11 août 2025, 18:08

HALESTORM

Interview Lzzy Hale


Après une montée vertigineuse dans les hautes sphères du hard rock ces 15 dernières années, HALESTORM s'est peu à peu établi comme un incontournable du style, au point d’être invité à jouer au "Back To The Beginning", le concert d’adieux d’Ozzy Osbourne et de BLACK SABBATH, en juillet dernier. C’est toujours un plaisir de s'entretenir avec Lzzy Hale, chanteuse et guitariste du groupe, surtout à l'occasion de la sortie d'un nouvel album, « Everest », qui signe le renouveau de HALESTORM, et le début d’une nouvelle ascension.
 

Avec la sortie d’« Everest » et la célébration des 28 ans de HALESTORM, dans quel état d’esprit es-tu actuellement ?
Lzzy : Oh, c’est juste un immense soulagement. On a travaillé sur cet album si longtemps, et l’idée qu’il soit enfin là, et qu’on soit prêts à le lâcher dans la nature pour voir ce que tout le monde en pense, est très excitante !

L’année 2025 marque aussi le 20e anniversaire du line-up actuel du groupe. Tu as déclaré récemment que « Everest » est un nouveau départ pour HALESTORM. Quel est le processus pour déconstruire juste assez pour vous réinventer après 20 ans ?
Je pense que c’est en quelque sorte un long chemin vers nos débuts. On a pu redécouvrir nos liens, notre amour et notre confiance les uns envers les autres. Je pense que c’était le plus dur à accomplir. Tu sais, être dans un groupe, c’est avoir une confiance collective en soi et envers les autres, en se tenant la main à travers les épreuves. On a fait cet album avec Dave Cobb à Savannah, en Géorgie, et nous étions très loin de tout le monde. Il n’y avait pas de famille là-bas, ni d’amis, rien. On était juste tous les quatre dans une maison avec tout le matériel d’enregistrement dont on pourrait avoir besoin. Et on s’est éclatés ! On a eu l’impression d’avoir 19 ans à nouveau, et je pense qu’on en avait besoin à ce moment-là. On avait travaillé très dur et tourné tellement qu’on avait un peu des œillères sur tout. On avançait au jour le jour. Donc c’était très sympa de nous reconnecter de cette manière, et de nous livrer chaque jour en écrivant des chansons, et en essayant de matérialiser comment on se sentait sur le moment. Tu sais, on est plus âgés maintenant… Même si à l’intérieur on aura toujours 15 ans et qu’on n’est pas plus matures (rire) ! Mais on est plus vieux. Mon petit frère, notre batteur (Arejay Hale, ndlr), a 38 ans, et nous autres avons un peu plus de 40 ans maintenant. Donc on traverse un peu cette demi-vie en tant que groupe, et on regarde en arrière pour voir tout ce qu’on a accompli. Nous sommes quatre gamins de Pennsylvanie ! On n’avait aucune idée de comment faire tout ça, et on n’avait pas un oncle riche qui bossait dans l’industrie. Personne n’avait de connexions à quoi que ce soit, donc on a vraiment dû trouver comment faire tous seuls. On a donc réfléchi au fait qu’on a réalisé l’impossible. On s’est tous rencontrés en 2003, donc ça fait un peu plus de 20 ans maintenant. On est toujours resté tous les quatre depuis, et on regarde les 20 prochaines années en se demandant : « OK, qu’est-ce qu’on peut accomplir à partir d'aujourd'hui ? ».

