La violence sans concession de PSYCHO-FRAME a frappé fort le 25 juillet dernier avec la sortie du premier album « Salvation Laughs In The Face Of a Grieving Mother » chez Sharptone Records. Et pour les amateurs de brutalité, celui-ci fera partie des intournables de 2025 ! Nous nous sommes entretenus avec Colter Cuthbertson, chanteur du groupe floridien, afin de mieux cerner cette tornade américaine qui vient bousculer les codes du genre modern deathcore.
Un premier album, et pas sur n'importe quel label quand on joue votre style de musique… Ça doit faire quelque chose !
Colter : Nous sommes incroyablement enthousiastes, et honnêtement un peu anxieux, mais dans le meilleur sens du terme. Cet album représente une grande partie de notre évolution, de notre souffrance et de notre raison d’être en tant que groupe. Nous avons tout mis dans cet album : du temps, de l’émotion et une intention. Ce n’est pas seulement de la musique, c’est une déclaration. Le voir enfin voir le jour est surréaliste. Nous sommes fiers et prêts à ce que les gens entendent la vérité, aussi crue qu’affreuse, de ces chansons.
L’album adresse des messages très lourds et peut être considéré comme une analyse acerbe sur la société, montrant qu’au final, on est toujours seuls. Comment avez-vous abordé son écriture ?
De manière très fastidieuse… mais nécessaire. Chaque parole, chaque riff, a été traversé par la réflexion, la douleur et la détermination. Nous n'avons rien précipité, chaque chose devait avoir un sens. Il ne s'agit pas seulement de donner un son lourd, mais de le faire ressentir. Le processus était méticuleux, réfléchi et profondément personnel.
Les chansons sont techniquement fascinantes, lourdes, agressives, mais aussi "djenty". La "brutalité" ne suffit pas à les définir. Comment avez-vous atteint ce niveau de complexité dans chaque morceau sans affecter sa lourdeur ?
Nous puisons beaucoup de nos chansons dans le groove, mais ce n'est pas synonyme de djent. La brutalité, en revanche, est quelque chose que nous puisons dans de nombreux genres, comme le slam, le power violence, le death metal et le grind, pour n'en citer que quelques-uns. Nous ne pensons pas que la technicité s'accompagne d'un compromis sur la lourdeur, mais plutôt d'une amélioration.
Le nouvel album montre effectivement que le groupe semble évoluer vers un death metal plus brutal, ou plutôt vers le slam. Est-ce une évolution naturelle ou volontaire ?
Les deux. C'est volontaire, mais aussi une conséquence naturelle de ce que nous sommes en tant que musiciens et en tant qu'êtres humains. Ce son plus lourd et plus déjanté nous semblait être la bonne direction, non seulement pour refléter les thèmes abordés, mais aussi pour nous dépasser sur le plan créatif. Nous avons toujours été fans de musique extrême, et au fil de notre évolution, il nous est apparu logique de nous tourner vers ce chaos et cette brutalité. Nous voulions que cet album soit bouleversant et, pour cela, nous devions nous imprégner de ces influences plus heavy. C'est une évolution naturelle pour le groupe.
Votre style, votre travail, fait preuve d'une authenticité brutale : c'est lourd, puissant, les paroles vont droit au but. Bref, c'est d'une efficacité redoutable ! Était-ce cela, l'objectif principal à la création du groupe ?
Oui, absolument. Dès le début, notre vision était d'être aussi efficaces et authentiques que possible, sans fioritures. Nous voulons que tout ce que nous faisons soit authentique et percutant, que ce soit émotionnellement, par les paroles, ou musicalement. Nous voulions aller au-delà de cela et être d'une honnêteté brutale. Notre authenticité est notre essence, et cela ne changera jamais.
"The Portal " fait référence à un parent violent et à l'idée de couper les ponts avec lui, métaphoriquement. Auriez-vous quelque chose à dire à quelqu'un qui vit actuellement cette situation difficile, celle d'être victime d'un proche toxique ?
Oui. Il y a des gens qui vous aiment et qui se soucient de vous, que vous partagiez ou non le même sang. Ne pleurez pas la présence que vous désirez tant, appréciez qui vous êtes et ce que vous avez, et soyez ouvert au lâcher prise et à la présence des autres.
A l'heure où l'on se parle, la tournée avec BOUNDARIES, STICK TO YOUR GUNS et GATES TO HELL démarre. Peux-tu nous en dire plus sur les événements à venir et ce que nous pouvons attendre d'un concert de PSYCHO-FRAME ?
Il faut imaginer le chaos absolu. Notre objectif est de retranscrire sur scène la même intensité brute que l'album, mais avec une énergie… encore plus brute ! Sans fioritures, juste un impact puissant. Des beats explosifs et des breakdowns, peut-être même des parties de two step…
Comment vous êtes-vous préparés pour cette immense tournée américaine ?
Des répétitions incessantes. On a travaillé ces chansons d'arrache-pied, en affinant chaque transition et en perfectionnant notre timing. Une tournée ne se résume pas à jouer les chansons, il s'agit de respecter le planning, de garder son énergie, de rester connectés les uns aux autres et de faire en sorte que chaque concert compte.
Y a-t-il un détail de l'album que personne n'a remarqué et que vous souhaitez souligner ?
Oui, sur "Black_Wave II", lors du dernier breakdown, on peut entendre un son de nos rires. C'est un petit moment étrange qui brise la tension de manière vraiment troublante… mais c'est aussi un aperçu de qui nous sommes.
J'aime bien demander à mes interlocuteurs quels sont ses 5 meilleurs morceaux de sa playlist actuelle ?
• MEN I TRUST "To Ease You"
• Bo Daddy Harris "Damn this Rain"
• RXKNephew "Slitherman vs. Nephew"
• c678924 "Heal:Burst"
• PUDDLE OF MUDD "Blurry"
La suite pour PSYCHO-FRAME, c'est cette belle annonce de venue en France !
Oui, nous sommes extrêmement fiers de partager la scène avec MALEVOLENCE, SPEED et DYING WISH. Ce sont trois des groupes les plus influents et les plus puissants du heavy metal actuel. Ce n'est pas seulement une tournée, c'est un événement, et faire partie d'une programmation aussi étoffée, c'est un véritable privilège.
