que Bon était plus coquin, plus lubrique, plus rock-star, aussi, avec une aura incroyable. Il avait du charme, avec son sourire en coin et son regard roublard. Brian a l’air plus direct, hyper sympa, heureux d’être là. Ce sont deux postures bien différentes et ça fait aussi du bien d’avoir des gars comme Brian dans ce milieu-là.

Et tu penses quoi des derniers enregistrements du groupe : « Rock Or Bust » et « Power Up » ?
Je crois me souvenir que « Rock Or Bust » est le dernier album pour lequel Malcolm a réellement composé et ce doit être Stevie Young qui a enregistré. Moi, j’aime bien ces deux albums, certains morceaux sont meilleurs que d’autres et il est certain que j’ai moins été piquée que par « Black Ice », qui est vraiment excellent, mais ce sont deux bons albums. Et "Play Ball", j’adore ! Le clip est génial (rires). C’est exactement ce que j’aime chez AC/DC : ils font ce qu’ils aiment et ils se foutent de l’opinion des uns et des autres. Bref, j’aime bien les derniers enregistrements d’AC/DC, et ça fait du bien de réentendre Brian après sa pause et ses différents problèmes de santé, après la période Axl Rose...

Précisément, qu’as-tu pensé de l’intérim assuré par Axl ?
Je n’ai malheureusement pas pu les voir en concert à ce moment-là, mais il est certain qu’on se demandait tous ce que ça allait donner. Au final, ça m’a plutôt scotchée. J’ai même trouvé ça bluffant, puisqu’Axl a repris certains morceaux que Brian ne pouvait plus chanter depuis plusieurs années. J’imagine que ce remplacement a mis une grosse pression à Axl, que j’ai trouvé plus professionnel dans son attitude qu’il ne l’est parfois avec les GUNS N’ ROSES. Ça doit bosser dur avec Angus et ça a permis d’avoir des concerts homogènes, contrairement à ce qui se passe avec les GUNS où ça peut être génial ou catastrophique, selon les soirs. Bref, honnêtement, ça m’a beaucoup plu de voir AC/DC évoluer sous cette forme.

Même si tu ne les as pas vus à ce moment-là, j’imagine que tu as assisté à plusieurs concerts d’AC/DC ?
J’avais dix-sept ans la première fois que je les ai vus, à Bercy, en 2009, pour le "Black Ice Tour". J’étais contre la barrière, tout devant, et figure-toi qu’on m’aperçoit, enfin, on m’entraperçoit, pour être exacte, dans le clip de "Anything Goes", puisque le groupe filmait son show, ce soir-là. Ça m’avait vraiment fait plaisir. En plus, à Bercy, on était très proche de la scène, puisque les crash-box n’étaient pas trop larges. J’étais côté Cliff Williams, à droite, mais Brian et Angus passaient très souvent. Je me rappelle d’ailleurs très bien de tous les pansements, sur les genoux d’Angus : impressionnant... Je les ai ensuite revus trois fois au Stade de France, entre 2010 et 2015, notamment avec Chris Slade.

« Pour nous faire une surprise, Antoine de Caunes a demandé à Angus Young quel conseil il pourrait nous donner... ce à quoi il a répondu : "keep breaking them balls" ! »


Est-ce que tu sais si les membres d’AC/DC connaissent les LADIES BALLBREAKER ?
On a fait un tournage avec Antoine de Caunes, en septembre 2019, pour "La Gaule d'Antoine", sur Canal+. Ça s’était très bien passé avec de Caunes et, un an plus tard, en novembre 2020, je reçois un appel de sa secrétaire qui m’apprend qu’Antoine faisait une interview d’Angus Young pour son émission "Popopop", sur France Inter, afin de promouvoir la sortie de « Power Up ». De Caunes souhaitait que l’on fasse la première partie de l’interview, il nous a donc offert cette chance et il a été incroyablement généreux avec nous. Et pour nous faire une petite surprise, il a posé une question à Angus : « il y a des filles, en France, qui reprennent du AC/DC, les LADIES BALLBREAKER. Quel conseil tu pourrais leur donner ? ». Ce à quoi Angus a répondu « keep breaking them balls ! » ("continuez à leur briser les c... !"). Il a donc forcément entendu parler de nous et ça a dû le faire marrer, sur le moment. Sachant que c’était notre dernière tournée en 2024, sachant aussi qu’AC/DC ne va pas tourner éternellement, on a essayé de gratter pour les joindre, pour les rencontrer l’été dernier, à Paris, à l’Hippodrome de Longchamp, mais c’était trop compliqué. La boucle aurait été bouclée, dommage...

 

« Ce qui m’a vraiment émue, c’est de voir le cercueil sortir de l’église. Derrière, il y a Angus. Seul. Un flight case à bout de bras. Et il attend pour déposer cette guitare sur le cercueil de son frère. C’était triste et beau à la fois. »


Sur scène, tu occupes le rôle de Malcolm Young. Pourquoi as-tu adopté ce rôle de guitariste rythmique ? Tu te sentais plus à l’aise qu’en lead ?
En fait, c’était plus naturel pour moi d’occuper ce poste. Et puis, quand le groupe a démarré, je n’avais pas non plus un top niveau, même si j’assurais trois ou quatre soli par concert durant les toutes premières années des LADIES BALLBREAKER. C’était aussi une histoire de confiance, à cette époque. Et puis, ce rôle me convenait bien, pour tout dire.

