
On va la jouer franc-jeu : lorsque j’ai intégré la rédaction de Hard Force, il y a quatre ans de cela, je rêvais d’interviewer des membres ou ex-membres de MÖTLEY CRÜE, MOTÖRHEAD ou bien encore ACCEPT… c’est fait ! Et c’est bien cool. Jamais je n’aurais pensé rencontrer Bernard Minet dans ce cadre-là. Et pourtant, difficile de passer sous silence le succès rencontré par l’ancien "Musclé". Notamment au Motocultor Festival 2024, où Manard et Matthieu Bausson ont accompagné leur idole sur scène le temps d’un "Keken" pondu en hommage à Ken le Survivant… diffusé durant le Club Dorothée. Vous voyez le rapport ? Ouaip ! Les deux ULTRA VOMIT sont eux aussi fans de Bernard Minet… et ils ne sont pas les seuls ! Pas d’excuse, donc, pour me faire porter pâle et ne pas tenter de comprendre le phénomène. Et pour ce faire, une seule solution : rencontrer Bernard The Cat himself !
Le félin nous attendait à L’Oliver Pub, à quelques encablures de Montpellier, en compagnie de Guillaume Seutin (responsable de l’établissement / guitariste), Greg Aubert (programmateur du Pub / bassiste) et Bryan Tronquet (batteur), ses acolytes du BERNARD MINET METAL BAND, sorte de "Musclés 2.0" sous stéroïdes. Et le quatuor allait se produire sur scène dans le cadre d’un week-end délirant dont L’Oliver a le secret. Jugez plutôt : le vendredi, Manard et Matthieu Bausson faisaient le déplacement depuis leur Pays de la Loire et de la Loire-Atlantique pour participer à un karaoké live, tandis que l’after du samedi était assuré par Mister Arnaud, du Macumba Festival, DJ bien connu des festivaliers pour ambiancer les campings du Hellfest ou du Motocultor au son des années 80 et 90. Mais en début de soirée, on aura d’abord eu droit au grand moment du week-end : le concert de Bernard Minet et de ses troupes. Pourquoi tout ce barnum, me direz-vous ? Pour célébrer dignement l’anniversaire de Greg Aubert ! Grand fan de Bernard depuis son enfance, c’est finalement lui qui sera à l’origine de cette formule du BERNARD MINET METAL BAND. Monsieur Minet et ses trois complices passent sur le grill et nous disent tout !

Bernard, on te connait à travers le Club Do, les séries AB, les dessins animés, mais étais-tu fan de rock ou de hard rock avant de "muscler" ton jeu ?
Bernard Minet : Je n’avais que 15 ans, au moment d’intégrer mon premier groupe semi-pro : MAGPYE. J’étais à la batterie et on reprenait notamment du FREE ou encore du SOFT MACHINE. Et on faisait plus ou moins du heavy rock. C’est avec ce groupe que nous sommes passés au Golf Drouot en vedette ! C’était une sorte d’apothéose, à l’époque. Ce devait être en 1969-70. Tous les rockeurs du moment sortaient du Golf Drouot, Johnny Halliday en tête… Malheureusement, je n’ai pas continué, car mes parents voulaient que je décroche un diplôme de percussionniste au Conservatoire. C’est aussi à cette période que j’ai découvert CHICAGO, SWEAT AND TEARS et, surtout, THE JIMI HENDRIX EXPERIENCE. Très impressionnant ! Et puis, en France, TRUST a été particulièrement marquant. Sans oublier LES VARIATIONS, groupe de hard rock blues des années 70 que je trouve vraiment excellent.
De bien belles influences, effectivement… Et de ton côté, à quel moment le BERNARD MINET METAL BAND a-t-il vu le jour ?
Le groupe existe sous cette forme depuis 2020, année où j’ai sorti un album qui reprend pas mal de génériques de dessins animés version metal. Mais il y avait eu une précédente formule, en 2005. Ça s’appelait alors le BERNARD MINET LIVE BAND, mais Universal n’était pas fan du mot "live"… qui a donc muté en "metal" !
D’où est venue l’idée de durcir le ton des génériques de dessins animés ?
Déjà à l’époque, on reprochait aux génériques français d’utiliser un peu trop les synthés, alors que les génériques originaux des mangas comptaient de jolies parties de guitare. J’ai donc voulu montrer qu’on était capable de le faire, nous aussi, et de mettre du rock dans ces génériques. Honnêtement, j’ai très vite su que les chansons fonctionneraient ainsi, en les réarrangeant, avec les harmonies…
C’est ce qui explique le succès du BERNARD MINET METAL BAND ?
Je pense que la principale raison est d’abord liée à la nostalgie. On vient retrouver un bout de son enfance, on vient chanter à tue-tête, passer un bon moment… On a fait le Motocultor Festival 2024, et je dois te dire que j’ai quand même été surpris par les réactions, hyper enthousiastes. Manard et Matthieu sont même venus sur scène pour interpréter "Keken" avec nous. On m’a aussi demandé si je voulais faire une séance de dédicaces et, des 118 groupes présents, c’est pour nous qu’il y avait la plus grosse file d’attente. Des gars déguisés, des pancartes : c’est surprenant, mais ça fait vraiment plaisir. Une vraie fête.
Guillaume Seutin (guitare) : Il y a aussi une partie du public qui vient pour découvrir les titres de Bernard Minet version metal. Il y a une vraie curiosité et c’est franchement très sympa.
