CALIBAN est un rejeton bruyant et indomptable du metalcore allemand. J’avais un peu délaissé mes premières amours, retour à la maison, vers l’enfer des décibels avec « Back From Hell ».
Passé l’introduction symphonique "Resurgence", c’est une plongée dans un monde de riffs et de cris avec "Guilt Trip", où s’invite Lukas Nicolai de MENTAL CRUELTY. CALIBAN se révèle dans toute son électrique candeur, un joli tabassage rythmique pour des riffs acérés. Quant au chant, dual comme il se doit, il porte à la façon ARCHITECTS, c’est à la mode vous me direz, toutefois c’est fait avec excellence. "I Was a Happy Kid Once", rage metal pur, qui nous assaille par vagues, puis alterne avec ces chœurs tristes et implorants, n’est pas sans rappeler OF MICE & MEN, nos allemands évoluent dans leur style avec un savant dosage de notes variées. Pour preuve, "Back From Hell" avec Jonny McBee de THE BROWNING, beaucoup plus deathcore dans sa structure, car ça hurle growlement fort. "Dear Suffering", cette fois avec Joe Bad de FIT FORAN AUTOPSY, marquera les esprits avec un côté extrême encore plus prononcé. Tout comme l’implacable "Alte Seele", au rythme vif et nerveux, aux riffs qui grattent bien plus profond que la surface, avec un chant qui veut franchir celui du possible.
juste avant, "Insomnia". CALIBAN apporte plus de nuances, la musique viscérale le dispute à la mélodie solennelle, on se laisse submerger, impuissants à départager les deux. Car c’est beau, tout simplement beau. Si le début de l’album semblait policé, nous retrouvons le CALIBAN séculaire avec "Overdrive", sautillant, mi mélodieux mi furieux. Pour "Infection" une belle touche d’electrocore, nous explorons des sensations parallèles. Vous l’aurez compris, les titres se succèdent sans se ressembler, signe d’une volonté de créativité. "Glass Cage" s’emballe, fracasse ses fûts et explose ses cordes avant l’envolée d’un refrain en clair-obscur.
Le metalcore est un genre à part entière, souvent critiqué, sûrement à cause de sa difficile lisibilité, mais "Solace In Suffer" ne manque pas de texture, d’harmonie et de sincérité, les fans sauront toutefois l’apprécier. "Till Death Do Us Part" fait de même, cette alchimie de violence mélodique, CALIBAN la maîtrise à merveille. Groupe phare de cette école des années 2000, "Echoes" est l’ultime rugissement d’un lion échappé des sentiers battus. Oui, le plaisir est présent. La sensation d’oscillation entre violence et douceur interpelle et berce les coeurs.
Voici un album qui parlera aux afficionados du metalcore. C’est CALIBAN, ...carrément bon. Les hermétiques ? Ben, ils passeront leur chemin, tout simplement.