Malgré la pluie, l’humidité et la température, cette édition est une belle réussite grâce aux artistes qui ont su nous faire oublier les conditions météorologiques médiocres.
Un week-end où les jeunes talents impressionnent.
Il y a bien sûr ceux qui nous ont séduits à commencer par les formations issues du tremplin Ch'ti Rock Festival.
Tout d’abord THE LADYBOYS, qui nous a émerveillés pendant sa demi-heure de set. Quatre jeunes dont le CV est déjà bien fourni puisque Léonard Cakolli, chanteur et guitariste, est aussi batteur de Adam Bomb avec lequel il a récemment ouvert pour SCORPIONS et EXTREME. Mais il y a aussi VEDETTE et KRYMSON dans lesquels Alice, le batteur, démontre qu’il est aussi à l’aise avec une guitare et derrière un micro. Sans oublier SHARX dans lequel Victor à la seconde guitare a officié avec Léonard. Ils ont à peine vingt ans, mais une longue carrière derrière eux ayant fait leurs premières armes en 2018. Sam, le bassiste qui vient tout juste de rejoindre le groupe, a également montré qu’il n’avait rien à envier à ses comparses. Quand un groupe monte sur scène à 13h, sans décors ni éclairage, il ne peut compter que sur son talent musical et son attitude. Ce quartet a enchanté tout le monde par sa fraîcheur, son charisme, et son énergie. Quand un jeune groupe de glam-rock termine son set avec une reprise de Michael Monroe, tout le monde s’accorde sur le fait qu’ils connaissent leurs classiques et qu’ils ont toutes les cartes en main pour aller loin ! Vivement l’EP.

L’autre lauréat du Ch’ti Rock, TT TWISTER nous a aussi séduits avec un hard'n'roll inspiré et joyeux. Leur aisance sur scène d’une part, et le naturel du chanteur/guitariste, d’autre part, pour communiquer avec le public est simplement remarquable. Après trente minutes de set, on ne peut que leur souhaiter d’aller loin et de continuer à nous émerveiller.
Cette cuvée 2025 du Ch’ti Rock Festival est exceptionnelle et il faudra impérativement la suivre de près !
Un samedi dominé par le talent féminin.
En ce premier jour, c'est toute la représentation féminine du festival qui se concentre sur scène. Trois femmes dont deux dans BLUES PILLS au sein duquel Lina Anderberg remplace temporairement à la batterie André Kvarnström indisponible. Malgré la faible représentation, les deux chanteuses Elin Larsson (BLUES PILLS) et Jessyka Aké (RED BEANS & PEPPER SAUCE) ont fait le show et porté très haut les couleurs de la féminité. Mention toute spéciale à Jessyka Aké qui, sous l'intensité d'une averse, a vu le public se clairsemer devant la scène pour se réfugier plus loin sous les arbres et les tentes.

Comme si de rien n’était, le groupe a continué sans se démonter et en bravant la pluie. Jessyka est allé chercher vocalement le public jusqu’à le faire chanter ! Bravo pour cette leçon de charisme dans la joie et la bonne humeur ! Nous attendions beaucoup de la prestation de RED BEANS & PEPPER SAUCE. Nous aurions adoré les voir avec Fred Chapellier, s’il avait pu venir accompagné de Patrick Rondat et Pat O’Mayn, pas sous le déluge bien sûr. Mais malgré cela, ils ont réussi à garder l’attention du public et transformer des conditions défavorables en avantage ! Si vous n'avez pas écouté leur dernier album « Supernova » ou ne les avez pas encore vu sur scène, il est urgent de combler ce manque !
Après une longue journée, le public éprouvé par la pluie et l’humidité est toujours présent pour clore ce samedi avec BLUES PILLS. Il n'est pas surprenant de voir Elin Larsson, comme à son habitude, survoltée et occuper l’espace, mais cela réchauffe avantageusement le public. Elle ira même jusqu’à descendre dans le public pour lui transmettre son énergie. Une très belle prestation qui fait la part belle à son dernier album. Seul bémol, un concert écourté de 15 minutes sans raison apparente.

