17 octobre 2025, 18:10

COMPUTERS KILL PEOPLE

"The Storyteller"

Album : The Storyteller

Déjà fort de deux EPs, d’un album et de dix ans d’expérience, le quartet n’en est pourtant qu’à son deuxième album. C’est que la maturation prend parfois du temps et, comme pour les grands crus avec lesquels la patience est de mise, celle de COMPUTERS KILL PEOPLE n’apporte que du bon. C’est ce qu’on remarque quand on entre dans « The Storyteller » au son saturé qui accapare les oreilles dès le début de "Sunset Kiss" et nous entraîne dans un style à la basse omniprésente, aux riffs de guitares entêtants, à la batterie puissante et aux voix qui naviguent à merveille entre les graves éraillés, les cris déchaînés mais toujours maîtrisés et les notes tenues plus calmes.

Une fois la robe contemplée, le nez est frappé par deux composantes essentielles : une forte cohésion entre les membres du groupe et un renouvellement musical qui apporte encore plus de titres accrocheurs et de mélodies vibrantes. Par-dessus la batterie solide d’Erwan Colin, la basse de Karin Gousset et les guitares de Yome Venice et de Loïc Wiels se déploient en riffs sauvages et en chant aux multiples facettes. Alors que la voix de Loïc Wiels brille davantage dans le déchaînement d’énergie et la montée en puissance audible sur "Give It Away", celle de Yome Venice nous transporte dans un autre monde où la colère s’exprime par une saturation toute particulière. "A.N.G.R.Y." se fait ainsi l’écho quasi-radiophonique d’une révolte qui déferle et ne se calme que pour laisser place à l’envoûtant "Only The Dead". Arrive ensuite "Lockdown Blues" sur lequel la voix de Karin Gousset, comme surgie d’un rêve lucide qu’on observe en pleine paralysie du sommeil, nous replonge dans ce quotidien fascinant et étrange, presque irréel, qui fut le nôtre en 2020.

Enfin, les arômes principaux se révèlent au moment de la mise en bouche. Car si l’album reste cohérent, le balancement entre les riffs inspirés de SLOMOSA, les notes de blues, les passages plus heavy, le rock alternatif et l’énergie globale marquée par un son stoner teinté d’autres styles, fait la force de « The Storyteller ». Le tout s’accompagne d’une pochette imaginée par Pierre Conzatti sur laquelle on aperçoit un enfant assis devant un poste de télévision, au milieu d’un paysage entre désertique et postapocalyptique, montrant que « The Storyteller » se fait l’écho d’une époque agitée et d’une population inquiète qui s’interroge sur l’avenir.

Blogger : Ivane Payen
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