Après avoir sorti un album concept acclamé par la critique avec « Øf Kingdøm And Crøwn », MACHINE HEAD revient à l'essentiel avec « Unatøned », qui se veut sans compromis. Dès "Atømic Revelatiøns" (premier "vrai" morceau après une courte intro), on réalise que Robb Flynn va envoyer du bois ! En effet, les riffs s'enchaînent avec force sur cet album, mais aussi les passages criés, typiques du son du groupe, et chantés, plus présents que jamais. MACHINE HEAD semble avoir pour objectif de pondre les chansons les plus efficaces possibles, comme le montrent le single "Unbøund", directement addictif, tout comme le puissant "These Scars Wøn't Define Us", au couplet aussi ravageur que son refrain est anthémique.
S'il en reprend l'identité graphique et si le son des riffs s'en approche, l'album n'a cependant pas grand-chose à voir avec « Øf Kingdøm And Crøwn » : tout va droit au but, un peu trop, même. Chaque chanson dure entre 2 et 5 minutes, et chacune semble taillée pour le live, correspondant mieux au format court de concert proposé par le groupe depuis 2022 (1h30 environ contre 2h30 les années précédentes). On ne s'ennuie à aucun moment, au vu de la variation des morceaux, mais on en vient à se demander si un peu plus de mise en contexte des titres ne nous les aurait pas rendus plus mémorables.
On n’en boude néanmoins pas notre plaisir, et on sent que Robb Flynn tente d'explorer des directions déjà entamées sur « Catharsis », peut-être plus libre de ses mouvements maintenant que le nombre de fans de MACHINE HEAD a largement augmenté, comme sur la ballade "Scørn" ou l'ultra moderne "Bleeding Me Dry" évoquant un genre de mélange entre MACHINE HEAD (logique, jusque là), mais aussi BRING ME THE HORIZON et du metal industriel.
À l'image du single "Bønescraper", MACHINE HEAD se montre donc plus efficace qu'un rouleau compresseur sur « Unatøned », alternant riffs à la violence punitive et chant clair ultra entraînant. Mais comme sur ce morceau, cette volonté d'aller droit au but et au plus efficace en réduit peut être l'impact, et on remarque assez vite qu’il manque le sel que l'on trouve dans l'écriture des meilleurs chansons de l'histoire de MACHINE HEAD comme "Slaughter The Martyr" et "Halo" : l’anticipation avant la tempête.
