8 juillet 2025, 18:03

SODOM

"The Arsonist"

Album : The Arsonist

Oyez oyez amis, la guerre frappe à nos portes. Les blasés tentés de me répondre « oui je sais le Moyen-Orient s’embrase », je leur répondrai « Non, détrumpez-vous ! », il s’agit de SODOM qui déboule avec son dernier album « The Arsonist ».

Ce nouceau disque débute de manière sentencieuse, avec "The Arsonist", un glas qui résonne sur le pas lourd des guerriers dystopiques. Les pas s’accélèrent sous une frappe rapide, machinale, des riffs impitoyables leur répondent, une voix rauque racle le sol, voici le prophétique "Battle Of Harvest Moon". Impitoyable thrash qui retentit, tout en puissance libérée, en travers de notre être. Nous sommes dans le bain, avisés qu’il n’y aura pas de quartier. Baignés avec jouissance dans les litres de sueur d’acier qui jaillissent des guitares vengeresses, "Trigger Discipline" a le goût âpre de décades d’agression musicale, du SLAYER style, vif et lourd. Nos teutons sont inspirés, les soli hennissent. Et quand tu crois que ça ne peut pas être plus rapide, tu te prends la claque sonore "The Spirits That I Called". Bien vu les gars.

SODOM bat l’enclume tant qu’elle est chaude, nouvelle rafale de gros calibre avec "Witchhunter", l’école allemande du thrash metal old-school envahi la place, dézingue les blindés adverses à grands coups de riffs de 88mm, c’est la panzer attitude. Dans cette apocalypse Coppolienne on se rase la barbe au napalm tôt le matin, "Scavenger" avance d’un pas lourd et décidé face à la mornitude, un groove et un chant résolu à dérider les morts, décidément dès la première écoute on est dans le bain, et ça mousse incroyablement bien. Le tabassage porté par "Gun Without Groom" nous laisse à peine respirer avec quelques hurlements au milieu de breaks martiaux, mais bon, la guerre ce n’est pas pour les faibles, n’est-ce-pas ? "Taphephobia" qui pourrait se nommer "tape tes phobies" le confirme. Délice des riffs qui balancent avec une somptueuse vivacité. On songe à la virtuosité d’ACCEPT, bercé par ces guitares fédératrices.

"Sane Insanity" ou le paradoxe. Vif tel l’argent, lourd tel le plomb. Du thrash authentique me direz vous. "A.W.T.F" est une contre-attaque, à la rythmique plus claire, presque lemmyesque, personne ne sera surpris de cette influence, SODOM ayant déjà avec brio œuvré dans le registre tête de moteur. "Twilight Void" est plus californien, ample structure d’agression réconciliant METALLICA avec MEGADETH. Avec du plaisir, rien que du plaisir. "Obliteration Of The Aeons" est plus langoureux, une mort guerrière rampante aux riffs obsédants, on s’avance vigoureusement dans les limbes du metal chauffé à blanc comme les douilles d’une mitrailleuse en tir continu. Toujours en alerte est maintenu l’auditeur. Platon prétendait que seuls les morts ont vu la fin de la guerre. Alors nous sommes des trépassés alors que retentit "Return To God In Parts". Car il s’agit de l’ultime charge. La batterie éclate en mille blasts, les guitares crashent le plomb en milliers de riffs, Tom Angelripper nous harangue avec force, nous obligeant à sortir de nos tranchées boueuses pour monter à l’assaut cueillir notre satisfaction. La messe de l’apocalypse est dite.

On a l’impression que SODOM pousse ici encore plus loin que ses excellents précédents albums. Dieu que c’est bon. Comme clamait le prophète John Rambo : « pour survivre à la guerre, il faut devenir la guerre ! »

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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