30 mai 2025, 13:10

SVART VINTER

Interview Luca Gagnoni, Emanuela Marino, Andrea Maggioni, Jacopo Simonelli et Luca Tiraterra


Quand l’Italie de 2025 rencontre le black metal scandinave des années 90, cela donne SVART VINTER. Avec un deuxième album aussi glaçant que son titre, « Isvind » devrait ravir les oreilles des fans de black atmosphérique bien ficelé. Les membres du groupe ont bien voulu répondre à quelques-unes de nos questions afin de présenter leur musique.
 

Peux-tu présenter SVART VINTER à ceux qui ne vous connaissent pas encore ?
Luca Gagnoni : Le groupe s’est formé à Rome en 2021 autour d’Emanuela Marino et moi, tous deux déjà membres du groupe de doom/death metal VEIL OF CONSPIRACY. Notre son est profondément influencé par les groupes de black metal norvégiens classiques des années 90, avec des touches plus atmosphériques. Les paroles abordent les thèmes de la nature, de l'isolement et des luttes existentielles, explorant la condition humaine.

Vous semblez être un groupe très inspiré puisque « Isvind », sorti en mai, est déjà votre deuxième album en quatre ans d'existence. Comment composez-vous votre musique et où trouvez-vous votre inspiration ?
Luca Gagnoni : En général, je compose les morceaux en branchant la guitare et en m'inspirant de mélodies ou de riffs. Ensuite, lorsque le son est prêt, je le partage avec les autres membres de SVART WINTER et nous continuons à travailler ensemble sur les arrangements. Emanuela, quant à elle, s'occupe principalement des paroles des chansons. Une fois composées, nous collaborons avec notre chanteuse Andrea pour les arrangements ultérieurs. Notre écriture s'inspire d'expériences personnelles, de la nature et de l'exploration de l'obscurité intérieure.

Comment votre premier album « Mist », sorti en 2022, a-t-il été accueilli par le public ?
Emanuela Marino : « Mist » a été très bien accueilli par le public et la critique. Certains webzines l'ont qualifié de meilleur album de black metal underground de l'année, et pour nous, c'était une grande réussite. Nous avons réédité « Mist » trois fois et avons également sorti une version cassette.


Pour vous, qu'est-ce qui différencie « Isvind » de « Mist » ?
Andrea Maggioni : Ce qui distingue « Isvind » de « Mist » est à la fois une évolution naturelle et un changement de direction conscient. Avec « Mist », nous étions encore en train de forger l'identité de SVART VINTER, brute et atmosphérique. C'était un disque très instinctif, presque comme un rêve brumeux – d'où le titre. « Isvind », en revanche, est plus froid, plus tranchant et plus délibéré. ​​Son nom signifie « vent glacial » en norvégien et c'est exactement ce que nous recherchions musicalement. Je me suis vraiment attaché à repousser les limites, en rendant les parties vocales plus froides et plus intenses. Comme je me suis occupé du mixage et du mastering dans mon propre studio, Decomposed Design Studio, j'avais un contrôle total sur la composition du mix, ce qui m'a permis de façonner le son pour quelque chose de plus précis et plus dur, mais aussi plus raffiné.
Emanuela Marino : D'un point de vue émotionnel et au niveau des paroles, « Isvind » est plus désespéré. Là où « Mist » errait dans le chagrin et la nostalgie, « Isvind » plonge directement dans l'isolement et la résilience.

Vous êtes italien, mais vos influences sont surtout liées à la scène black metal scandinave. Quels groupes ont contribué à éveiller votre goût pour ce son ?
Jacopo Simonelli : Oui, nous sommes italiens, mais nos cœurs ont toujours été attirés par le nord. La scène scandinave a été notre porte d'entrée vers le black metal : des groupes comme DARKTHRONE, puis ULVER, EMPEROR et SATYRICON ont été fondamentaux. Il y a quelque chose dans ce son froid, minimaliste et brut qui nous a profondément touchés. Plus tard, des projets comme DRUDKH et MGLA ont également façonné notre approche, notamment dans leur façon de mélanger atmosphère et intensité.