J’ai aussi lu que vous aviez complètement changé de méthode de travail pour enregistrer cet album. Vous écriviez en même temps que l’enregistrement, c’est bien ça ?
Oui, absolument. Nous avons eu notre première réunion avec Dave Cobb il y a deux ans environ, durant trois jours, afin de voir si ça pouvait fonctionner ensemble. Nous sommes arrivés avec plein de choses en magasin, des tonnes de riffs, des chansons à moitié écrites, des refrains et tout, et il nous a dit : « oh non, je ne fonctionne pas avec des démos, je préfère voir chaque jour comment vous vous sentez et ce que vous voulez faire ». Donc au fil de l’écriture, on allait l’enregistrer en direct. Le fait de capturer ces instants, et de capturer la nouveauté et l’excitation d’être en plein dans la chanson au lieu de retravailler de vieilles idées, fait que je pense qu’il avait une idée très précise pour nous. Il nous a installés et dit : « je ne veux pas qu’on repense à quoi que ce soit de ce qu’on a fait hier, ni à ce que les gens vont penser de nous à l'avenir. Je veux vivre dans l’instant. » C’était donc plutôt différent, et terrifiant de bien des manières, parce qu’on n’avait rien de préparé ! Il nous fallait vraiment plonger, et y mordre à pleine dent. Je pense que l’album a bien tourné à cause de ça.

Est-ce que ça fait que vous avez pris plus de temps pour le réaliser ?
Eh bien, ça dépend de la manière dont on voit les choses. Entre chacune de nos sessions, où on bossait dessus pendant deux à trois semaines, on allait en tournée. Donc ça a pris un petit peu plus de temps. Mais pendant qu’on y était, tout s’enchaînait bien et avançait vite. Quand on bloquait, on pivotait. Et on a beaucoup de morceaux qui n’avaient pas nécessairement leur place sur l’album, aussi. On ne sait jamais, ça pourrait voir le jour à un moment donné ! Donc ça a pris un peu de temps pour trouver la bonne façon de faire, mais ça valait le coup finalement.

C’est aussi le premier album que vous sortez sur lequel ni toi, ni le groupe, n’êtes sur la pochette (seuls certains EPs et singles ne les montraient pas non plus, ndlr). Quelle est la réflexion qui a mené à ce choix artistique ?
Tu sais, on a fait beaucoup de visuels sur lesquelles on était tous les quatre, puis les gars ont dit : « mettons juste le visage de Lzzy dessus. » (rire) ! Donc on a fait beaucoup de pochettes comme ça. Mais on avait besoin de changer un peu les choses, et on a commencé à aller chez des disquaires et à sélectionner des pochettes qu’on aimait vraiment, en creusant dans le classic rock et le heavy metal à l’ancienne qu’on adorait à l’époque. Et on a beaucoup apprécié celles qui amenaient plus de questions que de réponses. Tu peux avoir cette magnifique œuvre d’art, et la personne qui écoutera l’album peut y greffer sa propre histoire, plutôt que de forcer les gens à suivre une narration.

C’est vrai qu’on y retrouve un peu ce côté DIO !
Carrément ! Il y a un peu de « Holy Diver » là-dedans. Ça nous a carrément inspirés pour la pochette.

J’ai en tout cas été aussi très surpris par l’album, car je m’attendais à avoir un enchaînement de morceaux heavy à la "Love Bites (So Do I)" ou "Back From The Dead", et l’album prend en fait pas mal son temps pour faire monter les choses, défiant toutes mes attentes. Est-ce que vous avez ces considérations en tête quand vous créez ?
On essaye de ne pas trop y penser. Je pense que ça ne fonctionne pas comme ça. On peut échafauder les meilleurs plans possibles, avoir les meilleures idées, avoir des notions préconçues, mais la musique finit toujours par nous indiquer quoi faire, plutôt que l’inverse. Et c’est toujours quasiment l’opposé de ce qu’on compterait faire. C’est presque comme tomber dans un piège dès qu’on réfléchit trop à ce que quelqu’un d’autre voudrait, ou à ce qu’on pense être. Pour nous, le processus de création de cet album, qui en a fait ce qu’il est, c’était de laisser la musique nous guider. Et à la fin du processus, quand on a pu le voir et l’écouter, ça nous a vraiment surpris, parce qu’on a vraiment travaillé très dur. Et maintenant, on peut l’écouter et on réalise ce que cet album est réellement. C’était un peu comme faire appel à une force extérieure en ne se souciant pas trop de ce que les radios penseraient, ou ce que nos fans penseraient de l’album. C’est quelque chose qu’on a vraiment gardé consciemment à l’esprit, de regarder tout ce qu’on a accompli, toutes les choses spéciales qui nous sont arrivées, et elles sont arrivées parce qu’on était enthousiasmés par ce qu’on faisait. Donc, la baguette de sourcier sur cet album, c’était de nous demander si ce qu’on faisait nous plaisait ou non.

