12 juillet 2012, 08:59

HELLYEAH : Chad Gray

 
 

Né sur les larmes de la communauté metal entière après le tragique décès de Dimebag Darrell deux ans plus tôt, Vinnie Paul n'a pas manqué de réjouir ses fans en prenant part à la formation du groupe HELLYEAH en 2006. Le line-up à lui seul nous laissait déjà appréhender le résultat de cette réunion dantesque puisqu'il est à l'époque composé de membres de MUDVAYNE, NOTHINGFACE et DAMAGEPLAN.
Fort de deux premiers albums hautement salués par les amateurs du genre, HELLYEAH a décidé de ne rien considérer comme acquis en délivrant un troisième opus : "Band Of Brothers" aux sonorités on ne peut plus agressives si on le compare à ses deux cadets...

HARD FORCE s'est entretenu avec Chad Gray, tête pensante et vocaliste de HELLYEAH, à propos de cette nouvelle parution que les fans pourront tenir entre leurs mains à partir du 17 juillet prochain. (propos recueillis par Hugo Tessier).
 

 


L’aventure HELLYEAH a débuté en 2006 alors que, comme vous aimez le rappeler, vous vous connaissiez à peine. Six ans plus tard, vous sortez un album qui s’appelle "Band Of Brothers" (Bande de frères), à quel moment est-ce que ce sentiment d’appartenir à une fratrie est-il arrivé au sein de HELLYEAH ?
Je pense que ce titre a une double signification. Premièrement à force de passer du temps avec des personnes que tu connais, dans le même bus, dans le même avion… (Rires) A un moment ce sentiment arrive par lui-même, comme une évidence. C’est vrai qu’au début on ne se connaissait pas vraiment, mais après plusieurs années de tournées… Nous ne nous contentons pas de juste vivre ensemble, nous jouons de la musique ensemble. Chacun compte sur l’autre, pour donner un bon concert, un bon set. Sur une plus grande échelle, une "Band Of Brothers" c’est aussi une entité à laquelle tout le monde peut se sentir rattaché, c’est un peu comme la "communauté metal" en général en fait. Cette dernière se montre de plus en plus présente au fil des années, elle se démarque du grand public… En tant que musiciens membres d’un groupe de metal, nous nous sentons un peu comme des outsiders, on peut presque dire que notre groupe a été formé pour…survivre ! S’en sortir malgré la "norme" si je puis dire. Et il faut aussi s’en méfier des outsiders ! N’essaye pas de t’en prendre à eux et de les coincer dans un coin de rue, parce que ça peut très bien te revenir en pleine gueule ! (Rires) Je pense que ça résume plutôt bien cet idée d’entité, c’est quelque chose qui va au-delà du seul plan humain.

Compte tenu de vos carrières respectives, est-ce que c’était aussi un moyen de faire taire les gens qui vous désignent encore comme un supergroup ?
Oui un peu. Chacun compte sur l’autre, nous sommes extrêmement honnêtes dans l’approche de notre musique. Quand nous nous sommes formés, on ne se connaissait pas très bien et notre but, c’était simplement de : «Devenir le plus grand groupe de garage… dans notre garage !». On ne s’inquiétait de rien. Nous voulions juste être ensemble et écrire de la musique. Disons que notre premier album a marqué notre lancement, le second est quant à lui beaucoup plus expérimental. Même le premier l’était en fait parce que j’avais toujours MUDVAYNE, j’étais toujours actif dedans à l’époque. Donc j’ai dû me diversifier, je ne pouvais pas être la même personne dans HELLYEAH et MUDVAYNE. J’ai dû penser différemment, écrire à propos de thèmes différents, imaginer de nouveaux concepts de chansons… Maintenant que MUDVAYNE est en hiatus, je peux faire n’importe quoi. Les deux seront toujours différents mais HELLYEAH

C’est devenu ta priorité…
Absolument. C’est comme ça que sont les choses en ce moment, tout est dirigé vers HELLYEAH. Au jour d'aujourd'hui, je ne sais même pas si je rechanterai dans MUDVAYNE(Confus) Je ne sais pas ! Je reste focalisé sur HELLYEAH.



Le premier single de ce nouvel album porte également le nom "Band Of Brothers", et son dernier couplet termine par ces mots : "Let’s motherfucking do this !" (C’est parti putain !)…
Ouais ! C’est un peu genre : "Partons à la conquête du monde !" tu vois ce que je veux dire ?

