Après une dernière édition pour ses 20 ans d'existence en 2023, Loran, chanteur et guitariste de NECROCULT ainsi que ses comparses de l'association Profusion, reprennent les armes pour plonger, à nouveau, la commune tarnaise de Saint Sulpice dans une nouvelle Nuit en Enfer.
C'est donc un plateau de quatre groupes qu'accueille cette Salle René Cassin. Les Toulousains CORPORAL PUNISHMENT, VORTEX OF END, MALHKEBRE et HELL MILITIA, qui se chargent de transformer cette soirée en un brasier infernal.
Ouverture du bal des ténèbres avec CORPORAL PUNISHMENT et son death old-school. La formation toulousaine vient de sortir son premier album, « Inverted Demise », et est clairement déterminée à le défendre sur scène. Les influences MORBID ANGEL se ressentent dans sa musique, jusque dans l'artwork de ce premier disque qui est un clin d'oeil à un certain « Altar Of Madness ». Le death metal du groupe est efficace et sans fioritures, servi par un frontman charismatique et solide, et une basse omniprésente.
L'atmosphère s'obscurcit, des coupelles enflammées font place. VORTEX OF END entre en scène, prêt à en découdre, à en juger leurs mines sinistres recouverte de corpsepaint menaçant. La messe noire débute à grands coups de riffs tranchants, le groupe invoquant les forces du mal à travers son black metal rageur. C'est rapide, froid et implacable et l'on peut ressentir la haine à travers les vociférations du chanteur. La scène extrême française est riche et VORTEX OF END est là pour nous le confirmer. Ce sera donc une excellente découverte ce soir.
Après quelques minutes de répit, une voix grésillante, issue d'un mégaphone se fait entendre, non sur la scène, mais bel et bien dans le public. En nous retournant, point de manifestations CGT ou autres, mais un individu au visage peint en noir hurlant des invectives plutôt inquiétantes. La « Satanic Resistance » de MALHKEBRE se met en place amenée par son chanteur grimé de noir et au regard dément, longue gabardine et cravache en main. Le set est très conceptualisé, très théâtral. Le groupe nous délivre son art noir, violent et immersif a la fois, avec un jeu de scène captivant. L'atmosphère se veut malsaine à souhait et dérangeante. Le chanteur rendra un hommage à un dénommé Ged, parti trop tôt, peu de temps après la dernière édition d'une Nuit En Enfer.
Ce sera donc au tour des vétérans HELL MILITIA d'entrer en piste pour clore cette sinistre soirée. Exit le corpsepaint ou toute autre touche de théâtralité pour céder la place à un défouraillage façon Mac et sa mitrailleuse Gatling dans Predator premier du nom. Les riffs ravageurs pleuvent, le tout soutenu par une batterie intense, ne laissant aucune chance au public d'en sortir indemne. La soirée touche donc à sa fin devant un parterre de cendres et une odeur de napalm tenace, témoins des sinstres événements qui ont eu lieu ici ce soir. L'oeuvre du malin à encore frappé, soutenu par Loran, vieux renard de la scène underground et de ses complices de l'association Profusion, dans laquelle nous pouvons retrouver les membres d'OLDSKULL. La nuit est noire sous la lune glaciale, la mort règne. La Nuit en Enfer savoure sa victoire.