Un week-end avec de belles prestations.
Il faut aussi noter l’excellente prestation des Californiens THE MERCURY RIOTS qui confirme la forte impression laissée lors de leur performance en 2023. L’interprétation d’un nouveau titre qui figurera sur le prochain album laisse à penser que si toutes les chansons sont aussi efficaces, c’est une véritable bombe qui nous attend !
Découvert en ouverture de la Valley du Hellfest 2024, KOMODRAG & THE MOUNODOR nous avait ravis. Ils confirment ici, dans une ambiance plus intimiste, qu'il est bien plus qu'un simple groupe de scène. C’est un spectacle chargé d’humour et de bonne humeur. Le bassiste allant jusqu’à porter son côté maléfique dans le public. Avec trois guitaristes, deux batteurs, un orgue et un bassiste, le groupe a su nous faire apprécier le crachin breton du Nord.
Parmi les belles prestations, il y a les agréables surprises. N’ayant jamais vu FREAK KITCHEN en concert et n’étant pas fan du groupe plus que ça, j'ai été agréablement surpris par la volubilité de Mattias, le guitariste et chanteur, et la musicalité de l’interprétation qui a su capter mon attention durant une 75 minutes pendant lesquelles huit albums ont été abordés, dont sept titres extraits de « Confusion To The Enemy » (2018) et « Move » (2002).

En 2019, le trio néerlandais, DEWOLFF avait déjà fait belle impression. Aujourd'hui, il est de retour dans le haut de l’affiche. Bénéficiant des jours qui raccourcissent, le groupe a pu profiter des jeux de lumières pour mettre en avant ses décors de scène. Musicalement, il a placé la barre très haut pour les vétérans de WISHBONE ASH, qui avaient la lourde tâche de clore cette édition 2025. Il faut également noter une exceptionnelle reprise de "War Pigs" en hommage à Ozzy Osbourne.
Lors de leur passage au Black Lab en 2024, WISHBONE ASH nous avait déjà fait passé un excellent moment et nous avait impressionné par la qualité de son son. En tête d’affiche du dimanche, le légendaire groupe anglais a récidivé avec une belle prestation. Malgré la sobriété dans le décor de scène, l’efficacité est au rendez-vous, à l’image de son leader Andy Powell, tonique et souriant. Le concert a duré 1h30 et a su faire coexister les différentes facettes du groupe : le côté vintage, avec des témoignages du passé et de longues parties instrumentales mettant à l'honneur les "twins guitars", et le côté moderne, avec des chansons plus courtes et percutantes, portées par une solide section rythmique.

Nous redoutions le passage de VANDEN PLAS après leur prestation décevante en 2017. Cette fois, les Allemands ont délivré une performance plaisante.
Comme à l'accoutumée, ABBYGAIL nous a fait passé un excellent moment, livrant même l'un de ses meilleurs concerts. Celui-ci était aussi l’occasion pour les Nordistes de présenter son nouvel album « Escape From Reality ».
Même si nous nous attendions à ce que Adrian Vandenberg transcende WHITESNAKE, la prestation a été tout à fait correcte. Une mention toute particulière à Joey Marin, le jeune batteur qui n’a pas connu la période WHITESNAKE d'Adrian et qui a offert une superbe performance et un joli solo de batterie.
Quelques prestations non convaincantes...
Et puis il y a ceux qui ont fait le travail, sans pour autant nous convaincre. Rien n'a été catastrophique, et certains ne partageront sans doute pas mon avis, et c'est tant mieux ! Bien qu'énergique et n'ayant pas démérité, la prestation de THE KARMA EFFECT n'a pas fait l'unanimité de mon côté, même si elle a manifestement trouvé son public.
Coincé entre ABBYGAIL et RED BEANS & PEPPER SAUCE, ARMELLINO n'a pas réussi à s'imposer. Son chanteur, Vincent Martinez, semblait peu à l'aise avec le public et a été pris au dépourvu lors d'un problème technique.
Le pop-rock de CATS IN SPACE, tout comme le grunge de GOODGRIEF, nous ont laissés indifférents, bien que le public lui, ait apprécié ces prestations. Sur le papier, la présence de DARAN était déjà en décalage avec le reste de l'affiche, et il a en plus été desservi par la pluie, qui a fait fuir le public...
Nos remerciements à Maurice Del Ciotto pour les photos.
