
3 ans après la sortie de « Heroine », THORNHILL revient avec « Bodies », un album qui marque une nouvelle étape dans l’évolution du groupe australien, aussi bien sur le plan musical que dans sa direction artistique. « Bodies » est plus brut, plus instinctif et plus audacieux que son prédécesseur.
Sur ce nouvel album, la production est volontairement moins lisse, et l’atmosphère, très aérienne. Les sonorités jouent sur les distorsions, aussi bien au niveau des guitares que de la voix du chanteur, Jacob Charlton. Dès le morceau d’ouverture "Diesel", on retrouve ce côté très DEFTONES, présent sur une grande partie de l’album. On peut citer d’autres morceaux de la même trempe comme "Revolver", "Silver Swarm" ou encore "Under The Knife".
Côté lyrics, l’ensemble du disque tourne autour de thèmes liés à la dépendance émotionnelle, à l’attirance toxique et aux désirs inavoués. La palette vocale de Jacob est plus dense et plus étoffée que jamais, et contribue pleinement à l’atmosphère générale du disque. Il y a une réelle intention de mettre en lumière un côté plus torturé.
L’un des tournants les plus intéressants reste sans doute le titre "Crush", un morceau que l’on pourrait qualifier d’OVNI. Ici, THORNHILL s’aventure dans des territoires plus électroniques et minimalistes, délaissant temporairement les guitares saturées pour des synthétiseurs atmosphériques et des rythmes programmés. C’est un titre audacieux et expérimental, qui illustre la volonté du groupe de repousser sans cesse les limites de son identité sonore.
Avec « Bodies », THORNHILL démontre qu’il est l’un de ces groupes qu’on ne peut pas enfermer dans une case. C’est un album marquant, qui s’éloigne encore un peu plus des étiquettes faciles. Il pourra peut-être en dérouter certains, car il ne cherche en aucun cas à reproduire les codes qui fonctionnent aujourd’hui. Mais c’est aussi ce qui le rend extrêmement intéressant. La proposition est, certes, audacieuse, mais elle est surtout totalement maîtrisée. Retenez bien son nom, car il est absolument certain qu’on n’a pas fini d’entendre parler de THORNHILL.