Greg Aubert (basse) : Et puis, en festival, il faut qu’il y ait des moments pour décrocher, pour se retrouver avec ses potes et faire la fête. Le BERNARD MINET METAL BAND est parfait pour cela
Le Graal, ce serait de prendre part au Hellfest ?
Bernard : Non, ce n’est pas le Graal. Je comprends très bien Ben Barbaud et je respecte sa programmation. Il sait que j’existe ; peut-être qu’un jour, ça se fera. Nous verrons…
Côté concerts, justement, où jouez-vous ? Uniquement en France ou également en Europe ?
On joue essentiellement en France, mais on tourne aussi en Suisse ou en Belgique. En fait, dans les pays francophones qui diffusaient le Club Dorothée, forcément. Dernièrement, on a fait une soirée "Saucisse-Cancoillotte-Houblon" à L'Axone Montbeliard et il y avait 3500 personnes présentes. Au Mans, on a joué devant plus de 15 000 personnes : on met le feu partout où on joue !
« Après le Club Do, je savais que je ne pouvais pas reprendre le cours de ma carrière de musicien. J’étais trop marqué par ce que j’avais fait. Ce n’était plus une étiquette que j’avais sur moi, mais une affiche ! » - Bernard Minet.

Et comment vis-tu tout cela, Bernard ? C’est tout de même assez hallucinant…
J’ai commencé à jouer à l’âge de 15 ans. J’ai envie de te dire que c’est ma fonction de faire sourire les gens, de leur apporter de la tendresse et de l’émotion. De les faire chanter. Mes parents n’étaient pas du tout du métier, mais ils ont accepté mes choix. Quelque part, j’ai eu de la chance : mon père voulait faire du tambour, mais sa mère ne le voulait pas. Il n’a pas reproduit le schéma avec moi et m’a laissé devenir batteur…
Qui aurait pu prédire, à la fin de l’ère du Club Do, que tu rencontrerais pareil succès avec les génériques de dessins animés de l’époque ?
Pas moi ! (rires) En 1997, quand le Club Dorothée a pris fin, j’étais persuadé que je ne rechanterai plus jamais ces titres. Il n’y avait aucune raison pour cela. Et puis, deux ans plus tard, on m’a appelé pour venir chanter trois génériques au Queen. C’était le tout début de ces soirées revival. J’étais très surpris de voir la jeunesse s’éclater ainsi sur mes titres, mais j’étais également étonné de voir cette forme de nostalgie arriver aussi tôt dans leur vie. Je pense que la TV a beaucoup contribué à ça. Pour la génération précédente, ce spleen arrivait bien plus tard, vers 50 ans. Les gens repensaient à Tino Rossi, au tango ou au paso doble…
C’est donc véritablement au Queen que tu as pris conscience de ce mouvement. Tu as clairement dû halluciner ?
Oui, complètement ! Depuis l’arrêt du Club Do, je voulais monter un dancing dans le Sud avec mon pote Framboisier. Je savais que je ne pouvais pas reprendre le cours de ma carrière de musicien, car j’étais trop marqué par ce que j’avais fait sur TF1. Ce n’était plus une étiquette, que j’avais sur moi, mais une affiche ! (rires) Je ne pouvais donc plus accompagner des grands noms de la chanson française, comme je le faisais auparavant, le studio avait beaucoup changé, les samples sont arrivés. Bref, à un moment, je me suis dit que Dame Chance m’avait abandonné… jusqu’à ce qu’on m’appelle pour chanter au Queen, en mai 2000. C’était tellement inattendu que je ne savais même pas combien demander, côté cachet. Honnêtement, j’angoissais un peu : je me demandais si ça allait être un jeu de massacre, une sorte de chamboule-tout géant, comme dans les foires… Et en fait, c’était blindé. Il y avait 1700 personnes, une banderole sur laquelle était écrit : « Bernard, on t’aime ! ». Après cela, d’autres dates se sont très rapidement enchaînées à Paris. Et deux ans plus tard, je chantais dans les boîtes de nuit de Province, notamment lors des soirées étudiantes HEC, Polytechnique ou Saint-Cyr…
Greg me disait que juste avant ce revival, tu avais joué de la batterie de manière plus "secrète"…
Oui, complètement ! (rires) C’était juste avant l’an 2000, dans une ancienne boîte du Moulin Rouge. Je jouais de la batterie… masqué ! Et hormis une ou deux personnes de confiance, on ne savait pas qui se cachait derrière la cagoule. Certains pensaient que c’était Cerrone, mais personne ne pensait à moi ! (rires) Je n’ai pas fait ça très longtemps, juste quelques dates, mais c’était drôle.
« Je tourne avec Greg, Guillaume et Bryan depuis 2022. Ce sont de vrais mecs, des gars qui ont eu des galères et qui connaissent le métier. Ce sont des balochards, comme moi. C’est la meilleure école. » - Bernard Minet.
Revenons à ton actualité… Combien y a-t-il eu de versions différentes du BERNARD MINET METAL BAND ?
Au total, il y en a eu trois. Le premier line up date de 2005, avec des musiciens de Colmar. On a fait des galas étudiants, une radio avec Cauet, mais on a arrêté très vite, car économiquement, c’était compliqué. C’était encore trop tôt, les choses n’avaient pas pris l’ampleur qu’elles ont aujourd’hui. En 2020, on a sorti un album avec une nouvelle formation. On a joué dans un festival à Limoges, une date à Paris… et toutes les dates programmées ont été annulées, la faute à la Covid et au confinement. Et puis, depuis 2022, je tourne avec Greg, Guillaume et Bryan. Ce sont de vrais mecs, des gars qui ont eu des galères et qui connaissent le métier. Ce sont des balochards, comme moi. C’est la meilleure école pour bien faire ce métier.