Les paroles de l’album sont aussi très intéressantes, car si les albums précédents étaient vraiment encourageants pour l’auditeur, celui-ci mène à pas mal de réflexion autour du fait que le monde est un peu compliqué en ce moment, par exemple sur le premier single "Darkness Always Wins". Est-ce que ce disque est aussi là pour remettre beaucoup de choses en question sur le plan des textes ?
Absolument ! Il faut tout remettre en question. Ou pas ! (rire) Je pense que ma réalisation au niveau des paroles, c’était que même si je voulais vraiment être porteuse d’espoir, et un modèle dans cette vie que j’ai la chance d’avoir, je ne rendais d’une certaine manière pas service à nos fans et à nos auditeurs, en leur promettant d'issue heureuse. Je ne sais pas ce qui va se passer, et je ne sais pas s’il y aura une fin heureuse. Tout ce que je sais, c’est que j’espère qu’avec tout ce qui se passe, toute la dureté du monde, et toutes les guerres présentes dans mon esprit, je continue de me lever et d’essayer à nouveau. Ceci dit, je pense que j’ai eu la liberté de me livrer sur cet album d’une manière dont je n’avais jamais pu disposer auparavant, en n’ayant pas peur d’être vulnérable, et en évoquant l’incertitude de tout ça, car la vie est fragile. Les choses changent tout le temps, et je me demandais pourquoi les meilleurs partent les premiers, ou pourquoi le mal semble toujours triompher. A travers ce processus, c’est étonnant, mais j’ai regagné foi en l’humanité d’une certaine manière. Parce que je le vois tous les soirs dans les concerts de rock, je rencontre des gens tous les jours, et je reçois de magnifiques lettres de personnes qui me racontent comment une certaine chanson ou une certaine phrase a pu changer leur vie. Les gens sont bons de manière inhérente, peu importe si les idiots ont les mégaphones les plus puissants. Je pense qu’il y a un certain courage à dire que c’est normal de ne pas aller bien actuellement.

Certains morceaux peuvent aussi mener à une réflexion : par exemple sur "Shiver", qui parle vraisemblablement d’une relation à sens unique, chacun pouvant soit s’identifier à ce que tu chantes, soit se demander s’il a été dans la situation inverse ! Chacun peut s'interroger : « est-ce que j’ai déjà été passif comme ça dans une relation ? » !
Génial ! Je pense que c’est ce qui amène la chanson plus loin. Je pense qu’une des plus belles choses que j’ai apprises en écrivant cet album, c’est que même si j’écris d’un point de vue personnel, et même si je vois mon reflet à travers les chansons… j’écoutais cet album en entier, et tout au long de celui-ci, j’ai réalisé que je n’étais pas seule dans tout cela non plus. Je ne suis pas seule dans mes pensées, et par exemple sur la chanson dont tu parles, "Shiver", je réalise que je suis parfois difficile à aimer. Je suis une personne compliquée. J’ai des changements d’humeur intenses, et j’ai toujours appris que je dois écrire à travers tout ça, mais je sais que d’autres personnes vont s’y identifier également. Que ça veuille dire qu’ils s’y identifient eux-mêmes ou y reconnaissent une autre personne dans leur vie, j’espère que cela apportera du réconfort.

