Quoi de neuf côté folk metal au Danemark ? Laissez moi vous narrer les aventures de TROLD. Nous sommes en terre connue, car nous retrouvons Christian Christiansen de SYLVATICA, groupe remarqué de folk death dont nous avons parlé en bien il y a deux ans. TROLD donc, nous arrive avec son deuxième album « I Skovens Rige », dans un style trollystique.
C’est à travers une humeur légère que "I Skovens Rige" pépie gaîment, sur un air de flûte et une invitation à la grande fête des trolls. Directement nous embrayons avec "Med Høtyv Og Fakkel", festival pagan et folk, où bignous et gros riffs dansent bras dessus bras dessous, tandis que les robustes gaillards poilus font tonner leurs voix goudronnées. Nous voilà bien posés au milieu de ce trollfest. TROLD s’impose parfaitement dans le genre, "Troldmanden" se révèle être une troll mandale, autant joyeusement pagan que furieusement metal, avec des moulinets et des accélérations fort appréciés, tels des cousins de ENSIFERUM. On retourne l’auberge après un grand rot, sur une gigue barbare, "Til Gilde Under Bøgen" est le nom de cette danse lourde au refrain fédérateur de chanson à boire. Plus sérieux et aux guitares growlement hypnotiques s’impose un "Tusind År I Dvale" qui, une fois lancé, s’avère impossible à stopper.
Petite envolée semi-acoustique, mais pleinement instrumentale, "Vår" sifflote avec les oiseaux, avant de se mettre à tabasser tout ce qui bouge avec sa rythmique folk et ses riffs graisseux. Excellent. "Utysken" pose ses grosses pattes de troll sur les instruments, avec sa belle et bête grosse voix aux accents de cornemuse ivre, on tape du pied sur de belles attaques de guitares entêtantes, et des refrains bien aériens. "Mod den Endeløse Skov" ouvre une parenthèse enchantée, sons de viole mariés à des riffs tout en retenue, voilà à quoi doit ressembler une valse troll, je suppose. Après cette danse, "Skovfesten" tient quant à lui de la polka thrashisée, rythme vif et riffs lourds et ciselés.
Quand TROLD sort les accordéons mélancoliques, c’est pour illuminer son "Bødlen", où les créatures des cavernes font trembler le sol en le frappant avec leurs gros pieds, et mugir un vent aux relents de bière forte en growlant à tout va. Un folk metal hardcore exutoire avec "Gamle Ask" en bel écho du propos. Comment finir cette fête débridée ? "Tudseleg" surprend avec un air de piano échappé d’un vieux ciné muet, des refrains pleins d’étranges « glo glo glo » et de joyeux « là la la ». Les bestiaux après le final s’écroulent dans une dernière cavalcade de riffs, fatigués et repus ils s’en vont pioncer quelques siècles. La nature reprend ses droits après ce jouissif moment de folk metal !