Justement, les "balochards", comment avez-vous rencontré Bernard ?
Greg : Il y a 10 ans, j’avais écrit à Bernard pour lui proposer mes services et ceux de mon groupe, ATOMIC TOASTER. On voulait l’accompagner et je me renseignais pour savoir s’il était intéressé…
Bernard : Et je lui ai répondu : « écoute, c’est impossible. Ce n’est pas parce que c’est de la musique facile qu’il ne faut pas répéter »… et maintenant, ils s’en rendent bien compte ! C’est une suite d’harmonies et il faut bien la faire. Il faut donc les apprendre et ça nécessite du temps et du travail. Greg l’a compris et on en est resté là à ce moment. En plus, quand je voyais sa page Facebook et les bouteilles de Jack Daniel’s, je me demandais s’il était vraiment sérieux…
Greg : Bah… Je voyais tout le temps des gens tristes sur les réseaux, donc j’affichais ouvertement ma bonne humeur ! (rires) Mais comme Bernard était "ami" avec moi, il voyait tout.
Bernard : À un moment donné, après l’épisode Covid, je voulais remonter un groupe et j’ai repensé à Greg. Je regarde alors plus attentivement son Facebook et je me rends bien compte qu’il était plus sérieux que ce que son image renvoyait. Je comprends aussi que c’est un vrai musicien. Je me suis donc décidé à l’appeler…
Greg : Et je t’ai raccroché au nez ! Tu m’as dit « T’es bien assis ? C’est Bernard Minet ! ». Je croyais que c’était une connerie. Tout le monde sait que je suis fan de Bernard et que j’ai toujours voulu jouer avec lui ; je pensais qu’on me faisait une blague.
Bernard : Je voulais savoir si on pouvait monter une équipe ensemble, car j’avais vu qu’ils connaissaient plein de monde et qu’ils bossaient tout le temps. Je leur ai envoyé les fichiers MP3 de mon premier album, les playbacks, afin qu’ils puissent répéter et apprendre les morceaux. Au tout début, il y avait un autre batteur mais, rapidement, Bryan s’est imposé. Et il a une sacrée frappe ! Je suis très content qu’il soit notre batteur, car il est excellent. Il joue de la double pédale ; c’est quelque chose que je n’ai pas pratiqué. Pour moi, c’est impossible de jouer comme ça.
Guillaume : Et on a donné notre premier concert ensemble à L’Oliver Pub, en juin 2022. Je me souviens qu’on était étonné, car il y avait beaucoup de monde. L’ambiance était super, ça chantait fort…

Bernard, toi qui les connais très bien tous les trois, peux-tu nous dire quelles sont les qualités des uns et des autres ?
Bernard : Ce sont tous les trois des gars vraiment gentils. Tellement, même, que je les appelle "mes adorables metalleux". Bryan possède une super musicalité, il nous a amené beaucoup d’éléments, surtout au début. Les petites cymbales, notamment. Mais ça, c’était avant ! Il est devenu fainéant, avec le temps… (rires)
Guillaume : Greg et moi, on n’est pas devenu fainéants… on l’était déjà ! On a pris de l’avance ! (rires)
Bernard : Greg, c’est mon ambianceur. Et il refait très bien le fameux yodel d’Éric (l’ancien guitariste des MUSCLÉS). C’est lui l’entertainer du groupe et, musicalement, il a le métier. Guillaume, lui, a beaucoup de choses à gérer. Pas seulement les parties de guitare, mais aussi tout ce qui concerne le son. Et on s’entend franchement très bien tous les quatre, pas de prises de tête. Ce sont devenus des amis.
Greg : C’est vrai que Guillaume fait un énorme travail sur le son, sur le matériel. On va voir beaucoup de concerts et, à chaque fois, ça lui donne de nouvelles idées. Au point qu’on a récemment modifié le système de L’Oliver.
Justement, côté son et musique, comment adapte t’on des génériques de dessins animés à la sauce metal ?
Bernard : Je dois dire que j’ai eu beaucoup de chance. Media One avait racheté le catalogue AB et ils ont décidé de sortir un album qui comptait 74 titres : « Bernard Minet, l’essentiel ». J’avais fait des reprises de "Bioman", "Capitaine Flam" et "Les Chevaliers Du Zodiaque" en mode jazz trio, avec mes vieux potes. Je demande si on peut les ajouter à la compil et ma requête atterrit sur le bureau du patron du label Universal… lequel avait adoré l’une de mes précédentes reprises de "Bioman", mais version rock, cette fois-ci. Finalement, c’est précisément là que tout a germé. On m’a notamment proposé un album façon metal et Universal m’a mis en relation avec un jeune guitariste. Ensemble, on cherche un peu, il y a des titres qui ne sont pas faciles à adapter, genre "La Fête Au Village" ou "La Merguez Partie", qui sont des marches (NDLR : Bernard nous tape le rythme, sur la table). Plus tard, le guitariste me sort d’un coup "tagada-gada-gada ", pile poil ce qu’il fallait pour "Goldorak Go" ! Ça fonctionnait plutôt bien et on a cherché à faire tout l’album de cette façon, sans dénaturer les chansons, avec des arrangements taillés sur mesure. De mon côté, je n’ai pas forcé sur ma voix ; je ne sais pas chanter en mode saturé et ce serait de toute façon ridicule, car ça ne correspond en rien à mon identité. Et au final, on a sorti cet album au tout début de l’année 2020.