Vous avez aussi sorti le single "Like A Woman Can" qui met en lumière la bisexualité, sujet assez peu abordé dans le rock. Est-ce que tu vois l’impact positif que les paroles de tes chansons ont sur vos fans ?
Oh oui, absolument ! Tu sais, j’ai fait mon "coming out" en tant que femme bisexuelle un peu par erreur, il y a des années. J’étais sur Twitter, et je répondais à des questions des fans, et quelqu’un parlait de ce sujet, et j’ai répondu : « eh bien, en tant que femme bisexuelle »… Et tout le monde a soudain réagi en se demandant : « attends, qu’est-ce qu’elle vient de dire ? » (rire). Et je me suis dit que ça m’allait, que ça se soit fait comme ça. Mais ça en valait vraiment la peine, d’être moi-même sans devoir m’en excuser. Je pense que je préfère tout révéler, tout ce que je suis, plutôt que de me cacher derrière un voile et de prétendre être quelque chose que je ne suis pas. Et puis, je mens très mal (rire) ! Les gens auraient fini par savoir de toute façon. Mais c’est génial, et j’aime beaucoup les questions qui tournent autour de cette chanson, parce que tous ceux qui l’ont entendue me donnent une interprétation différente de ce qu’elle signifie pour eux. On a commencé à jouer « Like A Woman Can » en concert il y a quelques jours, juste avant sa sortie, et les retours ont été géniaux ! Tous les soirs, quelqu’un de différent vient me voir après le concert et me demande ce qui rend cette chanson si spéciale. J’ai très hâte de voir ce qu’elle va inspirer à tout le monde !

Mon interprétation serait qu’à travers cette chanson, tu nous montres que la masculinité toxique et les clichés de genres atteignent leurs limites actuellement, et qu’il faudrait les surmonter.
Complètement, au-delà de la "bi panic" qui vient avec la chanson, le sujet n’est pas d’opposer les femmes aux hommes. Ce n’est pas Mars contre Venus, il faut demander aux deux côtés de trouver un terrain d’entente. On a besoin les uns des autres, de bien des manières. Donc on pose cette question sans pour autant donner la réponse. La réponse est en chaque individu.

D’ailleurs, petite parenthèse, mais depuis que tu es ambassadrice de Gibson, il paraît que 90% des nouvelles personnes qui achètent la marque sont des femmes...
Oui, c’est dingue !

J’ai l’impression qu’il y a peut-être un changement en cours, car on voit de plus en plus de groupes menés par des femmes monter les échelons sur les différentes affiches. En dehors de vous, on a vu surgir par exemple SPIRITBOX, THE WARNING, BABYMETAL, Scene Queen, Poppy, THE LAST DINNER PARTY, etc. Est-ce que tu as l’impression qu’un changement s'opère au coeur de la scène rock ?
Oh absolument ! Je me souviens qu’il y a à peine dix ans, quand j’étais sur une tournée ou un festival, je réalisais souvent que j’étais la seule femme présente. C’est dingue ! Et ce n’est plus le cas. Je pense que c’est nécessaire. J’ai eu cette conversation avec Amy Lee (EVANESCENCE, ndlr) lors de notre dernière tournée ensemble. Je pense que notre seule vraie responsabilité dans cette industrie, c’est d’exister et de montrer aux jeunes femmes qu’elles peuvent aussi y arriver. Ça semble être un concept très simple, mais c’est vraiment puissant, parce que je me souviens quand j’étais ado de fouiller dans les disques de la génération de mes parents. J’y avais découvert Ann Wilson (HEART, ndlr) pour la première fois, et je me suis dit : « wow, les femmes peuvent chanter comme ça ? C’est génial ! C’est ce que je veux faire ! » Et juste en faisant ça, et en restant nous-mêmes sans abandonner, ça donne à d’autres jeunes filles la permission, c’est comme leur dire : « tu peux être là, et le droit d'exister dans ce business et dans ce style musical ». Je le dis très souvent, mais s’il y a un style musical vraiment fait pour exprimer la rage féminine, c’est le hard rock et le metal ! En tant que femmes, on a beaucoup à exprimer et on ne peut pas être toute notre vie de gentilles filles qui se taisent. Ça nous aide à sortir tout ça.

A vrai dire il y a un mouvement ici en France qui s’appelle "More Women On Stage", et qui commence à prendre de l’ampleur ! (si vous ne connaissez pas encore l’association, vous trouverez plus de renseignements par ici : More Women On Stage & Backstage, ndlr)
Oh c’est génial ! Vive la France (en français, ndlr) ! Vous menez la charge !


