Avec « Innern », DER WEG EINER FREIHEIT propose sans doute un des meilleurs albums de black/post-black metal de l’année. Ni plus, ni moins. Il n’y a rien à jeter parmi les six nouvelles compositions de cette sixième offrande. Des riffs hypnotiques, des hurlements écorchés, des atmosphères transcendantes, des rythmes blastés, des passages aériens, des mélodies et des moments brutaux... Tout cela en 43 minutes. Mais ne vous y trompez pas : l’ensemble est savamment mis en place, rien n’est placé au hasard et tout concorde à vous emmener loin de vos rêves, au plus profond de vos pensées les plus sombres. Introspectif et intense, DER WEG EINER FREIHEIT marque ici un tournant dans sa carrière en se dépassant.
Le premier "Marter" se pose en guise d’introduction efficace. Oppressant, atmosphérique à souhait, ce sont huit minutes d’un post-black intransigeant qui s’offre à nous, avec des vocaux hurlés et des guitares suraiguës de toute beauté. Le break rythmé vient apporter un peu de légèreté à un ensemble prodigieux de contenance.
"Xibalba" et son black atmosphérique grandiose nous fait explorer la peur véhiculée par les media, la sidération devant un monde qui semble échapper à toute logique. Profond, pessimiste, avec un final aux allures d’apocalypse, c’est un morceau touchant.
Le point culminant arrive avec "Eos". Ne vous fiez pas à l’intro, le morceau est brut, lourd, puissant, dissonant parfois mais surtout transcendant. La deuxième partie est juste subjugante avec ses parties vocales chantées viscéralement en parfaite harmonie avec la mélodie à la guitare. Une merveille d’émotions vivantes. L’aérien "Fragment" avec son chant clair, ses effets de souffle de vent et ses rythmes balancés nous emmène vers des horizons lumineux... jusqu’au chaos des trois dernières minutes où tout bascule. Fûts blastés, hurlements agressifs, riffs tranchants, ce n’est pas la même ambiance. Quelle claque ! Impressionnant jusqu’à la dernière seconde et l’arrivée du piano de "Finisterre III" qui vient faire le contraste. Court, entièrement instrumental et acoustique, on est ne peut que constater la dévastation qui nous entoure.
Enfin, "Forlorn", aux paroles en anglais, est comme un refuge. Terriblement mélancolique, atmosphérique à souhait, progressif, mélodique avec un chant clair et susurré, c’est un final qui met en valeur la fragilité, du corps et de l’esprit, la vulnérabilité. Post-black efficace et plein d’émotions, c’est un titre addictif, magnétisant.
Avec « Innern », DER WEG EINER FREIHEIT atteint des sommets de maîtrise de son art post-black. Les Allemands proposent ici un album extrêmement touchant, complètement captivant mais également divinement bien composé. A écouter sans hésiter et sans compter.