Greg : Bernard nous a donné l’album en support, mais au fil du temps, il nous a laissé pas mal de liberté pour adapter les morceaux en live, car c’est une énergie différente. C’est pourquoi on a refait "La Merguez Partie" avec un passage plus punk sur la fin. Bryan envoie beaucoup plus que sur l’album et les gens sont vraiment surpris du résultat.

Certains titres que tu reprends sont de toi, d’autres pas du tout…
Bernard : Non, je ne composais aucun morceau. C’est Jean-Luc Azoulay qui s’en chargeait, et c’est un véritable talent d’écrire comme il le fait. Azoulay (NDLR : également connu sous le pseudonyme de Jean-François Porry) détient des droits sur les paroles et une partie de la musique, tandis que Gérard Salesses s’occupait de la musique et des arrangements. Nous, on ne composait rien, y compris pour LES MUSCLÉS… sans quoi je vivrais aux Bahamas ! (rires)
Greg : De toute façon, à la grande époque des MUSCLÉS et du Club Do, je ne sais même pas si vous auriez eu le temps de composer, entre l’enregistrement des émissions, les séries, les génériques, les concerts…
Bernard : On a composé un titre ou deux, sur la fin, pour rire. On avait également un projet avec Jacques Delaporte, membre éminent du GRAND ORCHESTRE DU SPLENDID, mais c’était la fin de AB…
« Un jour, Manard m’a dit qu’il avait écouté mon album de 2020 dans le tour-bus et il s’est demandé "mais pourquoi il ne nous a pas pris ?!? Putain, c’est dommage !" » - Bernard Minet.
Et aujourd’hui, après l’album de 2020, as-tu d’autres projets ? Des compositions persos ou uniquement des reprises ?
Bernard : Après cet album, j’ai encore enregistré deux EP de 7 titres chacun. Y figure notamment "Saint Seiya", que j’ai repris en japonais. Mais j’ai envie de faire d’autres choses, des compos originales, quelque chose où la batterie serait mise en avant, un album qui serait celui de la maturité. Mais quoi que je fasse, j’ai bien conscience que je ne passerai jamais à la radio. Le marché du disque a tellement changé par rapport à ce que j’ai connu… Sur les plateformes de streaming, le public ne va pas écouter cinquante fois par jour mes chansons.
Tu n'as pas envie de sortir une composition metal originale avec tes musiciens actuels ?
Si, si, si ! Et pourquoi pas, même, faire un truc avec deux batteries ? J’aurais voulu enregistrer quelque chose en ce début d’année, mais ça ne s’est pas fait. Partie remise…

Manard et Matthieu Bausson seront présents durant ce week-end intense mis sur pieds par L’Oliver. Tu les connaissais avant le Motocultor ?
Ça fait quelques années qu’on se connait. On avait fait des trucs à l’arrache la première fois, à Lyon, je crois. Puis on a un peu plus travaillé le truc pour reprendre "Keken" ensemble. Matthieu avait pris la basse de Greg… Le boss du Motocultor était comme un fou, car ça a vraiment bien fonctionné, sur scène. Cette rencontre, c’est une belle histoire et, de manière plus générale, j’ai été agréablement surpris de l’accueil de tous les musiciens rencontrés. Ils m’ont connu dans leur enfance, leur adolescence, et il y a quand même pas mal de respect. Un jour, Manard m’a dit qu’il avait écouté mon album de 2020 dans le tour-bus et il s’est demandé « mais pourquoi il ne nous a pas pris ?!? Putain, c’est dommage ! ». C’était sympa et ça fait vraiment plaisir. Et là, ils viennent tous les deux de Nantes, ils sont contents de venir… et ils ont peur ! Ils ont peur !!! (rires)
Justement, hormis la reprise de "Keken" avec les ULTRA VOMIT, à quoi peut-on s’attendre pour ton show ?
À tous les plus grands génériques cultes de dessins animés. À de la fête, de la tendresse et de l’amour… on est loin du metal, non ? (rires) On fera les deux génériques des "Chevaliers Du Zodiaque", "Goldorak Go", "Bioman", "Juliette, Je t’aime", mais aussi "Capitaine Flam"… qui devient sur scène "Capitaine Slam" ! C’est Thierry Ardisson qui avait relancé le morceau, dans les années 90, en samplant un extrait du morceau de Jean-Jacques Debout ; artiste pour lequel j’ai beaucoup de respect. "Capitaine Flam", ça fait partie des chansons cultes, je suis obligé de la faire, comme "Denver". Mais ça reste des covers, on doit respecter le morceau, ne pas le dénaturer.

Quand je repense au Club Do, à AB, aux MUSCLÉS ou à "La Merguez Partie", je me rends compte que cette période était complètement délirante. Finalement, aujourd’hui, tu poursuis sur cette lancée ? C’est dans la même veine, non ?
Oui, complètement ! On reste avant tout des amuseurs. Ce n’est pas si différent de l’époque où je faisais des fêtes de village en Corse, 45 dates durant l’été et que j’officiais au poste de batteur-chanteur. C’était très sympa et ça l’est toujours, aujourd’hui.
Tu as travaillé avec Aznavour, Sheila, Chamfort, Le Luron, Clayderman, tu as même produit la fameuse chanson "Il suffit d’un ou deux excités"… Tu peux nous en dire plus sur ton parcours ?
