14 novembre 2025, 16:34

MASS HYSTERIA

"Vae Soli: Hellfest 2024"

Album : Vae Soli: Hellfest 2024

Un petit événement il va sans dire. 2024 fut un moment clé dans la carrière de l’un des mastodontes de la scène metal française. « Ils ont enfin été consacrés aux victoires de la musique ? » me demanderez-vous, « non, les académiciens sont toujours aussi durs de la feuille. Mais ce n’est pas grave ». En juin 2024 MASS HYSTERIA a joué sur la mainstage du Hellfest, juste avant… METALLICA. Voici en souvenir de cet événement, le live « Vae Soli: Hellfest 2024 ».

Il s’agit également de défendre le diptyque « Tenace ». Donc ouverture sur "Mass Veritas", des riffs obsédants pour une rythmique Fritz Languienne, une batterie Metropolis qui souffle à travers des tubes pistonnés. Le public est présent, on l’entend, malgré une pluie qui s’est invitée à la fête. On enchaîne avec le hit drapeau du groupe, "Positif à Bloc", car les MASS n’oublient jamais de brandir leur message optimisme. Dans la grisaille, les poils se hérissent de bonheur sur "Chiens de la Casse" attendu comme le messie… des circle-pits.

Une heure de set, c’est beaucoup à Clisson, c’est peu toutefois pour défendre 30 ans de carrière. L’album « Maniac » est le plus représentés avec 4 extraits. Coup sur coup (de masse), MASS HYSTERIA nous assène "Nerf de Bœuf", avec ses riffs si saignants que l’on admire quand Yann et Fred deviennent des (Kerry) King de la 6 cordes, puis sans nous laisser respirer "Se Brûler Sûrement" monte le rythme jusqu’à un paroxysme de frappes, Jamie n’est pas en reste pour se lâcher et harangue le public, et de guitares rugissantes. Mouss, toujours magnifique en maître de cérémonie avec ses encouragements positifs, annonce l’arrivée de "L’Emotif Impérieux", encore un bel extrait où l’on savoure des paroles Audiardesque sur des riffs lourds comme le plomb. On en aurait voulu plus de morceaux de ce diptyque.

Retour à « Maniac » décidément ils y tiennent, mais c’est tellement compréhensible au vu de cet album mémorable, voilà "Reprendre mes Esprits", machine à énergie qui se mue en sons déments, des pulsations thrash qui nous font vibrer de plaisir. "Aromes Complexe" enfonce le clou afin de bien nous crucifier sur place. 60 000 spectateurs en pleine génuflexion, on dit respect. MASS HYSTERIA profite à fond de l’avancée scénique bâtie pour les 4 Horsemen.

Vient l’instant solennel. Recueillement sur "L’enfer des Dieux", ou comment MASS HYSTERIA a su extraire de la laideur terroriste l’un des morceaux les plus forts en émotion, en humanité. Sous la pluie de Clisson c’est le recueillement, c’est la positivité et l’ouverture d’esprit qui s’opposent à l’obscurantisme. Regonflés (à bloc) on se bouge sur l’hypnotique "Tenace" et ses pulsations machinales, l’ami Fritz Lang n’est jamais très loin comme on dit en Alsace. Nous effectuons un bond temporel jusqu’au précédent millénaire pour groover sur "Contraddiction", bien que j’avoue que cet instant se savoure mieux en salle. C’est déjà le sprint final.  Sans réel surprise, avec un beau wall-of-death MASS HYSTERIA exécute "Plus que du Metal", hymne officiel qui clôt à merveille un show dantesque.

J’ai écouté avec plaisir ce live. Oublié les nombreuses incivilités de quelques festivaliers de chez wish, j’ai vécu une deuxième fois un moment inoubliable du metal français. Bon, en bon français pinailleur je me demande pourquoi l’excellent morceau "Vae Soli" que j’adore n’est pas venu appuyer un set du même nom. Toutefois ce n’est qu’un détail (en somme). Merci MASS HYSTERIA, pour votre… ténacité.

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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