Parlons de « Isvind », un album très froid et atmosphérique. Ses neuf titres transportent l'auditeur à travers des paysages glacés et des plaines désolées. Est-ce une façon de nous faire ressentir la noirceur de votre musique ?
Luca Tiraterra : Absolument, c'est le cœur d'  « Isvind ». Nous voulions que l'album soit un voyage à travers des espaces gelés et vides, à l'extérieur comme à l'intérieur. La froideur et l'atmosphère ne sont pas seulement des choix esthétiques, elles reflètent la charge émotionnelle derrière la musique : l'isolement, le silence et ce sentiment d'insignifiance que l'on ressent face à la nature ou à l'obscurité intérieure.

Même si votre son est old-school, il y a de la modernité dans votre production et dans le résultat final d'« Isvind ». Est-il important pour vous de construire votre identité de groupe du XXIe siècle en gardant à l'esprit les bons vieux fondamentaux des années 90 ?
Jacopo Simonelli : Oui, cet équilibre est très important pour nous. Nous avons un profond respect pour la scène black metal des années 90 ; c'est là que tout a commencé. Mais en même temps, nous vivons une époque différente et nous ne voulons pas simplement recréer le passé. Avec « Isvind », nous avons cherché à conserver cet esprit old-school tout en lui donnant un son plus clair et plus puissant. Nous sommes un groupe d'aujourd'hui, porteur du passé, mais qui s'exprime avec notre propre voix.

Pouvez-vous nous en dire plus sur la pochette de l'album, qui correspond parfaitement à votre musique ?
Andrea Maggioni : La photo sur la pochette est une photo que j'ai prise moi-même, lors d'un voyage dans les Alpes en plein hiver. C'était un de ces moments où tout était silencieux : pas de vent, pas d'animaux, juste ce vide immense et glacé. En regardant la photo plus tard, avec Luca G. et Emanuela, nous avons soudain réalisé qu'elle capturait exactement ce qu' « Isvind » représente : l'isolement, le calme et cette beauté presque oppressante que l'on trouve dans les endroits froids et désolés. Je ne voulais pas de pochette complexe ou symbolique, juste quelque chose qui reflète notre musique. Froid, minimaliste et authentique. C'est le reflet du son et de l'espace émotionnel que nous avons créé dans l'album.

Avez-vous déjà prévu des concerts pour promouvoir « Isvind » ?
Luca Tiraterra : Nous prévoyons bien de faire monter « Isvind » sur scène car cet album était fait pour être écouté en live, avec toute sa puissance et son atmosphère. Nous préparons actuellement quelques concerts en Italie et peut-être quelques dates à l'étranger.

Bon, c'est tout pour moi pour l'instant, mais si vous avez quelques mots à ajouter pour nos lecteurs, je vous laisse terminer l'interview. « Isvind » est un très bel album et je vous souhaite le succès que vous méritez.
Luca Gagnoni : Merci beaucoup, nous avons hâte de partager avec vous ce nouvel « Isvind » le 30 mai, qui sortira chez Non Serviam Records.

Blogger : Aude Paquot
Au sujet de l'auteur
Aude Paquot
Aude Paquot est une fervente adepte du metal depuis le début des années 90, lorsqu'elle était encore... très jeune. Tout a commencé avec BON JOVI, SKID ROW, PEARL JAM ou encore DEF LEPPARD, groupes largement plébiscités par ses amis de l'époque. La découverte s'est rapidement faite passion et ses goûts se sont diversifiés grâce à la presse écrite et déjà HARD FORCE, magazine auquel elle s'abonne afin de ne manquer aucune nouvelle fraîche. SLAYER, METALLICA, GUNS 'N' ROSES, SEPULTURA deviendront alors sa bande son quotidienne, à demeure dans le walkman et imprimés sur le sac d'école. Les concerts s'enchaînent puis les festivals, ses goûts évoluent et c'est sur le metal plus extrême, que se porte son dévolu vers les années 2000 pendant lesquelles elle décide de publier son propre fanzine devenu ensuite The Summoning Webzine. Intégrée à l'équipe d'HARD FORCE en 2017, elle continue donc de soutenir avec plaisir, force et fierté la scène metal en tout genre.
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