Charles Aznavour, je l’accompagnais sur scène ; Alain Chamfort, j’ai fait l’Olympia avec lui, aux percus. Tout ça, c’était avant le Club Do, entre 1981 et 1987. J’ai aussi fait pas mal d’enregistrements studio en tant que percussionniste et batteur, notamment pour Richard Clayderman. En 1985, je l’ai accompagné en tournée dans plusieurs pays du monde. Clayderman, on le connait notamment pour ses reprises tubbesques de grands classiques, et côté production, je peux te dire que j’étais aussi derrière les manettes de « Synthétiseur les plus grands thèmes classiques 4 » et « Synthétiseur 5 », au tout début des années 90.

D’Aznavour à aujourd’hui, où tu fais équipe avec Guillaume, Greg et Bryan, quel regard portes-tu sur l’ensemble de ta carrière ?
J’ai commencé la batterie à 15 ans et j’en ai 71 aujourd’hui. Alors oui, je peux dire qu’il y a une vraie cohérence dans tout ce que j’ai fait : on anime quelque chose, on donne vie à quelque chose. On vit, ensemble, on fait la fête. C’est la musique qui permet tout ça.
On le voit, au-delà du Club Do et des séries AB, tu es d’abord un musicien, à la base. Et pourtant, cette notoriété a pu nuire, au point de devoir parfois "se faire petit". Tu en as souffert ?
À une époque, je tournais avec Aznavour ou Clayderman, tout en faisant le Club Dorothée. Quand on ne pouvait pas assurer certaines dates, on se faisait remplacer. Et puis, à un moment donné, on nous a demandé de choisir : c’est Dorothée ou Aznavour ! Et moi, j’ai préféré la stabilité. J’avais besoin de ça. En plus, je ne supporte pas d’être seul, loin de ma femme. Les tournées, les sandwiches, les hôtels, ça me gonflait un peu. Et puis, je parlais mal l’anglais. Bref, quand on partait un mois au Japon avec Clayderman, c’était compliqué. J’ai donc choisi Dorothée et je ne le regrette pas. Ce que je fais aujourd’hui est dans la droite lignée. Et c’est précisément grâce à tout ça que je suis là, à en parler avec toi.
Justement, tu vois encore des amis de cette époque ?
Oui, il y a trois mois, on a fait une grosse émission avec Dorothée. Je fais aussi des conventions, des rassemblements manga. Il y a quelques semaines, j’avais invité Éric, le guitariste des MUSCLÉS. Les gens sont contents de nous voir et ça nous fait plaisir.
« Dans quelques temps, on aura tous les trois du temps libre pour composer et enchaîner avec les enregistrements. C’est plus une question de planning que d’envie, car l’envie, on l’a ! » - Guillaume.
Pour en terminer avec toi – avant de cuisinier tes musiciens – peux-tu nous en dire plus sur tes projets 2025 ?
On va faire pas mal de concerts, c’est sûr, mais j’aimerais vraiment refaire un album. Quand je les vois tous les trois écouter des groupes, repérer des choses intéressantes, je me dis vraiment qu’il faut qu’on travaille, qu’on répète et qu’on enregistre !
Ça tombe bien, on va en parler avec Guillaume, Greg et Bryan ! Alors Messieurs, l’idée d’un nouvel album de Bernard Minet composé de morceaux originaux, vous en pensez quoi ?
Guillaume : On en a parlé il y a quelques mois et on s’est dit qu’on pouvait le faire. Par contre, on ne peut pas faire ça en cinq minutes ; il faut se poser. Dans quelques temps, on devrait tous les trois avoir du temps libre pour composer et enchaîner avec les enregistrements. C’est plus une question de planning que d’envie, car l’envie, on l’a !
Greg : De mon côté, pour être honnête, je n’ai pas l’âme d’un compositeur. Je suis plutôt un bon imitateur : il suffit de me donner une partition et je vais bien me débrouiller. Mais composer, c’est moyennement mon truc. Dans ce domaine, Guillaume et Bryan savent mieux faire que moi.
Bryan Tronquet (batterie) : Clairement, je suis partant pour faire un album de Bernard Minet avec des morceaux originaux. Je n’ai pas de souci pour composer mes parties de batterie, mais côté mélodie, c’est plus Guillaume qui aurait des idées. Il faut aussi qu’on joue ensemble, tous les trois, car il y a pas mal de choses qui peuvent jaillir à ce moment-là.

Ce n’est pas évident de se rallier à quelqu’un qui n’avait pas du tout les codes du metal. Comment ça s’est passé pour vous ?
Guillaume : On est de la génération du Club Do, donc on regardait beaucoup l’émission, gamins. Et lorsqu’on a su que Bernard avait enregistré un album façon metal, on s’est demandé ce que ça pouvait bien donner. On a écouté et on a adoré le côté décalé. Il y avait déjà des covers de dessins animés sur YouTube à la sauce metal… mais là, c’était vraiment la voix de Bernard Minet ! La nostalgie, entremêlée à ce son très particulier, ça fonctionnait bien. Je me souviens encore de notre première répétition avec Bernard : on a commencé par jouer "Bioman", on s’est regardé tous les trois et on s’est dit « c’est pas vrai ! On est en train de jouer "Bioman" avec Bernard Minet ! On y est ! » (rires)
Bryan : Ça fait 10 ou 15 ans qu’on se connaît, tous les trois. J’ai joué dans plein de groupes avec Greg et j’ai partagé plein de scènes avec Guillaume. Et là, le fait de se retrouver ensemble avec Bernard Minet, c’est un truc incroyable ! Une histoire de potes, en fait.
