Trois ans après « Malicious Intent », les Britanniques MALEVOLENCE nous révèlent leur nouvel album, « Where Only The Truth Is Spoken ». A en juger par la pochette représentant une silhouette intimant le silence au milieu d’une pièce enflammée, il semblerait que la vérité soit brûlante. Fidèles à eux-mêmes, les cinq amis nous parlent sans détour de leurs expériences et leurs défis, sans cacher les difficultés traversées et les épreuves qui soudent un groupe. L’album a été enregistré au mythique Studio 606 de Dave Grohl, en Californie, lieu qui a vu naître « Nevermind » de NIRVANA par exemple. Si on ajoute la participation de Josh Wilbur (TRIVIUM, LAMB OF GOD...) à la production, la recette est parfaite pour un album au son à la fois riche et très clair à écouter. Et ça tombe très bien, parce qu’il y a beaucoup à entendre de ces 11 titres !
Comme s’il fallait donner le ton, le morceau d’ouverture "Blood To The Leach" se montre très généreux : riffs de guitare très technique, à la sonorité cousine de BLEED FROM WITHIN, moshpart, voix metalcore tirant même vers le deathcore, gros breakdown... tout y passe pour notre plus grand plaisir !
"Trenches" vient ensuite apporter un côté plus hardcore, alors que la voix saturée d’Alex Taylor prend des accents plus mélodiques bien exécutés. Le temps de revenir à un riff acéré, de passer sur un solo rapide, et nous voilà emporté dans une fin lourde.
La lourdeur, justement, c’est ce qui vient de suite à l’esprit sur "If It's All The Same To You", dont je vous invite à aller voir le clip dans lequel Alan Ford (du film Snatch) intervient. La chanson quant à elle m’évoque un excellent PANTERA, peut-être du fait de l’ambiance pesante et surtout de la voix chantée sur un ton de défi, avec toujours cette guitare agile en toile de fond.
"Counterfeit" démarre ironiquement sur une intro rappelant "Keep Your Distance", avant de révéler un rythme effréné et un milieu appelant carrément à la bagarre. Le chant se fait menaçant, avant un solo à la volée, puis un dernier tiers en forme de plongée abyssale.
"Salt The Wound" apporte une touche de douceur bienvenue, avec un début en forme de ballade riche en émotions, avant que la voix ne s’embrase, entre amertume, douleur et frustration. Et ce motif de structure va se répéter, puis le single nous emmène dans une ambiance de règlement de comptes, avant que la voix ne revienne en supplique blessée pour conclure ce "Salt The Wound" riche en émotions.
Cette respiration n’est que de courte durée, et nous voilà déjà relancés dans "So Help Me God" aux blasts déchaînés. Ce morceau offre un refrain très accrocheur qui pourra appeler aux chœurs en concert, là où "Imperfect Picture" amène plus de lourdeur et un beau groove.
Je pense que "Heavens Shake" aussi saura emporter l’adhésion, entre ses belles guitares épiques, son rythme de rouleau compresseur et le refrain combinant à la fois du chant clair et saturé pour plus de profondeur.
Seul invité de l’album, Randy Blythe, le chanteur de LAMB OF GOD vient apporter sa voix rageuse sur "In Spite", dont les riffs implacables et le groove chaloupé sont un cadre parfait pour cette intervention totalement en phase avec le ton de l’album. L’avant-dernière chanson "Demonstration Of Pain" promet de belles bagarres en live avec sa rapidité et ses séquences variées. Et si vous pensiez que la conclusion de l’album vous offrirait un répit, grosse erreur ! "With Dirt From My Grave" assène de gros blasts, alors que le retour de la superposition chant clair / chant saturé sert un côté grandiose avant un solo déterminé. Je trouve ce titre très intéressant parce qu’il décline un même riff de guitare plusieurs fois, mais c’est le motif de batterie autour qui va le faire sonner tantôt rapide tantôt planant.
De manière générale, cet album intense se savourera avec plusieurs écoutes, tant les membres de MALEVOLENCE ont mis un point d’honneur à nous offrir des compositions riches d’idées variées, au service de textes profonds, sincères, et qui saurons nous toucher en live.
