29 octobre 2025, 23:59

THE DARKNESS + DEA MATRONA

@ Paris (Elysée Montmartre)


Plus de vingt ans que THE DARKNESS n’a pas mis les pieds à l’Elysée Montmartre.
La dernière fois, c’était en 2004, le groupe britannique surfait sur l’incroyable succès de son premier album, le génial « Permission To Land ».
Et le public dans la salle était composé d’une bonne moitié de spectateurs venus d’outre-Manche, ravis de venir à Paris profiter à tarif moindre d’un groupe qu’ils pouvaient voir de très près.

Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts. THE DARKNESS s’est séparé, est revenu, et a sorti plusieurs albums plus ou moins intéressants, le dernier en date, « Dreams On Toast », disponible depuis mars dernier, relevant plutôt de la première catégorie.
La salle parisienne s’affiche donc plus que correctement remplie et ceci, même lors de la prestation de la première partie, DEA MATRONA
Une formation irlandaise emmenée par deux femmes, une guitariste et une bassiste, toutes les deux chanteuses, complétées par un deuxième guitariste et un batteur. Les musiciens basculent de l’indie rock à la BREEDERS à un plus traditionnel classic rock, la transition s’opérant au milieu d’une demi-heure avec une sympathique version du "Oh Well" de FLEETWOOD MAC. Rien de bien renversant au final, mais une proposition favorablement accueillie par le public.

Un concert de THE DARKNESS, c’est la promesse d’un bon moment, avec des hits, des chansons moyennes sur disque transfigurées par le live et, surtout, la présence d’un showman unique, le chanteur et guitariste Justin Hawkins. Un bouffon de premier ordre, une pile électrique sur scène, qui ne tient jamais en place et multiplie les facéties, qu’il ne se contente pas de répliquer de concert en concert.
Avec lui, chaque soirée se révèle unique. D’où cette légère déception éprouvée ce mercredi soir, Hawkins s’avérant un ton en-dessous de ce qu’on nous avons déjà pu voir de lui par le passé.


Tout commence pourtant très fort à 20h30, avec un "Rock And Roll Party Cowboy" puissant, suivi de l’enjoué "Growing On Me", sur lequel Hawkins monte pour la première fois dans les aigus qui ont fait sa réputation. Sur le premier titre figure un troisième guitariste planqué dans l’arrière-scène, qui reviendra à plusieurs reprises de la soirée épaissir le son, voire ajouter quelques notes de claviers. 
Justin maîtrise quelques notions de français, et il s’en sert dès la première chanson : « levez les mains », demande-t-il public dès le début, avant de conclure « Salut mes amis, wonderful » lors de la fin du deuxième morceau. La suite ne sera qu’une irrésistible suite de mélange entre les deux langues, avec l’apothéose : « Je m’appelle Justin. Justin Bridoux, comme le saucisson »
Et c’est effectivement la fête à la saucisse sur scène. Justin chante, Justin joue de la guitare, Justin fait le poirier sur l’intense "Get Your Hands Off My Woman", Justin s’en prend (gentiment) à un spectateur du premier rang : « toi, j’ai vu que tu ne chantais pas ! » On imagine l’émoi du quidam ainsi interpellé…
Mais Justin se retrouve aussi pris à son propre jeu, lorsqu’un inconnu dans la foule se lance dans une vocalise ultra haut perchée à la King Diamond. Il en rigole, et la foule applaudit. Plus tard, une spectatrice projette un soutien-gorge de taille respectable sur scène. Justin Hawkins, qui a laissé tomber veste et tee-shirt, n’hésite pas une seconde. Il s’empare de l’objet et l’accroche… sur son dos.


Jusqu’à "Givin’ Up", tout va bien. Mais la mécanique s’enraye quelque peu ensuite. Rufus Taylor s’extirpe de son kit de batterie, et prend le micro pour chanter la ballade "My Only", tandis que Justin s’occupe de la guitare et son frère Dan de la batterie.
Pas forcément une mauvaise idée, tout ça, mais un vrai ventre mou s’installe alors, avec une deuxième ballade, "Heart Explodes", puis une reprise totalement inutile de Jennifer Rush, "The Power Of Love".

Le quart d’heure romantique, certes, nous sommes à Paris, mais quand même ! D’autant que Justin ne force pas trop sa voix. Bref, on commence à s’ennuyer un peu. "Friday Night" et "Japanese Prisoner Of Love" permettent de redresser la barre, mais le groupe se remet ensuite à faire n’importe quoi. Un couplet du "Immigrant Song" de LED ZEPPELIN, Justin qui improvise à la guitare…
Que de temps perdu, là où le groupe aurait pu jouer une autre merveille issue de son répertoire !
Seul mérite de l’opération, l’arrivée en guise d’apothéose du méga-hit "I Believe In A Thing Called Love" soulage tout le monde, et provoque une véritable frénésie dans la salle. 
Au rappel, "One Way Ticket", souvent proposé lors de la tournée, est oublié. Place directement à l’efficace "I Hate Myself" que vient interpréter Justin désormais affublé d’un manteau.
Une petite citation du "Hearbreaker" de LED ZEPPELIN (décidément !) et l’affaire est pliée au bout d’une heure 45, laissant pas mal de spectateurs et de fans sur leur faim.
THE DARKNESS n’a ce soir pas donné le meilleur concert parisien de sa carrière, c’est clair.
Doit mieux faire la prochaine fois !
 


Blogger : Michel Valentin
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