
WOW !
C’est difficile d’écrire une chronique "à chaud", directement en rentrant du concert, et de ne pas avoir juste envie de résumer ça en une onomatopée.
Et pourtant, là, tout de suite, je ne vois pas meilleure expression. Mais tâchons de développer un peu…
Je dois admettre que le précédent passage du groupe dans cette Accor Arena en 2022 m’avait laissé sur ma faim.
Production un poil trop petite pour une salle un poil trop grande, et une mise en scène sans doute trop proche des tournées précédentes.
J’étais ressorti un peu frustré (c’était mon 12e concert de GHOST, que je suis et aime depuis 2013). Puis la chance m’a permis d’assister au concert du Zénith de Rouen en 2023, une production légèrement augmentée dans une salle plus modeste.
Et là ce fut la grande réconciliation (la fâcherie n’a pas duré bien longtemps, vous l’aurez noté).
Quel concert, quel spectacle !
Un film sublime et un album très réussi après, nous voici ce soir réunis dans cette grande arène parisienne, pour ce qui sera donc mon 14ème rituel. Hâte !
Tout le monde est au courant, ce soir l’usage du téléphone est interdit. Et pour être sûr que les plus indisciplinés respectent la consigne, les appareils sont placés dans des pochettes que l’on ne peut pas ouvrir. Riche idée.
C’est fou comme avoir les mains libres peut libérer l’esprit. Ne pas pouvoir utiliser son téléphone, même pour les plus accros aux souvenirs numériques (comme moi), permet de ne pas y penser. Je ne ressentirai aucune frustration, et ne pas voir d’écran s’allumer en permanence autour de soi aura été une grande joie. Un peu comme au théâtre, finalement.

Mais il est temps d’aborder le sujet qui nous intéresse le plus ici, le concert en lui-même. Le show démarre comme un concert traditionnel de GHOST. Les nouveaux titres et les classiques (6 titres tirés de « Meliora » seront joués ce soir !) se suivent, le son met un peu de temps à se régler, mais rien de scandaleux. Les lumières sont magnifiques, la scène est très grande, agencée sur plusieurs niveaux (la même chose que sur l'"Imperatour", mais en beaucoup plus imposant, plus massif). On remarque tout de suite la gigantesque rampe de spots en forme de Grucifix (la croix renversée avec le G majuscule) qui surplombe la scène, dont on pourra admirer la beauté tout le long de la soirée.
Mais en dehors de ça, c’est classique. Tobias Forge parle peu, chante très bien, et tout s’emboîte parfaitement. Mais c’est classique. Excellent, sans conteste. Mais classique.
Et je dois avouer qu’à un moment du concert, je commence à me demander si nous n’assistons pas à la dernière tournée du groupe, m’interrogeant sur comment Tobias pourrait amener le projet plus loin.
A part faire la même chose dans des décors encore plus grands, que peut-il espérer proposer ?
D’autant que le ton plus introspectif, méditatif même parfois des différentes interviews pour la sortie de l’album, peuvent laisser penser qu’on est à un tournant de la carrière du groupe.
Voire le dernier virage. Oui, je me suis posé la question.
Et puis, comme par enchantement, le changement s'opère. Et pas qu’un peu. Comme pour amorcer ce fameux tournant, la mise en scène évolue. Finis les décors d’église, finies les allusions à l’univers liturgique, et place à l’écran géant et aux animations video.
Ça a l’air un peu bête, dit comme ça, mais c’est une petite révolution pour le groupe, quand on y pense.
Assumer encore plus le côté pop, sortir du cadre posé depuis près de 15 ans. Et devenir le plus grand groupe de rock/metal du monde.
La dernière demi-heure du concert en est l’acte fondateur.

Alors, certes, on aura une apparition (en lévitation) de Papa V lors de la première partie du spectacle, le sublime light show nous plonge dans cette ambiance un peu lugubre cartoonesque dont on a l’habitude, les « marqueurs » GHOST sont toujours là, et c’est tant mieux. Puis les tubes, bien sûr. Une setlist sans aucun temps mort, les nouvelles chansons accueillies comme des classiques d’entrée de jeu…
Mais avec un leader aussi créatif, il est difficile de se contenter d'un simplement « la même chose, mais en plus grand ».
Et c’est là, s’il en était besoin, qu’il nous montre à quel point il a toujours un coup d’avance.
GHOST a changé de catégorie : il entre dans celle des plus grands groupes, ceux qui touchent au n°1 du Billboard, ceux pour qui il n’existe plus de limite.
WOW !
SET-LIST :
1 • Peacefield
2 • Lachryma
3 • Play Video
4 • Spirit
5 • From the Pinnacle to the Pit
6 • Call Me Little Sunshine
7 • The Future Is a Foreign Land
8 • Devil Church
9 • Cirice
10 • Darkness at the Heart of My Love
11 • Satanized
12 • Ritual
13 • Umbra
14 • Year Zero
15 • He Is
16 • Rats
17 • Mummy Dust
18 • Monstrance Clock
Rappel :
19 • Mary on a Cross
20 • Dance Macabre
21 • Square Hammer