19 octobre 2025, 23:59

KADAVAR + SLOMOSA + O.R.B.

@Paris (L'Élysée Montmartre)


En ce dimanche 19 octobre, beaucoup de Francilien.ne.s adeptes du fuzz ont franchi la frontière pour se rendre au Desert Fest à Anvers. Les autres doivent choisir entre MEPHISTOPHELES avec THE MIFFS en première partie au Klub, soirée organisée par Sanit Mils, et KADAVAR, SLOMOSA et O.R.B. à l’Élysée Montmartre. Quel que soit le concert retenu, la F.O.M.O. ("Fear Of Missing Out", la peur de manquer un événement exceptionnel) est présente et c’est sans avoir trouvé de don d’ubiquité que votre chère rédaction s’est dirigée vers la salle parisienne.

D’entrée de jeu, on remarque les absent.e.s du public, parti.e.s à Anvers pour le week-end. La salle, habituellement bondée peu de temps après l’ouverture des portes, est presque vide à 19h00. La foule se constitue peu à peu et, heureusement, O.R.B. joue devant un public somme toute enthousiaste et plus important que ne le laissait présager le calme de la salle. O.R.B. (pour "ORGANIC ROCK BAND") ne dispose malheureusement que de vingt-cinq minutes pour convaincre le public parisien. Le power-trio australien de rock psychédélique composé de Zak Olsen (chant, guitare), David Gravolin (basse) et John Zacharius (batterie) remplit ce set avec trois titres et quelques mots adressés au public. Si le premier single tire très fort sur le jazz avec une batterie très portée sur les cymbales et une guitare proche du blues, le rock psyché ne tarde pas à prendre le dessus, offrant une mise en bouche idéale pour cette soirée. La pédale wah-wah et la saturation prennent peu à peu possession des instruments et des oreilles mais à peine le public commence-t-il à headbanger que c’est déjà l’heure de dire au revoir à O.R.B.


Arrivent ensuite les membres de SLOMOSA. Le quartet norvégien de tundra rock n’a même pas encore commencé à jouer qu’il est déjà acclamé par le public, principalement vêtu de t-shirts à l’effigie du groupe. L’euphorie commence avec "Cabin Fever" dont chaque instant, depuis l’ostinato de basse jusqu’au chant du refrain, se grave instantanément dans les esprits dès la première écoute. C’est après "Rice" que le frontman s’adresse au public en lui demandant si la chanson lui plaît. Réponse : des cris de joie unanimes qui encouragent davantage Benjamin Berdous (chant, guitare), Marie Moe (basse, chœurs), Tor Erik Bye (guitare) et Jard Hole (batterie) à mettre toute leur énergie dans les morceaux joués ce soir. Afin de rappeler son engagement pour la cause palestinienne, SLOMOSA intègre le célèbre "Battling Guns" dans le set, sur le refrain duquel le public crie à s’en briser les cordes vocales.


C’est toutefois pendant "Nothing New Under The Sun" que la température monte définitivement : un mosh-pit se déclenche, emportant une bonne partie du public dans son élan. Ça bouge dans tous les sens, ça crie, ça profite d’un set beaucoup trop court et d’un passage éclair des Norvégiens pour slammer et se réceptionner sur scène avant de replonger dans le public. Le groupe conclut ses trente minutes de set par "Horses", premier single de leur premier album. La recette des hits de SLOMOSA continue de faire ses preuves : des riffs efficaces, une mélodie facile à retenir et à chanter dès la première écoute, une batterie aux petits oignons et des lignes de basse hypnotiques tellement elles rentrent facilement dans la tête. Le groupe est ému et on ne peut qu’espérer que son prochain passage à Paris sera un concert en tête d’affiche, déjà très attendu et espéré par le public.


C’est maintenant le tour de KADAVAR, désormais quatuor depuis l’intégration d’une deuxième guitare. C’est le membre le plus récent, Jascha Kreft, qui monte en premier sur scène pour s’emparer de sa guitare et s’approcher du synthétiseur, avant d’être rejoint par Simon "Dragon" Bouteloup à la basse, Tiger Bartelt à la batterie et Lupus Lindemann à la guitare et au chant. Entre la salle du Supersonic Records où le groupe avait donné un concert intimiste le 14 mai dernier pour fêter la sortie de son album « I Just Want To Be A Sound » et le concert à l’Élysée Montmartre, il y a peu de points communs. Cette fois, KADAVAR a voulu faire les choses en grand et célébrer l’ensemble de sa discographie avec une setlist qui mélange des titres issus de six albums. En ouvrant le set avec le single "Lies" et ses riffs de guitare passés à la moulinette vintage que le groupe affectionne tant, le ton est donné : on est toujours en plein revival du rock des années 70, à la limite du retour des BEATLES et de leurs sonorités psychédéliques, mais l’énergie du live et les soli de guitare nous ancrent bien dans le présent.


On est déjà loin des sonorités plus douces du dernier album qui accordait davantage de place au chant et offrait quelques mélodies parfaites pour la douceur du printemps. Avec les deux singles déjà sortis ainsi que la force de frappe du live, KADAVAR montre que l’envie du moment a changé : on range les concerts intimistes dans un tiroir pour laisser la place aux spectacles dans les grandes salles avec des lumières qui éblouissent, des pas de danse d’avant en arrière de la part de Simon "Dragon" Bouteloup, des headbangs difficiles à suivre de la part de Lupus Lindemann et des mouvements de bras si immenses que Tiger Bartelt manque d’en perdre ses baguettes. "Black Sun" et son solo de guitare finissent de faire comprendre l’ambiance au public, l’énergie requise pour suivre le rythme se plaçant sans hésiter au niveau du mosh-pit de SLOMOSA. Parmi les tubes également à l’honneur, "Die Baby Die" après lequel le frontman annonce au public que le groupe attaque désormais les chansons rapides, faisant passer "Last Living Dinosaur" joué précédemment pour une promenade de santé.

La deuxième partie du set est effectivement plus dynamique que la première (oui, c’est possible) et là encore, les tubes s’enchaînent : après "Regeneration" et sa batterie dansante et dynamique, vient "Total Annihilation", deuxième single du nouvel album « K.A.D.A.V.A.R. » (« Kids Abandoning Destiny Among Vanity And Ruin », ndlr) sorti  le 7 novembre. Le frontman glisse un instant de promotion commerciale après le single afin d’indiquer au public que les vinyles sont disponibles au stand de merchandising ce soir, avant de le remercier chaleureusement et de reprendre d’autres tubes de son répertoire. La soirée s’achève sur l’apothéose du single "All Our Thoughts" et on se dit que vraiment, on en a pris plein la vue et les oreilles pendant ce concert incroyable.
 

Blogger : Ivane Payen
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