Les groupes portugais SIGILO et brésilien LUXÚRIA DE LILLITH unissent leurs forces pour délivrer un sermon (Sermão en portugais) composé de dix cantiques, proposant un mélange de black metal cru, agressif et blasphématoire, fidèle aux racines du genre.
Les quatre premiers sont l'œuvre de SIGILO. Ils proposent un son primitif et direct que l’on découvre avec le premier cantique "The Lurking Evil". Alternant musicalité et riffs tranchants, appuyés par une batterie implacable et des vocaux écorchés, celui-ci installe une superbe atmosphère de chaos et de désespoir, admirablement prolongée par le deuxième, "Preliminary Invocation". Si le tempo de "Somber Prayer For The Ostracized" est essentiellement celui des deux précédents cantiques, il propose, dans sa seconde partie, un très beau passage mid-tempo aux accents mélancoliques. Cette première partie se termine sur une note cauchemardesque comme seul le black metal sait en produire, "Universal Gathering Chantic" s’achève sur une partie d'orgue d’église qui se désaccorde.
S’ensuivent les six cantiques de LUXÚRIA DE LILLITH, dont l’approche est similaire mais avec sa propre identité sonore. Ancrée dans le black metal old-school, les six sermons brésiliens vous propulsent aux origines du genre. L’originalité s'inscrit indéniablement dans les paroles chantées en portugais. D’entrée, avec son blast beat, "A Testemunha do Mal" ne laisse d’autre choix que de suivre Lilith dans son univers de luxure afin d’y découvrir l’essence même du mal, qui ici trouve son origine au cœur de l’Amazonie.
Avec ses claviers qui lui donnent une touche orchestrale, "Coração de Dragão" est une sorte d’offrande hystérique. Plus posé, le mid-tempo de "Nosferatos" débute sur un arpège et se développe comme une incantation à Nosferatu, un titre qui ravira les adeptes des symphonies de l’horreur. Les deux cantiques suivants sont dédiés à une autre déesse de la luxure et à sa descendance. Cela commence par le lancinant "Aos Filhos de Asmodeus", suivi de l’épique et rapide "Asmodeus". Cette messe noire se clôt joyeusement sous une pluie de sang noire aux accents libérateurs... "Negras Chuvas de Sangue".
Si notre préférence va aux quatre sermons de SIGILO, ceux de LUXÚRIA DE LILLITH apportent une touche d’originalité de par leurs paroles en portugais et un son brut qui nous replonge aux origines du black metal.