Guillaume : Bryan a raison : c’est important de jouer avec Bernard, mais pour nous aussi, ça l’est. Musicalement, chacun joue, mais il y a également une vraie aventure humaine derrière tout ça.
Greg : En fait, tu ne peux pas faire ça si tu n’es pas fan. Impossible. Il y a beaucoup de "Tribute" qui tournent, en ce moment, et si tu n’aimes pas le groupe originel, tu ne peux pas le faire bien. C’est pareil pour nous. Enfant, j’ai aimé le Club Do, puis je suis devenu musicien, rockeur, metalleux, et maintenant, tout se recoupe : je suis un musicien metalleux qui redevient enfant en jouant "Les Chevaliers Du Zodiaque" ! Dans les années 90, mes parents travaillaient, j’étais tout seul devant la TV quand je rentrais le mercredi après-midi. Bernard Minet, LES MUSCLÉS, c’étaient mes tontons, Dorothée ma tata ! Il y avait peu de chaînes et tout cela prenait beaucoup de place. Clairement, Bernard Minet fait partie de ma vie.
Guillaume : Avec les dessins animés, les bons, les méchants, la morale, les mangas, Bernard a participé à notre éducation, en quelque sorte. On avait 10 ans, à cette époque…
Comment vous faîtes, pour adapter ces génériques de dessins animés au monde du metal ? Il ne suffit pas de tourner les potards au max ?
Guillaume : Pour l’instant, on n’a pas fait d’album avec Bernard, mais des concerts. Et en live, il y a vraiment une énergie particulière à délivrer pour donner cette sensation de puissance, pour étonner les gens. On fait donc pas mal de micro-arrangements.
Greg : En fait, on a tous les trois des univers différents, mais on écoute plus ou moins la même musique. Quand on entend des morceaux qui nous branchent, on se demande si on ne peut pas intégrer tel ou tel type de placement rythmique sur un morceau de Bernard. On teste et ça nous redonne de nouvelles idées. Et Bernard est assez flexible pour nous laisser expérimenter.
Guillaume : Quand on assiste à des concerts, on est attentif aux effets et aux lumières, car il y a des codes propres au monde du rock et du metal. On en conserve quelques-uns pour les live avec Bernard, mais pas tous. Il faut aussi conserver le côté enfantin et accessible. On cherche donc quelque chose de très efficace.
Greg : Aux concerts de Bernard, il y a des metalleux pur-sang, des rockeurs, des gens qui connaissent juste le Club Do et les génériques originaux ou d’autres qui viennent juste passer un bon moment entre amis. On essaye donc de taper au milieu, pour plaire à tout le monde. On ne peut donc pas être trop brutal, d’autant que Bernard garde sa voix originale, il ne growl pas. Il faut donc avoir tout ça à l’esprit pour que chacun y trouve son compte.
« Comment tu peux imaginer être au Motocultor Festival, un samedi soir, à 21h, en face de JINJER, faire tes balances sous une tente déjà quasi-pleine et entendre le public hurler "Bernaaaaaaard !!!" ? » - Greg.
Vous vous souvenez de votre premier concert avec Bernard ?
Guillaume : C’était en juin 2022, après tous les épisodes Covid, les confinements, les fermetures… Ça s’était très bien passé et L’Oliver était rempli, malgré le fait que ça se soit passé en semaine. Le public chantait les morceaux, c’était bon esprit, convivial, mais ça pogotait et ça slammait aussi ! (rires) On a pleinement conscience qu’on accompagne Bernard Minet, qu’on n’est pas les compositeurs de ces morceaux, mais c’est touchant de voir les gens réagir ainsi.
Greg : Comment tu peux imaginer être au Motocultor Festival, un samedi soir, à 21h, en face de JINJER, faire tes balances sous une tente déjà quasi-pleine et entendre le public hurler « Bernaaaaaaard !!! » ? Plus tard, on jetait des merguez géantes durant "La Merguez Partie", on a fait "Capitaine Slam" et les agents de sécu ont appelé d’autres gars en renfort, tellement le public délirait. C’est une expérience incroyable. Jamais je n’aurais pensé jouer au Motocultor, avec mes amis, avec Bernard Minet : c’est juste lunaire !
Est-ce qu’il y a parfois des petits délires, des impros durant vos concerts ?
Bryan : Ça peut arriver, mais ça reste plutôt rare.
Guillaume : On accompagne Bernard Minet, c’est clairement notre état d’esprit. Si Bernard nous demande d’improviser quelque chose, c’est avec grand plaisir, mais on est d’abord là pour le servir : c’est lui, la vedette du show.
Greg : Bernard est dans le partage, avec nous comme avec le public. Il nous laisse vraiment faire, apporter nos idées. Et il ne faut pas oublier que c’est d’abord un musicien ; on parle le même langage.

Combien de concerts avez-vous fait ensemble, depuis 2022 ?
Greg : Entre 15 et 20, je pense. On a déjà plusieurs dates bookées pour 2025. On joue notamment deux fois avec NO ONE IS INNOCENT. Clairement, le Motocultor nous a aidé à développer notre audience. Cela a crédibilisé notre démarche. Beaucoup de gens nous ont fait part de leur – bonne – surprise : ils ne s’attendaient franchement pas à ça… et ça nous fait plaisir ! (rires) C’est précisément le cahier des charges qu’on se fixe, tous ensemble : surprendre le public. Cette année, on va aussi aller sur Poitiers, Paris et la Haute-Savoie. La Belgique nous contacte beaucoup, et les festivals s’intéressent de plus en plus à nous. Il y a une vraie demande.
