Quatre ans après le remarquable « Songs From The Deepwater », le groupe du Mans STONE FROM THE SKY propose un nouvel album plein de surprises. Le groupe a renouvelé son line-up et accueille désormais Clément Lagarrigue à la batterie auprès de Florent Sicard à la guitare et Dimitri Even à la basse. Le trio a composé l'album en cherchant à s'éloigner du stoner déjà longuement exploré dans les albums précédents. « Bakeneko » est donc marqué par une volonté de renouveau et d'exploration, ce dont témoignent les noms des sept chansons : d'apparence énigmatique, quelques recherches indiquent que les sources d'inspiration du groupe sont multiples, à l'image du ton plutôt post-rock du disque. Le trio ne tourne pas complètement le dos au stoner qui l'a accompagné pendant si longtemps, mais décide d'explorer d'autres territoires sonores dans lesquels il ne s'est pas encore aventuré.
On retrouve quelques motifs récurrents dans les morceaux de l'album, notamment celui de "Rond de Sorcière". Inspiré d'un cercle de champignons ayant donné lieu à des histoires de sorcières et de fées, les premières l'utilisant pour invoquer les démons et les secondes pour kidnapper des êtres humains, le titre s'écoute comme des variations autour d'un motif, comme si on tournait en rond en découvrant sans cesse de nouvelles histoires à raconter.
Les structures classiques s'oublient au profit de longs morceaux fleuves qui s'écoutent comme des explorations sonores. "Hungerstein" et "Hic Sunt Dracones" font quant à eux référence à un repère hydraulique indiquant une famine à venir et aux territoires inexplorés réputés abriter des dragons. De quoi développer des mélodies inquiétantes, désespérées ou résignées, permettant aussi de s'aventurer vers les expérimentations du post-rock.
Si le stoner reste présent parmi les inspirations (la basse puissante de "The Weight Of A Thousand Thoughts" peut y faire penser), les chansons témoignent davantage d’une exploration sonore. Depuis la cartographie médiévale évoquée par "Hic Sunt Dracones" jusqu’au nord des Alpes où souffle le vent de "Foehn", les inspirations du groupe sont aussi multiples que les sonorités. Les ambiances changent au fil des titres, de l’obscurité de "Klania" aux moments de légèreté de "The Last Breath Before The End" évoquant du krautrock en passant par la lourdeur de "Hungerstein". Pas de doute, « Bakeneko » sort de la norme, comme le chat-fantôme qu’il désigne : parfois difficile à cerner, il s’apprécie pleinement après quelques écoutes qui permettent d’en saisir les subtilités.