
Que se passe-t-il après la mort ? Si vous vous êtes déjà posé la question et que vous aimez les albums méditatifs, le cinquième disque du groupe italien DA CAPTAIN TRIPS est fait pour vous. Thanatophobes, accrochez-vous, thanatonautes, envolez-vous.
Les six titres nous embarquent pour un voyage psyché doux et contemplatif. Un énième comme il y en a tant d’autres ? Pas du tout. Depuis ses débuts en 2009, le groupe a exploré plusieurs directions musicales avant de se fixer sur un rock psyché porté par une alliance entre le trio guitare-basse-batterie et les claviers arrivés plus récemment. Le magie opère vite et, dès le premier titre, on se prend à imaginer un voyage unique. Inspiré par le Bardo-Thödol (ou Livre des Morts Tibétain), l’album offre trente huit minutes d’exploration sonore au rythme des étapes du voyage vers l’au-delà, entre la vie et ce qui la suit.
« In Between » explore donc ce qui se trouve entre deux états. Toutefois, alors que le Bardo-Thödol décrit précisément les étapes du voyage, le guitariste Riccardo Cavicchia, le bassiste Federico Chiappa, le batteur Tommaso Villa et le claviériste Paolo "Apollo" Negri proposent une interprétation originale et moderne qui a le mérite de ne pas être aussi angoissante que la mort elle-même. L’album donne envie de se promener dans les salles du musée Guimet afin d’y admirer les œuvres tibétaines et ainsi compléter le voyage, à la fois spirituel et artistique.
Bien que trente huit minutes semble être une bien courte durée pour un voyage vers l’au-delà, l’album est suffisamment riche pour que chaque nouvelle écoute permette d’y déceler des éléments passés inaperçus auparavant. Entre clavier bien souvent éthéré pour porter les oreilles vers d’autres horizons, guitare aux mélodies douces et accrocheuses, batterie qui donne le rythme de la promenade et basse qui permet d’imaginer les éléments qui nous entourent, on se promène entre les déités, que celles-ci soient paisibles ou courroucées, et on écoute les prières récitées pour guider l’âme. Le résultat est aussi doux et planant qu’une nuit d’été passée à contempler les étoiles en refaisant le monde avant le mois de septembre.