Malcolm Young était réputé pour être un véritable métronome, implacable côté tempo. As-tu ressenti une pression particulière à endosser le costume d’un musicien aussi exigeant ?
Oui et non, car en France, on n’a pas une très grosse culture à ce niveau-là. Il y a donc moins de pression et, qui plus est, le public s’intéresse plus aux leads : la chanteuse et la soliste, en l’occurrence. Les gens peuvent ainsi aimer ton attitude, ta présence, mais ils ne sont pas très attentifs à la rythmique à proprement parler. C’est un peu comme lorsque tu prononces le nom de Niles Rodgers au grand public. Beaucoup ne le connaissent pas en tant que tel, même s’ils connaissent nombre de ses titres, alors que pour un musicien, c’est l’un des meilleurs guitaristes de tous les temps : une référence. C’est pourquoi ce sont plus Mathilde, Victoire, Anaïs ou Loren qui étaient attendues au tournant, car ce sont elles qui marchaient sur les plates-bandes d’Angus Young... et il est juste monstrueux ! Une vraie légende.

Et à titre personnel, qu’as-tu ressenti à la mort de Malcolm, en 2017 ?
Ça fait bizarre, c’est sûr. Il était encore relativement jeune, mais malade depuis un bon moment. Forcément, cela m’a beaucoup attristée, même si ce sont des personnes qu’on n’a jamais véritablement rencontrées, hormis en concert ou sur DVD. L’émotion n’est donc pas la même que pour un proche, mais elle existe bel et bien. Mais ce qui m’a véritablement émue, c’est une vidéo sur laquelle on voit le cercueil sortir de l’église et, derrière, il y a Angus. Il suit et il est seul, un flight case à bout de bras. Il attend, pour déposer cette guitare sur le cercueil de son frère. Ça m’a vraiment fait chialer. C’était triste et beau à la fois. Puissant, même. Et l’on repense à ces deux frangins qui ont passé leur vie ensemble, à propager "la bonne parole" aux quatre coins du globe. On ressent alors une immense solitude dans l’attitude d’Angus, puisqu’ils formaient tous deux un vrai binôme. Car en réalité, c’est bien Malcolm qui tenait les clés de la baraque... et c’est précisément pour cela qu’Angus pouvait y courir tranquillement !


Revenons aux LADIES BALLBREAKER : où en étais-tu dans ta vie lorsque le groupe s’est formé ?
Juste après le collège, j’ai fait un CAP photo à Dijon, puis je suis partie un an au Québec, pour faire des études de cinéma. Précisément, je revenais tout juste du Québec et je débarquais à Montpellier...

Tu as des souvenirs de ton tout premier concert ?
Oui, bien sûr ! C’était en mars 2013, un an après que le groupe se soit formé, sur une scène ouverte au Corcoran, un bar d’Alès. On jouait donc sans estrade, au même niveau que le public. On a même retrouvé des images qu’on a mises sur notre site. La qualité est plutôt dégueue, mais ça donne encore plus de charme au moment... et ça gomme les imperfections musicales ! (rires). C’était donc la formation Patricia, Katia, Loren, Blandine et moi-même.

« En voyant l’affiche qu’on nous tendait, on lui dit "mais on n’est pas sur l’affiche !" Et lui de nous répondre, "mais si, vous êtes là : LEDISE POULE BREQUER !". C’était notre premier contrat et ça a tout de suite donné le ton au reste de l’aventure... »

 

Comment vous êtes-vous retrouvées là, à ce moment précis ?
C’est grâce à Loren, qui faisait des scènes ouvertes avec l’organisateur de ces événements. Elle a donc planifié ça et on s’est pointé pour jouer deux morceaux : "Back In Black" et "Highway To Hell". On était vraiment ravies de cette expérience. Et juste après ce mini-concert, quelqu’un est venu nous accoster pour nous parler du Comité des Fêtes de Salindres et de son fameux "Festival de la Mob", qui se tenait en juin. Il voulait absolument qu’on vienne y jouer et, au final, on a donc eu un contrat directement signé après notre tout premier passage sur scène... on était comme des folles ! (rires). D’autant que c’était payé.

Brillants débuts, deux titres joués et vous voilà déjà sollicitées !
C’est vrai ! Mais on a fait notre premier "vrai" concert avant de nous rendre à Salindres, puisqu’entre-temps, nous avons eu une autre opportunité. C’était à Sauve, dans le Gard. Un set d’une demi-heure et une expérience vraiment incroyable. Puis est arrivé ce sacré "Festival de la Mobylette" qui est devenu culte, pour nous. Je me rappellerai toute ma vie de la personne qui nous avait démarchées. Notamment parce qu’il avait un accent du Sud vraiment prononcé... mais pas seulement (rires). Nous nous sommes retrouvées à la Mairie de Salindres pour signer notre contrat. Et là, en voyant l’affiche qu’on nous tendait, on lui dit « mais on n’est pas sur l’affiche, Bernard ! » Et lui de nous répondre « mais si, vous êtes là ! : LEDISE POULE BREQUER ! ». Tandis que je fonds en larmes de rire, tout en gardant le silence, Patricia parvient à garder la face. Elle lui dit alors que ça ne s’écrit pas comme ça, et lui de rétorquer « je l’avais bien dit à Jean-Pierre ! Il ne comprend rien à l’anglais. » Bref, il met la faute sur le dos de son pote... Je ne regardais pas Patricia, même chose de son côté. On savait que si on se regardait, c’était foutu. On est donc sorti de la Mairie en file indienne et, sur le parking, on a explosé de rire pendant quinze minutes. On a dû attendre un moment avant que Patricia puisse reprendre le volant... (rires). C’était notre premier contrat et ça a tout de suite donné le ton au reste de l’aventure. Le truc complètement improbable. Et cette affiche est devenue culte, pour nous, au point de désormais trôner dans mes toilettes ! (rires). Sans le savoir, ce Bernard a créé une véritable légende. Il était vraiment très sympa, mais il n’avait clairement pas dû apprendre l’anglais au collège. Mais ce n’est pas bien grave : on a des super souvenirs de ce festival. On a du jouer 30 ou 45 minutes, le meilleur concert de notre vie...

