Réunissant Jeremy Galindo et Raymond Brown, fondateurs de THIS WILL DESTROY YOU, YOU, INFINITE s’inscrit dans la droite lignée musicale de son prédécesseur. Fruit d’un travail à distance long de trois ans, entre 2021 et 2024, ce premier album a déjà tout d’un grand. Affichant un line-up enrichi par l’équipe de fines lames "live" de THIS WILL DESTROY YOU, Johnnie McBryde, Ethan Billips et Nicholas Huft , YOU, INFINITE montre ici clairement ses ambitions. Et ce dès l’introductif "Focus On Reflection", d’une délicatesse sans pareil. A l'instar de "Throughlines" et "Currents" qui font eux aussi la part belle aux atmosphères brodées avec solennité. Breaks lumineux, guitares intimistes, structures des compositions aérées, progressives : la recette est connue…mais elle fonctionne ici à merveille !
Chaque nouvelle écoute de ces neuf titres-fleuves charrie d’ailleurs son lot de sensations fortes et de surprises : des parties hypnotiques ("Shine Eternal", "Loop 20"), de délicates notes de piano ("Cutter") ou encore du mellotron ("Dormant"), le tout parfaitement calé dans un ensemble d’une homogénéité imparable. Et le plus fort dans tout cela, c’est qu’en dépit de la durée de l’album (1h05 au compteur !), l’on est comme happé dans cet univers fascinant, dégageant une sensibilité à fleur de peau. L’ajout de nombreux éléments qui sortent du cadre post-rock imposé achèvent de rendre ce tableau réussi. Principalement parce qu’ils sont utilisés avec justesse et ne font pas office de gimmicks qui viendraient jouer le rôle de cache-misère. Et confèrent à chaque titre une véritable identité sur laquelle on s’abandonne avec délice. Avant d’embarquer sur le point culminant de onze minutes, "Understated", garni de mélodies lumineuses où la mélancolie s’inscrit en maîtresse de cérémonie.
Produit de main de maître par le duo initiateur du projet, épaulé par les mimines expertes d’Andrew Hernandez, chaque note fait ici l’objet d’un traitement méticuleux qui permet d’en apprécier toutes les subtilités. Masterisé, cerise sur le gâteau, par le célèbre Alan Douches dans son studio new-yorkais du West West Side, « You, Infinite » est un régal. A l’image de sa pochette, superbe, témoignant d’un travail minutieux qui illustre ici une réussite menée de bout en bout… que ce soit sur le fond comme la forme.
Ce premier disque de YOU, INFINITE est un petit bijou d’émotions : délicat, intimiste et chaleureux. Un disque on ne peut plus idéal pour savourer l’arrivée du printemps avec un grand sourire aux lèvres...