Ce mardi 25 février, il y avait de quoi faire en fonction de vos préférences côté concerts metal à Paris : MARDUK d’un côté, KVELERTAK de l’autre... mais aussi TRIBULATION & LIVGONE à la Maroquinerie, option que j’avais personnellement choisie. Grande fan de TRIBULATION, je ne connaissais en revanche LIVGONE que d’assez loin ayant vu passer le projet sur les réseaux mais sans avoir véritablement le temps de me pencher dessus. En voyant qu’ils faisaient la première partie de TRIBULATION sur cette tournée, je m’étais d’ailleurs dit que j’allais plutôt les découvrir directement sur scène.
Ayant tout Paris à traverser, j’arrive malheureusement un peu après le début du set de ces derniers. Je suis donc plongée directement dans l’ambiance lourde qui nous vient de la scène, et le silence quasi religieux qui s’est installé côté public. Il s’agit de la première tournée du groupe franco/suédo/polonais fort de son premier album « Almost There » en mars 2024, et il est assez aisé de prédire que ce ne sera certainement pas la dernière. LIVGONE arrive à captiver le public et l’emporter avec lui au gré des rythmiques lourdes, de passages plus progressifs côté guitare et basse, mais aussi du chant envoûtant et des claviers de Élise Aranguren (qui nous gratifie d’une belle intro en français sur l’un des titres).
Emil Svensson à la batterie, nous livre quant à lui une prestation bien différente de celles auxquelles il nous a habitué au sein de WATAIN en live. Ce qui est agréable c’est qu’aucun des musiciens ne semble effacé par rapport aux autres et on profite aussi bien de belles lignes de basse (j’ai tendance à laisser traîner mes oreilles du côté de la basse) que des riffs de guitare très complémentaires. Le groupe nous offre un moment hors du temps où on semble se balader avec au rythme de la voix tantôt douce, tantôt plus impérieuse d’Elise. On se retrouve donc avec une première partie qu’on a du mal à quitter en fin de set et qu’on a hâte de retrouver sur une prochaine date. Il suffit d’écouter les applaudissements fournis pour se dire qu’il y a des chances de ne pas avoir à attendre top longtemps.
Petite pause le temps d’installer les vitraux ornés de crânes et de chauve-souris (soyons honnête, je les aurais bien piqués), ce qui me permet une fois de plus de me dire que décidément, je suis assez fan de l’univers visuel du groupe. Et c’est parti pour TRIBULATION venu défendre en live son 6e et dernier album « Sub Rosa In Æternum » paru en novembre 2024. Je ne les avais pas vus depuis la tournée "Chariots Of Fire" avec WATAIN, ABBATH et BOLZER et quel plaisir de les retrouver !Après une intro, on attaque avec "The Unrelenting Choir" suivi de "Tainted Skies" et "Nightbound".
Côté public, celui-ci est conquis d’avance et ça tombe bien puisque nous sommes gâtés ce soir là : disposant apparemment d’un temps de set plus long que sur les autres dates, on a du bonus avec un total de 15 titres ! Alors que l’on commence avec des morceaux du dernier album , très vite, on se retrouve à balayer la discographie du groupe, à l’exception du premier. Et on se rend compte que c’est un de ces concerts où on se retrouve à dire « oh ouiiiii » à chaque nouvelle chanson – quelle set-list, mais quelle set-list !!!
L’ambiance est à la fois intimiste et captivante, et le groupe semble prendre autant de plaisir que le public, le chanteur/bassiste Johannes Andersson, nous remercie d’ailleurs plusieurs fois pour cet l’accueil. Le mélange entre death mélodique très fin, black metal et accents gothiques est toujours aussi efficace tout en gardant une élégance qui leur est propre. Et puis à un moment, moi quand on met des chauve-souris un peu partout, je ne peux qu'être fan ! (J'ai d'ailleurs acheté un très beau t-shirt de TRIBULATION avec un squelette de chauve-souris et Nosferatu ce soir là...)
TRIBULATION nous joue bien évidemment des incontournables tels "Hamartia", "Rånda" (dédicacée à David Lynch), et un enchaînement de toute beauté "Melancholia"/"In Remembrance" repris par le public. Adam Zaars et Tobias Alpadie les deux guitaristes officient comme s’il s’agissait d’une balade de santé, on est pourtant pas dupes de leur talent !
Après ce petit voyage dans la discographie, on revient sur le dernier « Sub Rosa In Æternum » à la fin du set avec "Saturn Coming Down" suivi de "Murder In Red" (on commençait presque à se dire qu’ils avaient oublié qu’ils faisaient la tournée pour promouvoir l’album !). C’est avec "Strange Gateways Beckon" que se termine la soirée.
Au final malgré un set plus long qui nous a permis de revisiter toutes les époques du groupe, on se dit qu’on en aurait bien repris encore un peu et j’espère, pour ma part, revoir les Suédois au plus vite ! Le rendez-vous est déjà pris pour le mois d’août avec le Motocultor Festival à Carhaix.
Ce fut une très belle soirée, avec deux groupes qui nous auront offert chacun à leur manière un beau moment de partage et de communion musicale. Ils auraient mérité de faire salle comble, mais avec la pluralité de concerts metal ce soir là, c’était assez compliqué !
Photos © Leonor Ananké.