Et le concert lui-même, épique ?
Je m’en souviens très bien : les micros étaient saturés et tout le matériel était branché sur une seule génératrice. Et en fait, le son de notre concert a sauté à trois reprises... car il y avait trop de friteuses branchées en même temps ! Bernard reprenait le micro, le son sautait à nouveau, un vrai sketch, ce concert, mais que de souvenirs ! Il y a quelques images de la performance des LEDISE POULE BREQUER ; on les a mises dans la vidéo que l’on a projetée, avant le début de notre dernier concert. Je voulais absolument qu’il y ait des images de ça ! (rires).

Tu te souviens des morceaux que vous jouiez ?
On en jouait entre 6 et 8. On faisait les plus connues, forcément. Ce devait être "Back In Black", "The Jack", "Whole Lotta Rosie" et "Shoot To Thrill", mais je ne me souviens plus exactement...

Vous deviez vous éclater !
On vivait notre meilleure vie, oui ! On avait l’impression d’être des rock-stars. Entre guillemets, bien sûr, car on ne se prenait pas au sérieux. On adorait être ensemble et vivre ces moments. Peu importe où l’on jouait. D’ailleurs, il faut être honnête, on a parfois joué dans des conditions surréalistes, on a aussi été mal reçues, on n’a pas été payées, mais on s’est toujours éclatées ! On est toujours parvenues à trouver du plaisir en partageant avec le public ou en nous marrant, entre nous... car il y a parfois eu un déficit de public ! (rires). C’est précisément ce qui faisait la force des LADIES BALLBREAKER : être soudées, mettre notre plaisir au centre et nous amuser.

« J’étais en bas, dans la salle, les filles s’installaient sur scène et je me suis mise à pleurer. C’était hyper émouvant de voir notre histoire défiler. Mathilde, notre soliste, est venue vers moi et m’a dit "alors, tous tes bébés sont là, tu en penses quoi ?" ».


Exercice difficile : si tu devais comparer votre premier concert et le tout dernier...
Notre concert d’adieu était vraiment très élaboré. D’ailleurs, nous en étions aussi les productrices. Nous avons donc décidé de faire un best of de tous les gimmicks utilisés durant cette douzaine d’années : nos déguisements, nos intros pour agrémenter le show... Et quasiment tous les membres ayant fait partie de l’aventure étaient présentes sur scène. Adrien Lagarde, notre régisseur, a fait un travail extraordinaire. Il est avec nous depuis huit ans, d’abord en tant que régisseur son, puis régisseur général depuis trois ou quatre ans. Il s’est beaucoup investi et a vraiment fait un boulot de dingue. Je sais qu’il était épuisé, après ce concert, car pendant des semaines, il a dû gérer une multitude de paramètres. Et je sais qu’il a peu dormi. Il faut dire qu’on était neuf sur scène, par moments, et vingt-sept au total ! Sans compter le double backliner, les caméras, les effets pyrotechniques, les billets de train pour toutes les filles, les loger, la bouffe... c’est juste énorme ! Pour nous, Adrien, c’est vraiment la sixième Ladies ! (rires). Et on le présente toujours comme un véritable membre du groupe. Et puis, c’est aussi notre "destrier", puisque c’est sur ses épaules que nos solistes vont dans le public, comme à l’époque d’AC/DC...

Avec quelques semaines de recul, qu’as-tu pensé de ce dernier show ? Ce n’est pas rien, que de faire ses adieux, de les programmer plutôt que de les subir...
Sur le moment, j’étais vraiment très émue. Même la veille, d’ailleurs, puisqu’on s’est retrouvées à neuf pour la toute première fois. J’étais en bas, dans la salle, les filles s’installaient sur scène et je me suis mise à pleurer. C’était hyper émouvant de voir ainsi notre histoire défiler. Mathilde, notre guitariste soliste, est venue vers moi et m’a dit « alors, tous tes bébés sont là, tu en penses quoi ? ». Et c’est vrai qu’il y avait quelque chose de cet ordre, puisqu’avec Blandine, on est là depuis le début. On a donc connu toutes les époques. Il y avait un petit côté surréaliste, comme dans un rêve, mais aussi beaucoup de fierté. Et le jour J, c’était un très beau moment de communion ; on a honoré tout ce qu’on avait vécu, ensemble, mais également avec ce public qui nous suit depuis un long moment déjà. Certains nous ont vu dix, vingt ou trente fois sur scène, d’autres venaient des Hauts-de-France spécialement pour l’occasion... On a des fans hardcore et ça fait tellement plaisir ! Quand on est entré sur scène, on s’est pris une décharge. Et même déjà avant, lorsque l’on a projeté la petite vidéo sur notre histoire... on était en pleurs derrière le rideau ! Et on n’arrivait pas à s’arrêter : c’était horrible. Même en en reparlant avec toi, je me rends compte à quel point c’était puissant ; c’est une histoire tellement belle. Je suis vraiment reconnaissante d’avoir vécu ça.

Le concert s’est déroulé comme vous l’aviez prévu ?
Je l’ai trouvé extraordinaire ! Magique, même, car ça a été incroyablement fluide, alors qu’on avait à peine répété, la veille, puisque nous n’avions que trois heures pour tout faire, à neuf. On avait joué les morceaux une fois avec les anciennes, deux-trois trucs liés aux changements de costumes, mais on n’a pas fait de véritable filage. J’ai l’impression qu’on était guidé par quelque chose de plus fort que nous, un peu comme si tout devait bien se passer, car c’était le dernier show et que tout s’était toujours bien passé, durant ces années. Et effectivement, ce dernier concert était à l’image de l’ensemble de notre parcours. C’était vraiment beau, hyper touchant. Il n’y a pas eu de ventre-mou, mais beaucoup de moments très sympas, tout en spontanéité. Il y a vraiment un truc qui s’est passé ce jour-là, pour toutes les filles, mais aussi pour toute l’équipe technique. On était là pour les mêmes raisons, avec les mêmes intentions : célébrer comme il se devait cette expérience qu’on a vécu ensemble.