​Pour revenir à l’album, "Gather The Lambs" est un de mes morceaux préférés, car il est très immédiat et peut aussi être sujet à pas mal d’interprétations…
Eh bien, pour cette chanson, on la construisait instrumentalement, et Joe (Hottinger, ndlr), notre guitariste, avait ce magnifique tempo à la guitare, et on ne trouvait pas vraiment quoi dire avec cette chanson. Dave Cobb, dans sa sagesse infinie, nous a dit d’aller en sortie scolaire (rire) ! On a pris la voiture, et on est allé dans un vieux cimetière à Savannah (Géorgie). On regardait les tombes, et on réfléchissait à ce que ça voulait dire d’arriver à la fin. Et on s’est projeté. Le premier couplet est d’ailleurs un peu copié sur des messages présents sur quelques tombes, notamment le « gather up the lamb of God, he won’t be here soon » (« assemblez les agneaux de Dieu, il n’est pas près d’arriver », ndlr), même si je suis plutôt certaine que c’était plus positif sur les tombes (rire) ! Mais on a légèrement changé ça, car il ne fallait pas que ce soit trop joyeux. On est donc parti en se disant : « si tout prend fin, qui veut-on avec nous ? » On s’est donc regardé et on s’est dit que personne en dehors du groupe ne nous connait aussi bien qu’on se connait tous les quatre. On a été à la guerre ensemble et on se connait depuis 22 ans maintenant. Donc, s’il y a bien des gens avec qui je veux être jusqu’à la fin du monde, c’est bien ces mecs-là ! Du coup, ça s’est un peu déroulé comme ça. J’aime beaucoup cette chanson, c’est également l'une de mes préférées sur l’album.

Quelle chanson de l’album correspondrait le mieux à ton humeur aujourd’hui ?
Aujourd’hui ? Je pense que c’est plutôt une chanson motivante, parce que tout est en train de se concrétiser, et l’album est là. Donc je dirais probablement "Watch Out!" pour cette raison. Le refrain n’est pas celui de la version originale, d’ailleurs. J’avais préparé un tout autre refrain, et j’ai eu cette idée vers quatre heures du matin, et j’ai hurlé « watch out, that bitch is out for blood » (« attention, cette meuf est assoiffée de sang », ndlr). Je laissais s’exprimer mes démons intérieurs, qui sortent de temps en temps, surtout sur scène. Et Dave Cobb s’est tourné vers moi et a dit : « c'est bon, on a notre refrain ». On a changé la chanson pour que ça en soit le refrain, et je pense que c’est mon humeur aujourd’hui. Et puis, c’est motivant, il faut le dire huit fois en se regardant le miroir, puis tu peux foncer (rire) !

Vous avez joué le mois dernier au "Back To The Beginning", le dernier concert d’Ozzy Osbourne et de BLACK SABBATH, où tu étais d’ailleurs la seule femme sur scène pour ce moment historique (à l'exception du featuring de Marina Viotti avec GOJIRA NdlR). Peux-tu nous parler de ton expérience ?
Oh, c’était génial ! Je ne pense pas que je revivrai quelque chose comme ça. Tu sais, comme le dirait notre guitariste, c’était vraiment un festival d’amour ! Tout le monde venait pour les mêmes raisons, pour la même cause. Chacun était présent pour célébrer et dire au revoir à Ozzy et à BLACK SABBATH. C’est la fondation originelle de ce que nous sommes ! Et pour les dix groupes qui ont joué sur scène, on a pu prendre conscience et se dire : « on ne serait pas les rockers que nous sommes aujourd’hui sans ces mecs ». J’ai vraiment eu l’impression d’être la petite sœur du metal, et j’ai pu passer du temps avec toutes mes idoles. Ça aussi, c’était magnifique ! Me retrouver avec Tom Morello, Steven Tyler, Axl Rose et tous ces mecs-là, et tout le monde était tellement joyeux, ému, nerveux et prêt… Nous partagions tous les mêmes sentiments, et c’était génial de faire partie de cette chose merveilleuse. Puis, comme tu le disais, c’était un événement historique pour le hard rock et le metal, donc rien que le fait que Sharon en vienne à nous demander de jouer, quel immense honneur ! Et de pouvoir passer du temps avec elle, Tony Iommi et tout le monde… Ouais, je ne revivrai jamais une expérience comme celle-ci ! Je suis très fière d’avoir été là. Et la chose superbe dans le fait d’avoir été l’ambassadrice des femmes lors de cet événement, c’était de regarder dans le public et de voir toutes ces filles qui sont comme moi, qui aiment ce type de musique, et qui étaient heureuses de faire partie de cette belle famille. C’était magnifique !