Est-ce qu’on peut dire que c’est ça la mentalité HELLYEAH, on fonce quoiqu’il arrive ? Si on remonte dans le temps, au début Vinnie Paul ne savait même pas s’il se sentait capable d’appartenir à un nouveau groupe et vous aviez tous vos autres projet... Les paroles de ce titre sont vraiment autobiographiques...
Oui, c’est sûr ! Je pense que l’on peut même dire ça de l’album entier. Cet album marque un vrai… renouement. Je ne sais pas s’il m’était déjà arrivé de chanter ainsi par le passé, mais j’ai eu le sentiment d’avoir retrouvé une certaine rage. Pendant plusieurs années, ma colère s’était transformée en une espèce frustration, et aujourd’hui j’ai comme la sensation de l’avoir retrouvé…

HELLYEAH, ça a quand même commencé assez étrangement si l’on considère que tu as failli jouer ton premier concert avec un micro débranché (Vinnie raconte l'anecdote à 3mn dans la vidéo ci dessous). 
(Rires) Oui, oui…

Honnêtement, à l’époque, est-ce que tu te dis dans ta tête que ça va continuer pendant 6 ans, avec maintenant 3 albums ?
Hmm, je savais que ce n’était pas un side-project. Je savais que ça allais perdurer dans le temps. Ce n’était pas quelque chose auquel je voulais couper court, j’avais vraiment adopté HELLYEAH. Beaucoup de sentiments se sont croisés dans ma tête, notamment avec le deuxième album qui est le plus expérimental. Des chansons comme "Pole Rider", "Alcohaulin’ Ass"… Je n’aurais jamais pu écrire ça avec MUDVAYNE, et elles n’auraient jamais pu être jouées par PANTERA, ni par NOTHINGFACE ou DAMAGEPLAN. Tout cela pris en compte, c’était une véritable expérience pour nous et je me suis vraiment retrouvé face à moi-même pour écrire ça. Si tu imagines que ta peau représente ta personnalité et que tu dois l’enlever pour enfiler quelque chose d’autre… Tu sors littéralement de tes gonds, tu marches sur un terrain différent, c’est ce qui est arrivé pour moi avec HELLYEAH. J’ai enlevé ma casquette MUDVAYNE pour en mettre une HELLYEAH, c’est comme ça que ça s’est passé.



"Band of Brothers" est votre album le plus rentre-dedans, c’est une évidence. Avec aucune ballade, sauf peut-être "Between you and Nowhere", peut-on dire que le temps de l’expérimentation est passé et que vous avez trouvé "le bon son" ?
Absolument ! C’est comme ça que nous sommes, c’est à 100% ce que l’on a toujours fait sauf que nous n’avions jamais eu l’opportunité de le réaliser avec HELLYEAH. Ce genre de musique n’est pas étranger à Vinnie, la même chose pour moi, Tom, Bob et Greg. Nous avons juste eu à nous regarder dans les yeux et se dire : «On va écrire un disque heavy !». Cet album nous a peut-être pris plus de temps que d’habitude à cause de beaucoup d’autres choses, mais il a été le plus facile des trois à écrire ! Sur les deux autres, nous avions essayé de rester loin des autres groupes de heavy. Aujourd’hui les choses sont peut-être un peu plus étranges, mais avec cet album, nous avons réalisé quelque chose qui nous est venu très naturellement, on a juste joué de la putain de musique heavy ! On a vraiment pris notre pied.

C’est une direction vers laquelle vous souhaitez poursuivre ?
Oh oui, bien sûr. Je pense que c’est ce vers quoi nous voulons tous continuer. C’est ça qui m’inspire le plus, et là je te parle de ma vie entière. J’ai toujours voulu être un chanteur de heavy metal, pas de rock. HELLYEAH a toujours été ce qu’il était censé être au bon moment, mais désormais, nous sommes tous capables de ramener notre part individuellement sur la table pour écrire des albums plus heavy. Je pense ce qui m’avais retenu jusqu’à présent, a été d’avoir à porter constamment ces deux casquettes. Tant que je garde celle d’HELLYEAH, et c’est mon intention, je n’aurais plus à me soucier de ce va-et-vient permanent. Et en réalité, si un jour je suis amené à remettre cette casquette MUDVAYNE, peut-être que pour le coup c’est ce groupe-là qui deviendra expérimental ! (Rires) Je ne sais pas !