Et comment ça se passe entre les membres du groupe, depuis que l’aventure est officiellement terminée ?
On s’appelle, on se tient au courant de nos états d’esprit respectifs. On n’est pas toutes encore redescendues, car c’est une grosse charge émotionnelle. Forcément un peu plus pour Blandine et moi. Honnêtement, les LADIES BALLBREAKER, c’était ma vie depuis douze ans. Le groupe passait avant moi, clairement. En plus, j’étais la bookeuse, je m’occupais donc des tournées, plus les concerts le week-end. C’était un peu en boucle dans ma tête, de huit heures du matin à minuit, quand tu reçois des sms tardifs de programmateurs. C’était une super expérience qui remplissait mon existence. L’arrêt du groupe signifie donc beaucoup de choses : la fin d’un très gros chapitre, mais c’est aussi une renaissance, forcément, une reconstruction sur laquelle il faut bosser, derrière...

Durant ces douze années, combien y a-t-il eu de formations stables, au sein du groupe ?
Les six premières années, outre Blandine et moi, il y avait Patricia au chant, Loren à la guitare solo et Katia à la batterie. Puis Anaïs a pris le poste de soliste et Céline est arrivée peu de temps après au chant. Laëza s’est installée à la batterie plus ou moins à la même époque. C’était notre deuxième période qui a duré environ trois ans, avant que Victoire ne remplace Anaïs à la lead-guitare, de fin 2020 à fin 2022. C’est ensuite Mathilde qui a occupé le rôle de soliste. C’est ce poste qui a le plus tourné, indéniablement. Et je n’oublie pas non plus de citer Mélo, qui était sur scène avec nous lors du dernier concert. Elle a tournée avec les LADIES BALLBEAKER durant deux étés, lorsque Céline était prise par son groupe, et elle a été beaucoup plus qu’une simple remplaçante. C’était logique qu’elle soit là pour notre dernier concert.

Et vous étiez toutes originaires de la région ?
Pas vraiment ! (rires). Quand Laëza est entrée dans le groupe, elle habitait Nancy. Elle est désormais à Paris. C’est loin, mais plus simple. Anaïs était de Rennes, Victoire de Dijon et Mathilde de Nice. On a toujours plus ou moins connu ça, dans le groupe, car il n’y avait pas forcément beaucoup de musiciennes professionnelles dans ce genre de musique. D’ailleurs, quand je repense à Anaïs, à Rennes, dix heures de train à l’époque... Dur, dur...


Y a-t-il déjà eu des hommes au sein des LADIES BALLBREAKER ?
Oui, sur scène, on a déjà joué avec des hommes ! On a ainsi eu deux remplaçants masculins... puisque nous n’avions pas de filles sous la main ! (rires). Parmi eux, Sam Marshal (HIGHWAY, BIRDS OFF PARADISE, HEADKEYZ), qui a remplacé Blandine quatre ou cinq fois, à la fin des années 2010. Mousse Yahimi, le bassiste d’ELECTRIC DUCKS, est également venu nous prêter main forte sur trois dates, de mémoire. Guilhem Constans, le chanteur d’ELECTRIC DUCKS, nous a également accompagné... mais à la batterie ! Enfin, un soir de 2018 où Mélo était malade, une énorme trachéite, nous avons dû faire appel au chanteur des BALLBREAKERS, un tribute-band d'AC/DC masculin de Toulon. J’avais appelé toutes les chanteuses d’Europe en une journée, mais personne n’était disponible...sauf lui ! (rires). C’est d’ailleurs la dernière fois qu’un homme a joué avec nous.

Les gars devaient bien se faire chambrer, non ?
Mais tu ne sais pas tout ! On leur a tous mis une perruque, un soutif, on leur a fait des couettes... (rires). Je me rappelle encore des séances de maquillage. Et j’ai retrouvé pas mal de photos de ces époques en fouillant dans nos archives pour préparer notre dernier concert. J’en ai d’ailleurs envoyées à Sam... (rires).

Depuis 2012, combien avez-vous fait de concerts ?
Environ 350.

Où êtes-vous allées ? Principalement en Europe ?
Effectivement, beaucoup de concerts en Europe, les pays limitrophes à la France : Belgique, Suisse, Allemagne, Espagne. On a aussi joué en Norvège ; la seule fois où on est parti vraiment loin. C’était génial. On a également failli aller au Québec... mais ça a été annulé un mois avant. On avait les boules, car c’était prévu au Capitole de Québec, un peu l’équivalent de notre Olympia.

Vous avez aussi participé au Hellfest, non ?
Oui, en 2015 et 2016, mais pas dans la programmation officielle, dans l’espace du Hellfest Cult. Rien à voir avec les Mainstages... même si on a bien essayé. Dommage, car il y a déjà eu des tribute-bands sur ces scènes.

« Pour être honnête, on ne voyait pas du tout l’intérêt de sortir un album. On disait aux gens d’écouter AC/DC, tout simplement. Mais les gens voulaient "ramener un peu de nous chez eux, avoir notre interprétation d’AC/DC". Au bout d’un moment, on s’est donc décidé à enregistrer. »


Et avec qui avez-vous eu l’occasion de tourner, en France ou en Europe ?
Pas mal de monde, dans différents registres. Ça va de MATMATAH à KO KO MO, en passant par MASS HYSTERIA, Norbert Krief ou encore IGORRR. Je me souviens aussi d’un festival où l’on a joué juste après SKIP THE USE, qui jouait sur une grosse scène, nous juste à côté. On a enchaîné de suite après leur dernier accord, puis ils nous ont regardé depuis le public et sont venus nous voir après, c’était un concert mémorable.