Guillaume : On a beaucoup joué dans des groupes de reprises, des groupes locaux, des bars, des restos, et là, d’un coup, passer sur des scènes pareilles… On est ravi et reconnaissant à chaque fois, car c’est exceptionnel de se retrouver dans d’aussi bonnes conditions, d’avoir sa loge à côté de groupes qu’on adore depuis des années. On n’est pas là par hasard, c’est sûr, mais on est bien conscient que c’est une chance de vivre ça.
Ça a donné une nouvelle couleur à votre vie ?
Guillaume : C’est tout à fait cela. Ça nous permet de côtoyer des artistes internationaux, on se parle et on se rend compte que, bien souvent, on rencontre les mêmes problématiques, que cela concerne les compos ou les arrangements... Ce sont des échanges vraiment intéressants, une super aventure humaine…
Afin de vous connaître un peu mieux, si je vous demande de me citer les groupes que vous avez le plus aimés ?
Guillaume : Les GUNS N' ROSES : je suis un fan absolu.
Greg : Pareil pour moi ! (rires)
Bryan : Pour ce qui est des "anciens", je dirais LED ZEP, AEROSMITH, DEEP PURPLE et VAN HALEN, des groupes avec lesquels j’ai grandi. J’ai découvert plus tard le metal grâce à SLIPKNOT, WHITECHAPEL, LAMB OF GOD, ARCHITECTS, GOJIRA…
Et comment vous en êtes venus à la musique ?
Bryan : Mon père est musicien, chanteur professionnel. J’ai donc toujours baigné dans cette culture. J’ai ensuite commencé la batterie à l’âge de 6 ans, monté mon premier groupe à 15… et je n’ai pas arrêté depuis ! (rires) Si mon père m’a d’abord orienté vers les classiques, c’est mon frère Yohan qui m’a fait découvrir le metal. Ça a créé un déclic et je me suis directement mis à la double pédale. Logiquement, je n’ai fait que jurer par Joey Jordison durant toute mon adolescence… Mon premier vrai groupe de metal, c’est à 18 ans : WEAKSAW. L’aventure a duré plus de 10 ans. On a fait deux EP et deux LP, dont un album enregistré en Floride avec Mark Lewis, qui était le producteur de WHITECHAPEL. On a tourné en Europe, c’était top, puis on est arrivé à la trentaine, l’heure des choix pour les uns et les autres, et le groupe s’est éteint… mais on est tous resté potes ! (rires) En ce moment, je joue notamment avec KASHMIR, tribute à LED ZEPPELIN avec mon père, au chant. On a aussi formé un duo avec un pote pour donner des concerts dans les bars, en petite formation, c’est le DUO BASTE. Et puis, bien sûr, il y a les tournées avec Bernard Minet…
« Je baignais donc dans l’univers musical du jazz… jusqu’au jour où j’ai vu les GUNS N' ROSES live à Vincennes, sur Canal+, en noir et blanc sur une vieille télé cathodique ! AEROSMITH et Lenny Kravitz en guest. C’était incroyable ! » - Greg.

Même chose pour toi, Guillaume : comment le virus t’a-t-il été inoculé ?
Guillaume : Par la famille ! Tous mes oncles jouaient d’un instrument. Aux repas familiaux ou à Noël, ils se mettaient à jouer. Évidemment, mes cousins se sont mis à la guitare et ça m’a rapidement attiré. Je m’y suis mis en 1994, si je me souviens bien. C’était l’époque où les GUNS, NIRVANA et METALLICA étaient au sommet. C’était très motivant de jouer leurs morceaux. Au début, je n’aimais que le rock, le metal, et puis, avec le temps, j’ai joué d’autres choses et même pris du plaisir sur des morceaux qu’on n’aime pas forcément écouter… tandis que des morceaux qu’on adore ne sont pas forcément agréables à jouer ! (rires) La guitare est vraiment mon instrument, même si je me suis essayé au piano. Plus tard, je me suis intéressé au son, à la production de son. Il faut dire que l’un de mes oncles était ingé son à la TV pendant des années. Je le voyais chez lui bricoler des machines…
Tu as également dû faire partie de différents groupes ?
Oui, bien sûr, car quand on a 15 ans, qu’on joue d’un instrument, on rencontre forcément d’autres jeunes musiciens. On monte ses premiers groupes et, si ça se passe bien, on a envie de continuer. J’ai joué une quinzaine d’années au sein de UNDERCOVER, un groupe de reprises qui existe toujours, d’ailleurs. On faisait une centaine de concerts par an. Et cela fait 5 ou 6 ans maintenant que j’ai intégré PARADISE CITY, un tribute-band aux GUNS N' ROSES. J’ai toujours aimé la guitare et je suis très conscient de ce que je sais faire comme de ce que je ne sais pas faire. Et parfois, en concert, je prends le risque de faire ce que je ne sais pas faire ! (rires) Ça peut parfois être hasardeux. J’ai été intermittent pendant 20 ans et ce furent de très belles années, passées à faire de la musique, mais maintenant, avec L’Oliver, je n’ai plus trop le temps de bosser et d’apprendre… Heureusement, j’y anime un karaoké live, tous les jeudis. Ça me permet de pratiquer et, comme j’ai cette culture rock, j’essaye de rajouter des plans metal quand je fais une reprise des L5. Des fois, c’est Greg qui me lance des challenges : balance un plan de Van Halen dans cette reprise de Celine Dion ! (rires)
On va justement questionner Greg… Dis-nous tout : la musique, c’est également une affaire de famille ?
