29 novembre 2025, 11:00

VÍGLJÓS

Interview


VÍGLJÓS, groupe de black metal helvète tout vêtu de blanc et costumé de paille et de bottes de foin nous est revenu en septembre avec un deuxième album intitulé « Tome II: Ignis Sacer ». Sur fond de maladie médiévale, il traite en fait des débordements de notre mentalité et de notre société. Les différents membres nous parlent ici un peu de leur concept et de leur message, sur fond musical d’une grande créativité.
 

Comme c'est une première pour vous dans nos colonnes, pouvez-vous présenter le groupe, ses membres et sa musique à nos lecteurs ?
VÍGLJÓS est né en 2023 de notre passion commune pour le black metal des débuts de la deuxième vague. Nous préférons mettre notre musique au premier plan, notre identité personnelle n'étant pas vraiment importante. Certains d'entre nous partagent un passé musical commun, d'autres sont des rencontres. VIGLJOS est bien plus que la somme de ses membres.

Que signifie le nom VÍGLJÓS ? Que représente-t-il pour vous ?
Il signifie « une lumière juste assez brillante pour tuer » en vieux norrois. Nous avons trouvé ce terme dans un vieux manuscrit, il nous a interpellés, alors nous l'avons conservé.

Votre musique puise ses racines dans la scène norvégienne old-school, avec des influences comme DARKTHRONE pour les parties black metal, mais aussi BURZUM pour les passages dark/synthé. Mais bien sûr, vous avez votre propre style d’écriture. Comment composez-vous votre musique ? Qu'est-ce qui vous inspire ?
Chacun de nous apporte ses idées et sa contribution. Nous sommes profondément attachés à l'idée de ne pas nous fixer de limites en matière d'art. Nous nous rencontrons, essayons, discutons et voyons ce qui fonctionne. Il n'y a rien de plus ennuyeux qu'un art prévisible. Notre inspiration est très large, venant de divers genres musicaux, de films, de peintures et d'artistes en général. Nous partageons tous un large bagage artistique.

« Tome II: Ignis Sacer » est le deuxième album après « Tome I : Apidae ». S'agit-il d'une continuation de ce qui a été lancé il y a un an ? Combien de tomes sont-ils prévus ?
C'est assurément une continuation puisqu'il s'agit d'un nouvel album de VÍGLJÓS qui en reprend tous les ingrédients. Cependant, conceptuellement, nous abordons un sujet différent cette fois-ci. Il n'y a pas de limite au nombre de tomes que nous prévoyons de sortir. Tant que nous aurons quelque chose à dire, nous continuerons.

Ignis Sacer est le nom d'une maladie médiévale qui s'est développée en Europe au Xe siècle. Horrible à endurer, mais aussi horrible à voir, elle était causée par des céréales infectées par le Claviceps Purpurea. Pouvez-vous nous en dire plus et nous expliquer pourquoi vous avez choisi de l'aborder dans votre nouvel album ?
Dans notre région de Bâle, ce sujet a une longue histoire. Au Moyen Âge, les gens s'empoisonnaient volontairement ou non avec ces champignons. C'est aussi la base à partir de laquelle le LSD a été synthétisé dans les années 60 par Albert Hoffmann dans notre ville natale. L'impact considérable de ce champignon sur notre histoire, celle de l'art et de la musique en général, nous fascine depuis longtemps. De plus, il correspond parfaitement à notre conception du processus créatif, impliquant certains éléments que l'on pourrait qualifier de psychédéliques ou d'expansion de l'esprit.

Comme nous l'avons dit précédemment, votre musique évolue du synthé sombre sur "Sowing", par exemple, au black metal dépressif et atmosphérique sur "The Rot", mais "Claviceps" est également très black. Quel est le lien entre tous les morceaux de l'album ?
Nous voulions combiner le cycle de l'agriculture et les différentes phases que traversent toutes les sociétés. La période actuelle illustre parfaitement comment la propagation de mauvaises spores, de méchanceté et de haine peut entraîner la pourriture totale des cultures. Là où la paranoïa, les délires et le fascisme se propagent, notre récolte sera toujours la mort, la misère et la souffrance. Chaque tome raconte une histoire que nous abordons en profondeur à travers nos chansons.

Ce qui frappe également chez VÍGLJÓS, ce sont les visuels que vous utilisez avec de la paille, du blé, des capes blanches… ce qui est rare pour les groupes de black metal. Comment avez-vous choisi cette façon de vous présenter et que symbolise-t-elle ?
Le black metal est un outil, un moyen d'expression et d'autodétermination. Il ne s'agit pas de capes noires ni de croix inversées. Nous avons choisi nos aspects visuels en fonction des histoires que nous voulons raconter.


« Tome II: Ignis Sacer » est sorti chez Les Acteurs de l’Ombre Productions. Comment avez-vous eu l'occasion de collaborer avec ce label français ?
Ils nous ont contactés après notre première sortie. Nous les avons recontactés par la suite et ils se sont montrés très dévoués à nous soutenir et à exprimer notre vision. Il est rare de nos jours que les labels soient aussi investis tout en vous laissant une totale liberté créative.

Avez-vous prévu des concerts pour présenter l'album à votre public ? Savez-vous déjà ce que vous apporterez sur scène et de quoi sera fait votre spectacle ?
Nous sommes en tournée depuis l'automne en Europe et dans les Balkans, puis en Afrique au printemps prochain. Alors oui, vous aurez de nombreuses occasions de nous revoir en concert. Nos concerts sont intimistes et ne reposent pas sur des tours de passe-passe.

On vous souhaite donc une bonne continuation...
Merci pour cette opportunité. Et à vos lecteurs : vous avez été bénis par le libre arbitre et la logique. Utilisez-les pour faire le bien, soyez bienveillants et aidez-nous à grandir ensemble.

Blogger : Aude Paquot
Au sujet de l'auteur
Aude Paquot
Aude Paquot est une fervente adepte du metal depuis le début des années 90, lorsqu'elle était encore... très jeune. Tout a commencé avec BON JOVI, SKID ROW, PEARL JAM ou encore DEF LEPPARD, groupes largement plébiscités par ses amis de l'époque. La découverte s'est rapidement faite passion et ses goûts se sont diversifiés grâce à la presse écrite et déjà HARD FORCE, magazine auquel elle s'abonne afin de ne manquer aucune nouvelle fraîche. SLAYER, METALLICA, GUNS 'N' ROSES, SEPULTURA deviendront alors sa bande son quotidienne, à demeure dans le walkman et imprimés sur le sac d'école. Les concerts s'enchaînent puis les festivals, ses goûts évoluent et c'est sur le metal plus extrême, que se porte son dévolu vers les années 2000 pendant lesquelles elle décide de publier son propre fanzine devenu ensuite The Summoning Webzine. Intégrée à l'équipe d'HARD FORCE en 2017, elle continue donc de soutenir avec plaisir, force et fierté la scène metal en tout genre.
Ses autres publications
Cookies et autres traceurs

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de Cookies ou autres traceurs pour mémoriser vos recherches ou pour réaliser des statistiques de visites.
En savoir plus sur les cookies : mentions légales

OK