Vous avez enregistré des chansons, durant ces douze années ?
On a fait pas mal de clips, qu’on a publié sur notre site et notre chaîne YouTube. On a aussi sorti un CD juste avant le confinement... timing parfait ! (rires). En fait, on ne voyait pas du tout l’intérêt de sortir un album ; on disait aux gens d’écouter AC/DC, tout simplement. Mais eux, ils voulaient "ramener un peu de nous chez eux", avoir notre interprétation d’AC/DC. Au bout d’un moment, on s’est donc décidé à le faire, puisqu’on nous en parlait tout le temps. Il y a six titres studio et deux live : "Hells Bells" en acoustique et "High Voltage". C’est un enregistrement qu’on vendait après nos concerts, sur le stand de merchandising, et qu’on a également mis sur les plateformes. Et ça marche plutôt bien.

En quelques mots, si tu devais définir les traits de caractères de chacune de tes copines ?
Céline, c’est quelqu’un de fédérateur et de fidèle en amitié. Sur scène, c’est le charisme à l’état pur. Elle a une présence de fou. Des fois, en regardant les vidéos, je fais « waouh ! ». Je me dis que si j’étais en bas, je serais subjuguée, je trouverais ça classe. Sur scène, je m’en rends moins compte, forcément.

Il aurait fallu qu’un jour, tu descendes voir un show des LADIES BALLBREAKER depuis la fosse !
C’est mon grand regret : ne nous être jamais vues sur scène ! (rires).

Et les autres membres du groupe, alors ?
Que dire de Blandine ? C’est mon amie depuis quinze ans... C’est l‘une de mes meilleures amies, elle est toujours dans mon cœur. Sur scène, elle a une certaine classe et un groove de fou. Les gens ne s’en rendent pas toujours compte, mais la basse est très importante dans AC/DC... et malheureusement bâclée dans certains tribute-bands. Blandine, elle, fait le job extrêmement bien, et dans les détails. Quant à Laëza, cela fait dix ans qu’on se connait maintenant. C’est "mon p’tit sucre", c’est "le p’tit bonbon" du groupe. Et sur scène, quelle énergie ! Elle possède quelque chose de solaire et de magnétique.

Mathilde est la dernière arrivée…
C’est marrant, car nous avions auditionné Mathilde en même temps que Victoire, il y a quatre ans... mais elle s’est désistée... puis est revenue vers nous quand elle a su que Victoire quittait le groupe. Mathilde est incroyable sur scène, elle est magique. Mieux, c’est une incarnation, mais pas d’Angus : d’elle-même ! C’est aussi un talent naturel ; avec n’importe quel instrument, elle te fait un truc de dingue...

Parlons des autres guitaristes, justement…
Victoire, c’est une sacrée nénette. Elle est naturellement très drôle et sur scène, elle est étincelante. Anaïs, elle, n’a pas pris une ride en dix ans. Elle est surprenante et possède un sacré talent, tout en étant extrêmement humble. Loren, c’était la show-girl. Le public était à fond derrière elle, il l’adorait. Elle était vraiment à fond dans son personnage...

Et côté chanteuses…
Patricia est l’une de mes meilleures amies, on se voit donc très souvent. Sur scène, elle est capable de sortir des punch-line de dingue. J’ai eu des fous rires mémorables avec elle... Et quelle énergie ! Quant à Mélo, elle est indomptable, sauvage et hyper touchante. À l’instar de Mathilde, elle est naturellement douée, sans forcer. Dès qu’elle ouvre la bouche, la magie opère ; c’est déconcertant.

Il y a également eu une première batteuse, avant Laëza...
Tout à fait ! Katia avait le sourire face à n’importe quelle situation et côté batterie, elle avait une sacrée frappe. Genre "plantage de clou" ! (rires).

Et toi, Cerise, comment tu te définirais ?
Oh la la, c’est compliqué ! Hum... Disons que je suis plutôt courageuse. Je ne lâche pas facilement. Quand j’ai un but en tête, j’y vais !

Comment, toutes ensemble, vous choisissiez les chansons d’AC/DC que vous repreniez ? Forcément, il y a des incontournables, mais aviez-vous également envie de faire découvrir des titres moins connus ?
Ça a toujours été notre méthode depuis le début : on choisit un squelette avec les indispensables qui ne changent pas comme "Thunderstruck", "Back In Black" ou "Highway To Hell". Mais parfois, il nous est arrivé de remplacer un incontournable par un autre : "Hells Bells" à la place de "Shoot To Thrill", par exemple. En gros, il y a sept ou huit titres d’AC/DC dont on ne pouvait pas faire l’économie. Pour les autres, il faut savoir qu’on changeait de show tous les deux ou trois ans, notamment côté mise en scène. On modifiait notre intro, aussi, et ça appelait forcément d’autres morceaux. Ainsi, pour notre dernier concert, on a joué "Can I Sit Next To You Girl" et "Night Prowler" qu’AC/DC ne joue pas en live, mais qu’on adore ! Il y a pas mal de morceaux qu’on a joué pendant ces douze années qui sont plus ou moins inconnus du bataillon. C’est un mélange entre les titres qui vont satisfaire le public et ceux qui nous font kiffer. Une chanson comme "Highway To Hell", on la connait par cœur, ça fait des années qu’on ne la répète plus, mais les gens deviennent tellement fous que ça rend le truc magique, ça permet une vraie communion avec le public.


Et les poupées gonflables masculines que vous balancez dans le public, c’est pour communier avec lui ? (rires). Elles doivent souvent revenir percées, j’imagine...
On embarque les Bobbies avec nous depuis 2016 ou 2017. Et nous en embarquons plusieurs en tournée, car ils se dégonflent vite. Ils se trouent aussi... ou on nous les vole ! Et on n’a pas de prix de groupe (rires). Pour notre dernier concert, on a achevé notre stock, puisqu’ils étaient une bonne dizaine à faire le tour de la salle. Évidemment, c’est un clin d’œil au "Whole Lotta Rosie", mais avec une poupée homme, cette fois. C’est rigolo sans être vulgaire. Pour l’anecdote, j’ai toujours rêvé qu’on ait une pluie de Bobbies qui tombe, comme METALLICA avec les ballons, mais on n’a pas les moyens de faire dégringoler ça du plafond. Il y a même eu une époque où l’on avait peu de stock et Céline balançait un bobby dégonflé comme une vieille chiffe molle, car il en était à son troisième concert. On s’est tapé quelques fous rires, à balancer ce truc comme un vieux pétard mouillé... (rires).

