
SLIPKNOT est de retour à Lyon et ce n'était pas arrivé depuis 2020. Le moins que l'on puisse dire, c'est que depuis les derniers changements, on était plutôt impatients de les revoir sur scène. Mais avant de développer, n'oublions pas que le groupe était accompagné de MOTIONLESS IN WHITE en première partie...
Le groupe est lui aussi de retour à Lyon, passant d'une salle plus modeste en 2023 (Le Transbordeur) à la LDLC Arena. Il faut dire que SLIPKNOT ne joue plus dans les petites salles depuis longtemps. C'est donc l'occasion pour le groupe de sortir le grand jeu et on est loin des shows dépouillés que l'on observe souvent pour les premières parties. C'est aussi la saison des festivals et les groupes ont tendance à embarquer avec eux un peu plus de matériel. Le résultat est visuellement là. MOTIONLESS IN WHITE existe depuis 2004 et il a pris le temps de passer des caps et gravir les marches du succès.
Aujourd'hui, le groupe continue de promouvoir son dernier album sorti en 2022, « Scoring The End Of The World » chez Roadrunner Records. Le groupe en aura joué 4 extraits ce soir, "Meltdown", "Sign Of Life", "Slaughterhouse" et "Scoring The End Of The World", et 2 autres titres issus de l'album « Disguise », "Thoughts & Prayers" ainsi que la chanson-titre...

SLIPKNOT fêtait l'année dernière les 25 ans de son premier album éponyme. Ce fut l'occasion de revenir aux sources sur pas mal de points, et le moment du changement de batteur avec le départ forcé de Jay Weinberg puis l'arrivée de Eloy Casagrande. Craig Jones, aux samples et aux claviers, avait déjà quitté le groupe en 2023 pour être remplacé par un musicien encore anonyme. 26 années sont aujourd'hui derrière nous depuis la sortie de ce disque et le moins que l'on puisse constater, c'est que les changements ont été nombreux et pas toujours bien vécus, comme le décès de Paul Gray et le départ, puis le décès de Joey Jordison. Pas facile de tenir le cap lorsque des membres aussi importants ne sont plus là. On n'oublie pas non plus Chris Fehn, parti du groupe en 2019, et qui a marqué les esprits avec son masque au nez allongé.
Le groupe avait pris une certaine direction musicale depuis 2014 et l'album « .5 : The Gray Chapter ». Confirmé par la suite avec les deux albums suivants, un léger changement d'orientation musicale oui, mais depuis 2024, quelque chose a changé. L'arrivée de Eloy Casagrande y est peut-être pour quelque chose, tout comme pour celle de Robert Trujillo au sein de METALLICA en 2003. SLIPKNOT avait certainement besoin de fermer un chapitre pour reprendre son élan. Cet anniversaire a été l'occasion de laisser une scène très structurée, et un peu trop violette et bleue à mon goût, pour revenir à quelque chose de nettement plus dépouillé. SLIPKNOT n'est pas KISS et ne doit le devenir. SLIPKNOT, c'est un groupe avant tout expérimental et brutal. C'est en tout cas ce qu'il nous a démontré jusqu'en 2013. Et par cette envie de revenir aux sources, le groupe de l'Iowa s'est retrouvé.

Cette période anniversaire étant terminée, le groupe a à nouveau quelque chose de fort à proposer. Il est libéré de sa période « The End, So Far » et peut désormais se faire plaisir en choisissant plus librement les titres de sa set-list. Et cette soirée est la preuve irréfutable que SLIPKNOT en a terminé avec ses démons du passé et est bien là pour remettre de l'ordre dans son histoire. C'est simple, trois premiers titres du set, trois monstres : "(sic)", "People = Shit" et "Gematria (The Killing Name)". Si avec ça vous n'êtes pas satisfaits, "Wait And Bleed" vous tombe dessus dans la foulée. Comme entrée en matière, on a connu pire. On profite ensuite de "Nero Forte" et "Yen", qui ne sont pas les plus mauvais morceaux de ces dernières années, avant de se prendre un contraste saisissant avec "Psychosocial".
Le groupe est en forme. Certes, il ne bouge plus comme dans les années 2000 mais assure toujours par sa présence. On regrette l'absence du Clown, mais bien évidemment, sa famille étant une priorité, on aura une pensée pour lui dans ces moments difficiles. En attendant, Michael "Tortilla Man" Pfaff assure le rôle de percussionniste pour deux, tout en donnant de son physique. Mais surtout, quelle batterie ! Casagrande est peut-être ce qui pouvait arriver de mieux à SLIPKNOT. Le style, la frappe, le son, tout y est. Si Jay a assuré la succession, Eloy perpétue l'héritage de Joey. Il donne un souffle nouveau et une belle énergie au groupe. On a vraiment hâte de voir ce que vont donner les prochains enregistrements et futures compositions avec lui. En attendant, on aura eu droit à des moments forts ce soir avec encore "The Heretic Anthem" et "Duality" avant un rappel très puissant composé de "Spit It Out", "Surfacing" et le surprenant "Scissors". Cette conclusion apocalyptique aura fini de mettre tout le monde sur les genoux.
C'est un grand SLIPKNOT que l'on redécouvre sur cette tournée. Le groupe est revenu à ses bases et ça fait du bien. En retirant quelques artifices, il a fait redécouvrir au public toute sa force. On regarde toujours un peu vers l'avenir avec ce genre de formation et je suis personnellement curieux de voir où cela mènera après toute ces vagues de changements et de renouveau.
Portfolio par Anthéa Bouquet-Charretier