 

 


Cet album marque également un changement au niveau de la production, car c’est Jeremy Parker qui a remplacé Sterling Winfield, ce dernier ayant produit non seulement vos deux précédents albums, mais aussi quelques disques de PANTERA. Pourquoi ce choix ?
Sterling était occupé ailleurs. Quand on fait un album, on fonce droit devant. On se dit juste : «Okay on enregistre un album c’est parti !». Il avait des obligations avec un autre groupe en Nouvelle-Zélande alors que nous étions prêt à débuter l’enregistrement, on aurait dû attendre environ un mois pour travailler ensemble, et nous ne voulions pas laisser autant de temps passer. J’avais déjà travaillé avec Jeremy pour MUDVAYNE, il est génial, c’est un mec extrêmement intelligent, c’est un champion dans son domaine, il est vraiment super.

Est-ce que ça a affecté votre manière de travailler ?
Hmm, nous sommes plutôt du genre à nous produire nous-même. On n’a pas besoin de quelqu’un en particulier pour nous dire quoi faire, à quel moment, comment structurer nos chansons ou quoi que ce soit. Ça ne nous est jamais arrivé. Nous respectons l’opinion de chacun mais en ce qui concerne l’écriture… Greg et moi produisons des choses ailleurs, Vinnie l'a aussi fait par le passé… On se produit nous-même. Nous n’avons pas besoin d’aide pour créer nos chansons, le processus est resté le même.

 

 

 


Il s’est passé beaucoup de choses étranges pendant votre tournée, par exemple vous avez vu apparaitre le nombre 333 un peu partout sur votre route, 333 étant connu pour être le nombre fétiche de Dimebag…
Ouais c’est vraiment bizarre ! Nous le considérons tous comme le 6ème membre du groupe, c’est un peu notre ange gardien. Nous interprétons ça comme un message de lui nous disant : «Hey comment ça va ? Je suis toujours là, jamais loin !». On voit ce nombre vraiment partout ! 3 ou 4 fois dans la semaine, à chaque fois que je regarde mon téléphone il est 3h33... Je crois que j’en ai justement vu un hier, en cherchant une adresse... Vinnie une fois est allé au restaurant avec 6 ou 7 invités, et l’addition s’élevait à 333,33$ ! (Rires) C’est bizarre, ça nous arrive tout le temps, on sent vraiment qu’il est à nos côtés.

 

 

 

"Sérieux ? L'addition du resto !
HELLYEAH !" - Vinnie Paul

 

 

"Incroyable ! L'adresse de notre hôtel !
DIME EST AVEC NOUS !!" - Vinnie Paul

 

"Regardez le nom du cheval qui porte
le numéro 3 ! HELLYEAH !!" - Vinnie Paul

 

"Notre numéro de train ! 333 HELLYEAH !
C'est parti Osaka !" - Vinnie Paul
 

C’est sur ces mots que l’on va se quitter Chad ! Avant de raccrocher, quelques mots sur un éventuel projet de tournée Européenne ? Peut-être en France ?
Merci, c’était cool ! Ça serait génial, en plus on ne s’est encore jamais produit en France. Je crois que notre venue en Europe est prévue pour l’Automne…

On se voit en Automne alors…
J’espère oui ! A plus !

L'album "Band of Brothers" de HELLYEAH sera disponible le 17 juillet chez Eleven Seven Music.

01 - War In Me
02 - Band of Brothers
03 - Rage - Burn
04 - Drink Drank Drunk
05 - Bigger God
06 - Between You And Nowhere
07 - Call It Like I See It 
 
08 - Why Does It Always
09 - WM Free
10 - Dig Myself a Hole
11 - What It Takes to be Me

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
Blogger : Hugo Tessier
Au sujet de l'auteur
Hugo Tessier
Décidemment né trop tard, Hugo Tessier cultive sa passion pour le rock depuis son plus jeune âge. Avec U2 et THE POLICE dans le biberon, son cœur penchera finalement pour le hard rock des eighties qui à son tour lui fera découvrir de nouveaux horizons musicaux. Tantôt étudiant, musicien puis vendeur dans les festivals rockabilly, en septembre 2011 HARD FORCE le convainc de commencer à explorer les concerts de la région nantaise à peine avait-il déballé son unique carton dans sa chambre universitaire.
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