Côté performance, une toute jeune fille est également montée sur scène, durant ce show…
C’est Romane, la fille de Céline. Elle n’a que dix ans et elle faisait sa première scène devant 650 personnes, avec sa mère. C’est quand même la classe ! Elle est trop mignonne et elle a incroyablement bien géré le truc. Moi, à son âge, je me serais décomposée...

Cela restera probablement dans sa mémoire un long moment... Et toi, as-tu des souvenirs de ton meilleur concert ?
Notre dernier concert était empli d’intensité, à tous les niveaux, un moment très particulier, donc. Mais le 7 décembre 2024, en Vendée, à la Grange du Charfait, nous avons donné un concert qui était absolument magique. C’était un mélange de tout : une alchimie avec le public et entre les membres du groupe. Et puis, il y a parfois ces petits "moments de génie" où l’on balance spontanément des trucs qui font mouche... Il y a aussi eu notre concert en Norvège, en 2009 : c’était dingue. Je me souviens également d’un concert chez Paulette, à Pagney-derriere-Barine, qui nous a quittés dernièrement. Je me rappelle bien d’elle. Elle se trouvait devant mon retour pour la dernière partie du concert, avec sa canne, puis elle a fait une photo avec nous, sur scène : incroyable. Je pense qu’elle devait alors avoir 93 ou 94 ans, et puis, à la fin de notre concert, je l’ai vue assise sur son fauteuil, avec sa canne accrochée au bar, jusqu’à minuit. Elle était vraiment gentille, mignonne et discrète. De très bons souvenirs...

« Je me souviens d’un concert en Allemagne où l’on a joué devant huit personnes ! C’était vraiment une drôle de sensation, mais ça reste un souvenir incroyable, car on a fini par descendre de la scène et à faire la chenille avec les gars du public ! »


Et à contrario, des concerts où tout s’est mal passé ?
Il y en a eu, des concerts où l’on a ramé ! Tellement ! (rires). Soit parce qu’on s’est planté, soit parce qu’on avait l’impression que le public n’en avait rien à faire. On s’est aussi rendu compte, au fil du temps, que, selon les régions, certains applaudissent dix secondes pour manifester leur enthousiasme... et pas une seconde de plus ! (rires). En fait, ils sont super contents, mais ça ne se voit pas ! (rires). Il y a aussi eu des endroits où l’on a été très mal reçu par l’organisation, mais ça, c’était avant. Parfois, on arrivait sur place et on constatait que côté technique, ce n’était pas du tout au niveau de ce qui avait été convenu. Là, tu sais que tu vas en chier... Bon, ça fait aussi partie de l’expérience que de savoir s’adapter, mais pour être franche, on a aussi joué dans des conditions où bien des groupes auraient dit « allez vous faire foutre ! ». Mais on a toujours joué. On voyait que le public s’était déplacé, on ne pouvait pas laisser tomber. Avec le recul, ce sont des souvenirs de ouf... Même s’il y a eu de mauvais moments, notre état d’esprit prenait toujours le dessus : on est toutes ensemble, on le fait ! Tiens, je me rappelle d’un concert, en Allemagne. Il y avait une grosse fête juste à côté de la salle et on s’est retrouvé à jouer devant huit personnes ! C’est vraiment une drôle de sensation, mais ça reste un souvenir incroyable, car on a fini par descendre de la scène et à faire la chenille avec les gars du public... (rires). Puis on a discuté avec eux une bonne partie de la nuit, vu qu’ils étaient peu nombreux. D’autre fois, tu joues devant 5000 personnes et tu te dis que ça va être incroyable... et pas du tout ! Ça dépend de l’énergie du moment, du son.

Dur, dur, en effet... Plus léger : tu te souviens de moments un peu gênants, sur scène, durant ces douze années ?
C’est sûr qu’il y en a eu ! Notamment des trucs que tu dis dans le micro, emportée par la connerie, et où tu te rends compte, après coup, que ça passe entre nous, mais pas avec le public ! (rires). Il y a eu des fringues qui se sont déchirés ; j’ai notamment le souvenir d’une baleine de soutif qui est sortie, d’un coup, et comme j’avais la guitare en main, je faisais signe au chanteur d’un autre groupe de me l’enlever (rires). Ce genre de trucs ridicules, mais rien de grave.

Et le plus gros stress ?
Je crois que c’est le concert qu’on a fait en 2019 pour l’émission d’Antoine de Caunes. Car c’est nous qui l’organisions, au Rockstore, et Canal+ s’était déplacé pour nous filmer et nous interviewer. On avait donc pas mal de boulot à faire en amont côté logistique, plus le tournage, la rencontre avec notre idole, de Caunes, et le fait de monter sur scène. Une journée bien remplie, quoi ! C’était chez nous, à Montpellier, en septembre 2019, et on s’était régalé. Malheureusement, la diffusion a eu lieu au tout début de l’année 2020, juste avant la COVID et les confinements. On n’a pas eu de chance sur ce coup-là. Ça aurait pu nous apporter plein de choses et c’est finalement retombé comme un soufflet. On était ravies, bien entendu, mais on n’a pas pu profiter pleinement de cette opportunité. Dommage !