Greg : Oui, car mon frère était également bassiste ! C’est avec lui que j’ai baigné dans le jazz. Et à 12 ans, j’écoutais déjà Jaco Pastorius, WEATHER REPORT, Miles Davis… On ne dormait pas pour voir "Jazz 6", sur M6, à minuit. Je baignais donc dans cette ambiance musicale… jusqu’au jour où j’ai vu les GUNS N’ ROSES live à Vincennes, sur Canal+, en noir et blanc sur une vieille télé cathodique ! Il y avait AEROSMITH et Lenny Kravitz en guest. C’était vraiment incroyable ! Du coup, en voyant Slash, j’ai eu envie de faire de la guitare. Cela a duré 5 ou 6 ans, mais mon frère avait semé en moi les germes du bassiste… J’ai donc repris le flambeau et les amplis du frangin, une fois que celui-ci avait quitté la maison… mes parents étaient ravis ! (rires) J’ai vraiment grandi avec les GUNS, IRON MAIDEN ou WHITESNAKE. Je me retrouve plus dans cet esprit-là. Aujourd’hui, je suis un fan absolu de H.E.A.T ou de GIRISH AND THE CHRONICLES, qu’on a eu la chance d’accueillir à L’Oliver. Mais je peux passer du metal ultra violent, du mathcore, même, au funk, au jazz ou à l’orchestre philarmonique. De DIRTY LOOPS à Cory Wong, que j’ai vu l’an passé. Je suis un fan de musique tous azimuts ! (rires) J’écoute de tout, ça m’imprègne. Quant à mon instrument de prédilection, c’est clairement la basse. J’ai bossé du Pastorius ou du Marcus Miller, mais ce que j’aime vraiment faire, moi, c’est mettre le rail en place. J’aime quand ça pose, derrière, que ça amène le chant. Que la tête bouge, un peu comme une rythmique à la AC/DC. Tu es dans l’ombre, mais c’est ce qui tient la barraque, au final.
Tu as forcément dû mettre ta quatre-cordes au service de différents groupes…
Oui, j’ai commencé à monter mes propres groupes de reprises, notamment ATOMIC TOASTER, qui a bien cartonné dans la région. Mais je n’étais pas intermittent ; j’étais alors conducteur d’engins dans le TP. Je parcourais donc toute la France et je jouais le week-end. Au bout d’un moment, je faisais tellement de dates que je me suis rendu compte que je pouvais devenir intermittent… et j’ai arrêté le TP ! Finalement, j’ai intégré pas mal de groupes, car j’ai la capacité à apprendre les répertoires assez rapidement. C’était le cas avec KASHMIR, il y a une dizaine d’années. Le tribute à LED ZEPPELIN m’avait laissé 4 jours pour apprendre tout le répertoire joué en concert. Je me suis dit que c’était compliqué, mais qu’il fallait essayer. J’y suis parvenu et ça m’a ouvert un sacré nombre de portes, car le groupe est réputé… Dernièrement, j’ai fait les basses sur l’album « Believe Again » de mon ami Antoine Prost, qui faisait partie des ATOMIC TOASTER. Il s’est également entouré de Manos Fatsis (CITY OF LIGHTS, ODYSSEY DESPERADO) au chant et de Mats Eriksson (DEGREED) aux baguettes. Et franchement, ça décoiffe ! Bref, je t’assure qu’on n’a pas le temps de s’ennuyer avec nos groupes respectifs, la tournée avec Bernard Minet et le travail à L’Oliver !
Effectivement, on sait que les projets ne manquent pas, dans ce haut-lieu de la musique rock à Montpellier… et nous en parlerons en temps voulu ! Ce qu’on peut d’ores et déjà vous annoncer, c’est qu’après le passage de Marco Mendoza, ce sont les KRASHKARMA qui seront du côté de Lattes, le 14 juin prochain ! Et l’entrée est toujours gratuite. Ce serait dommage de ne pas pousser la porte, non ?
Ceux qui l’ont poussée pour découvrir le BERNARD MINET METAL BAND en live n’ont pas été déçus. Et ils étaient nombreux ! La salle était effectivement pleine à craquer pour voir Bernard entamer le show par "Goldorak Go !", pour kiffer le riff bien sympa de "Nicky Larson" pondu par Guillaume, pour s’étonner de la version très metal de "Olive et Tom" comme du délire carrément punkoïde que constituait "La Merguez Partie" ! Greg y assurant à la perfection les fameux "la la laï ouh, la la laï ouh ouuh ouuuh"… Ce fût ensuite au tour de Manard de prendre le micro, celui de Matthieu Bausson de s’emparer de la basse pour accompagner Bernard Minet le temps d’un "Keken" survitaminé. Les musiciens se sont éclatés… et ça se voyait : sourire pendu aux lèvres pour Guillaume, regard enjoué pour Bryan, tandis que Greg était clairement le plus expansif ! Tu m’étonnes : jouer avec son idole Bernard Minet le soir de son annif’, chez lui, à L’Oliver, devant un public aussi enthousiaste… je n’ose imaginer ce qu’il s’est passé en troisième mi-temps !
Retrouvez les photos du BERNARD MINET METAL BAND à l'O'liver Pub de Lattes (34) dans ce Portfolio.
