Cela fait un petit moment que JORD vogue sur la scène black metal atmosphérique. Avec un premier album en 2021 et une activité plutôt régulière depuis, le one-man band suédois devenu trio n’en est pas à son coup d’essai, sans pour autant avoir vraiment fait parler de lui jusque-là. Les choses risquent d’être différentes grâce à ce quatrième « Emellan Träden » qui marque une évolution plutôt positive dans la composition musicale. En effet, les neuf nouveaux titres sont plus marquants, peut-être grâce à leur penchant post black/ blackgaze, toujours atmosphériques mais aussi plus originaux et variés. Plus complexes aussi mais du coup plus attrayants.
On le note dès le premier titre "Stay" de presque huit minutes de rythmes blastés, de passages éthérés, de moments calmes, de riffs agressifs, de piano mélodique, de vocaux growlés. Bref, une multitude d’ambiances s’enchaînent de façon fluide et délicate, très plaisante. Les voix féminines de "Hon Kallar" et son côté folk rivalisent avec le heavy et mid-tempo "King Of The Night" et le brutal aux moments doom/death "Dimma".
"Vid Muren" et ses passages acoustiques poursuit dans ce mouvement lent et puissant avant de tomber dans une furie tourbillonnante de riffs et de blasts. "Prinsessan Och Hästen" et sa mélodie répétitive puis ses voix claires, susurrées ou alternativement growlées et son rythme entraînant est un morceau largement entêtant, très bien conçu. Convaincant.
S’ensuit "Den Brandgula Salen" qui semble plus linéaire alors que "The Grave And Chain" fait la part belle à un black metal atmosphérique de qualité. Enfin, "Bortom Tundran" et sa guitare arpégée termine l’album avec des voix claires et une ambiance shoegaze en fond. C’est un morceau assez cathartique pour finir en douceur.
Avec « Emellan Träden » JORD semble avoir trouvé un black metal atmosphérique qui lui permet de se démarquer. Les variations de tempo, de vocaux, l’alternance de passages calmes et de riffs furieux nous permettent d’apprécier la diversité de morceaux bien ficelés dans l’ensemble.