Souvenirs encore, tu te rappelles du tout premier morceau d’AC/DC que tu as appris à la guitare ?
Bien sûr ! C’était "Back In Black". Ma mère m’avait payé quelques cours avec un étudiant, Simon, qui est ainsi devenu mon premier professeur de guitare. C’est lui qui m’a proposé d’apprendre ce morceau. Ce qui est marrant, c’est que ma mère m’avait également acheté une six cordes, mais ni elle, ni moi, ne savions qu’il y avait des guitares pour gaucher, d’autres pour droitier. Je suis gauchère... et elle m’a offert une guitare de droitière ! (rires). Pendant un ou deux ans, j’ai donc joué "à l’envers", les cordes graves en bas, la gratte du côté gauche. Et quand le prof m’a vu, il m’a demandé ce que je faisais !?! Bref, le temps que je puisse avoir une guitare adaptée, Simon m’a enseigné des morceaux de manière inversée. Il m’arrive donc encore, parfois, d’avoir des restes de façons de faire "à contresens" ! Il faut dire que quand tu es gaucher, tu as l’habitude de bidouiller des trucs à l’envers, dans un magasin de musique ou chez des potes. On peut alors s’en sortir avec des accords ouverts, mais pour les barrés, c’est pas possible ! Je me souviens d’une jam où je jouais avec une basse de droitier, montée à l’envers ; dans ton cerveau, il faut être bien concentrée : attends où c’est déjà ? Oui, c’est bien ça...

Et le dernier morceau que tu aies appris des Australiens ?
"Night Prowler" sur « Highway To Hell ». L’un de mes morceaux préférés du groupe. Je l’ai appris il y a peu, car on ne l’a monté que l’année dernière. Je ne l’avais donc jamais joué.

Quel serait ton morceau ultimement préféré d’AC/DC ?
Oh la la... quelle question ! C’est dur ! Je dirais "Gone Shootin" sur « Powerage ». J’adore ce morceau. Le solo d’Angus est l’un de ses plus beaux et Bon Scott est excellent, lui aussi.

Et quel est, selon toi, le morceau que les LADIES BALLBEAKER jouaient le mieux ?
Dernièrement, je dirais "Night Prowler", justement. Je trouve qu’on se l’était vraiment bien approprié et que c’était réellement les LADIES BALLBREAKER qui le jouaient. Sinon, on faisait plutôt bien "For Those About To Rock", hyper lourd, puis ça accélère et ça explose à la fin. On jouait aussi pas mal "Back In Black," ça tabassait bien.


AC/DC, c’est définitivement ton groupe préféré ou tu leur as fait des infidélités ?
C’est le groupe de ma vie, AC/DC ! Comme les LADIES BALLBEAKER l’est, lui aussi. Mais évidemment, maintenant, je t’avoue que je n’écoute plus AC/DC car j’en joue tout le temps. Je pense toutefois qu’au fil des mois, je vais m’y remettre, forcément. Mais je ne suis plus la fanatique que j’étais, plus jeune, quand je connaissais les dates d’anniversaire de chaque membre ; tout cela a moins d’importance, aujourd’hui. Et puis, il y a énormément d’autres groupes que j’écoute.

Quels sont ces groupes que tu écoutes, aujourd’hui ? Du son actuel ou de grands groupes de l’Histoire du Rock ?
J’adore DEEP PURPLE et, plus généralement, le rock des années 70. Notamment PINK FLOYD. Je suis aussi une grande fan de Michael Jackson. En meilleurs albums de tous les temps, il y a au minimum une production d’AC/DC et « Off The Wall » de Jackson. J’aime beaucoup la pop et il y a plein de chanteuses dont je suis fan, genre Céline Dion, Mariah Carey, mais seulement dans les années 90 pour cette dernière, après je n’aime pas du tout. Je n’oublie pas non plus Lady Gaga, que j’ai vraiment découverte avec ses albums de jazz, ses duos avec le crooner Tony Bennett. J’ai pris une claque en l’écoutant et, depuis, j’ai vraiment compris qui elle était, car au début, je ne l’appréciais pas tellement, trop dans la provoc’... Maintenant, je la trouve incroyable. Elle a dernièrement sorti un album génial, un peu rhythm and blues, rockabilly, avec un super son : « Harlequin ». C’est en lien avec Joker: Folie à Deux, le film auquel elle a participé. C’est franchement très bien, il y a aussi beaucoup de grosses grattes, des solos...

Des goûts éclectiques, quoi..
Attends, ce n’est pas fini ! Je dois aussi citer Stevie Wonder, dont je suis hyper fan, Jessie J, aussi, même si ça peut paraître étonnant. J’adore les grandes chanteuses, même si elles sont parfois fatigantes. Mais je les trouve tellement incroyables ! Ce sont des Yngwie Malmsteen de la voix ! (rires). Pour les guitariste, justement, j’adore Steve Vai. Il y a aussi EXTREME, MR. BIG. Et le glam : je kiffe STEEL PANTHER ! Je suis allée les voir en juillet dernier à Lyon : j’ai pris un pied ! C’est monstrueux, en live, comment ça te roule dessus. Evidemment, à la fin, il y avait des filles à oilp sur scène, des féministes en sueur, mais moi, ça me fait rire. C’est évidemment du 100e degré, il faut arrêter de prendre ça au pied de la lettre. En fait, c’est tellement scandaleux que ça me fait rire ! Leurs clips, celui de "Gloryhole" par exemple, c’est vraiment n’importe quoi ! (rires). En fait, j’imagine que ce sont des mecs normaux : ils ont des femmes, des enfants et ils ne font que jouer un rôle... Il y a plein d’autres groupes que j’apprécie : ALTER BRIDGE, THE PRETTY RECKLESS, du rock, du hard rock, du metal, c’est là où j’ai le plus de culture et de références.