Je me dois de faire le parallèle entre votre chanson "How Will You Remember Me" et le décès d’Ozzy. Quand tu penses à lui, qu’est-ce qui te vient en tête ?
Il y a une chose, au-delà du fait qu’il est un incroyable parolier et chanteur mélodique et la mascotte ultime de la communauté metal. Il faisait tout avec amour. Il suivait non pas juste l’amour de sa musique, mais l’amour dans son cœur. Il en voulait et a foncé jusqu’à la fin. Même lors de la dernière performance que nous avons pu voir. Il essayait de se lever de ce trône et était tellement excité et reconnaissant d’être là ! Je pense que c’est quelque chose que je n’oublierai jamais, et quelque chose que je dois garder avec moi jusqu’à la fin. Quand on a décidé très jeunes de rejoindre ce cirque du rock et du metal, ça semblait être un rêve impossible, mais qu’on a rendu possible ensemble. Le fait qu’il n’ait jamais été blasé de faire ça, et le fait qu’il ne se soit jamais reposé sur ses lauriers… Il était toujours là, avec le sourire, pendant tous les concerts que je l’ai vu donner. Il avait toujours l’air de passer le meilleur des moments, et était si heureux de vivre l’instant ! Je pense que c’est une leçon qu’il faut que nous retenions tous. Et on sera tous très heureux de transmettre son flambeau, quand le moment viendra.

On se souviendra de beaucoup de ses paroles, notamment de « maybe it’s not to late to learn how to love and forget how to hate » (« peut-être qu’il n’est pas trop tard pour apprendre à aimer et oublier la haine », ndlr)...
Oui, c’est un enseignement qu’il nous reste à apprendre, en tant qu’êtres humains.

Existe-t-il, dans tes paroles, une phrase que tu aimerais qu’on retienne de toi ?
Oh, eh bien il y a une phrase dans "Everest" qui me vient : « knowing I can give my life for something and it might be all for nothing » (« savoir que je peux donner ma vie pour quelque chose, même si ça ne servira peut-être à rien », ndlr). Je pense que ça a été une devise pour nous, depuis toujours. Il faut toujours y aller à fond, il faut se donner à 110% dans tout ce que l’on fait. Parce qu’on ne sait jamais, si tu n’essaies pas, et que tu laisses ce mur de peur t’arrêter sans même essayer, ou si tu crois que tu vas te ridiculiser, on s’en fout, ça arrivera peut-être, mais il faut se donner à fond dans tout ce que tu fais pour y arriver.

Vous allez bientôt jouer à l’Olympia à Paris avec BLOODYWOOD, que peut-on attendre de ce concert ?
Ce sera vraiment fun ! Tout d’abord, j’adore BLOODYWOOD et j’ai très très hâte de regarder leur set tous les soirs. Mais on amène beaucoup de nouvelles choses pour notre show, avec une nouvelle production. On va jouer une tonne de nouvelles chansons, et en réarranger d'autres. Il y aura beaucoup de nouvelles surprises pour ceux qui nous ont déjà vus, et j’ai très hâte de rencontrer nos nouveaux fans aussi ! Ce sera très excitant. On est prêts pour être les têtes d’affiche de cette tournée, et pour accueillir toute cette fête !
 

Blogger : Valentin Pochart
Au sujet de l'auteur
Valentin Pochart
Ses autres publications
Cookies et autres traceurs

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de Cookies ou autres traceurs pour mémoriser vos recherches ou pour réaliser des statistiques de visites.
En savoir plus sur les cookies : mentions légales

OK