« Cette aventure m’a construite au niveau musical… mais elle m’a surtout construite tout court ! J’ai appris tellement de choses durant ces douze années... À mieux me connaître, à mieux comprendre l’humain, à savoir où me placer dans tout ça et, surtout, à savoir ce que je veux. »


Une culture qui ne cesse de s’étoffer, puisqu’AC/DC sort toujours des albums et poursuit ses tournées. C’est bien, pour toi, que le groupe continue ?
Je trouve ça très bien. Sur les images que j’ai pu voir, je les sens heureux de faire ça. Alors oui, c’est vrai qu’ils ne sont plus tout jeunes, c’est vrai qu’ils ont un peu galéré sur scène, surtout au début de la tournée. On a un peu senti qu’ils couraient après le temps, à un moment. Mais au fond, c’est une excellente nouvelle. C’est eux AC/DC. Ce sont des légendes. S’ils ont envie de le faire, ils le font. Et s’ils ont envie de jouer "Back In Black" en fauteuil roulant, à l’EHPAD, ils le feront ! Évidemment que ce n'est plus le groupe que l’on a connu lorsque nous étions jeunes, mais ça reste quelque chose de jouissif, comme une madeleine de Proust...


AC/DC qui poursuit sa route, les LADIES BALLBREAKER qui mettent fin à la leur. Maintenant qu’il faut conjuguer cette aventure au passé, as-tu une idée de la portée qu’elle laissera dans ton existence ?
Cette aventure m’a construite au niveau musical, c’est certain, mais elle m’a surtout construite tout court ! J’ai appris tellement de choses durant ces douze années... À mieux me connaître, à mieux comprendre l’humain, à savoir où me placer dans tout ça et, surtout, à savoir ce que je veux. C’est le cadeau que m’ont apporté les LADIES BALLBREAKER. Même s’il y a eu des moments difficiles, même s’il y a forcément eu des désaccords, je ne retiens que le positif. On a toujours été soudées et il y a toujours eu beaucoup de compréhension et d’amour entre nous. Et c’est tout cela que je vais porter avec moi lors de mes prochaines expériences.

Précisément, quels sont tes projets ? Toujours dans la musique, j’imagine ?
Oui, bien sûr, je ne me vois faire que cela. Sur scène ou pas, d’ailleurs. Et même si la guitare reste mon instrument, je vais probablement plus me diriger vers le chant. J’ai déjà expérimenté cela il y a quelques années, mais j’aimerais désormais que ça prenne plus de place. Par contre, je ne me vois pas chanter et jouer de la guitare simultanément, c’est un autre boulot. Mais je suis carrément ouverte pour être chanteuse dans une formation et guitariste dans une autre.

Vers quel style aimerais-tu aller ?
Sûrement pas très éloigné du rock, même si j’adore chanter de la soul, du funk. J’étais d’ailleurs dans un groupe de funk il y a quelques années de cela. J’aime aussi le jazz. Bref, beaucoup de choses m’attirent, mais c’est vrai que le rock, sur scène, c’est génial ! Comme pour les LADIES BALLBREAKER, je vais suivre mon instinct, regarder ce qu’il est possible de faire, voir comment se passent les rencontres, si l’alchimie se crée...

Quel genre de voix as-tu ?
Je peux chanter dans plusieurs registres et j’adore le belting, quand ça pousse au maximum. J’adore Ian Gillan, Ronnie James Dio : ce sont vraiment mes chanteurs préférés. Je suis aussi une grande fan de Glenn Hugues, qui chante toujours incroyablement bien, à plus de 70 ans. C’est fou... Dans un autre genre, j’apprécie également Myles Kennedy, que j’avais découvert au Stade de France, en première partie d’AC/DC, au début de sa collaboration avec Slash. J’avais notamment été bluffée lorsqu’il reprenait des titres des GUNS N’ ROSES. C’était monstrueux et j’avais adoré ça ! En fait, j’aime bien l’authenticité dans la voix. Je t’en parlais tout à l’heure, mais le premier album de Mariah Carey, en 1990, est vraiment bon. Ça joue. Son « MTV Unplugged » aussi est excellent. C’est du gospel, du rhythm and blues... Elle avait vraiment l’une des plus belles voix au monde... avant de faire du RnB. Ça, vraiment, je déteste. J’écoute aussi Elton John, Billy Joel, toute cette pop sophistiquée qui a marqué une génération. En fait, j’adore la bonne musique, quoi ! (rires).


On souhaite à Cerise d’en refaire très vite et de repartir sur les routes soutenir ses nouveaux projets, car le printemps va bientôt pointer le bout de son nez... Il sera alors grand temps de récolter les fruits de toutes ces années de labeur et de passion...

Retrouvez les photos des LADIES BALLBREAKER à la salle Victoire 2 de Montpellier dans ce portfolio.

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Stéphane Coquin
Entre Socrate, Sixx et Senna, impossible de faire un choix… J’ai donc tenté l’impossible ! Dans un mouvement dialectique aussi incompréhensible pour mes proches que pour moi-même, je me suis mis en tête de faire la synthèse de tout ce fourbi (et orbi), afin de rendre ces éléments disparates… cohérents ! L’histoire de ma vie. Version courte. Maîtrise de philo en poche, me voilà devenu journaliste spécialiste en sport auto, avant d’intégrer la valeureuse rédaction de HARD FORCE. Celle-là même qui prit sauvagement part à mes premiers émois métalliques (aïe ! ça fait mal !). Si la boucle n’est pas encore bouclée, l’arrondi est désormais plus que visible (non : je ne parle pas de mon ventre). Preuve que tout se déroule selon le plan – savamment – orchestré… même si j’aimerais que le tempo s’accélère. Bon, et sinon, qu’est-ce que j’écoute comme musique ? Du bon, rien que du bon : Platon, Nietzsche, Hegel et Spinoza ! Mais je ne crache pas non plus sur un bon vieux morceau de Prost, Villeneuve ou Alonso… Comment ça, Christian, faut tout réécrire !?!
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