17 octobre 2025, 23:59

IGORRR + MASTER BOOT RECORD + IMPERIAL TRIUMPHANT

@ Paris (L'Olympia)


Après la sortie triomphale de son nouvel album « Amen », c’est un euphémisme de dire qu’IGORRR est attendu par le public d’un Olympia plein à craquer ! Après avoir passé cinq ans à parcourir le monde pour défendre « Spirituality And Distortion », le groupe mené par Gautier Serre propose une nouvelle set-list, une nouvelle scénographie et un show dont on sait d’avance qu’il est dantesque. Le groupe a emmené deux invités de marque : IMPERIAL TRIUMPHANT, groupe de metal extrême dont le style est trop éclectique pour que l’on puisse y apposer une étiquette définitive, et MASTER BOOT RECORD, groupe italien de "computer metal", style assez peu connu.
 

Une fois arrivé et installé devant la scène, on se permet d’écouter les conversations de fans aux alentours. Si l’album d’IGORRR est sur toutes les lèvres, les attentes pour IMPERIAL TRIUMPHANT se font également entendre très distinctement. Quelque part entre black metal, death metal et jazz, le trio intrigue autant qu’il fascine et est très attendu pour cette première partie, bien que le public soit globalement surpris qu’il se contente d’ouvrir le bal, étant donné que sa notoriété est supérieure à celle de MASTER BOOT RECORD. Le trio entre en scène masqué, comme à son habitude, chacun des trois masques étant à l’effigie d’une divinité spécifique. Le batteur, paré du masque d’Hécate, est relativement sage avec un jeu très jazzy, pendant que le bassiste, au masque de Baal, chauffe la foule en arpentant sans cesse la scène. Le chanteur/guitariste, au masque d’Apollon, impressionne par sa prestance et son jeu de guitare complexe. Pendant une trentaine de minutes, le public reste fasciné par IMPERIAL TRIUMPHANT tant la maîtrise est complète, et c’est sous une ovation sincère et enthousiaste de l’Olympia au grand complet que le trio américain quitte la scène.


Au tour de MASTER BOOT RECORD de prendre les manettes, au sens propre comme au sens figuré. En effet, le trio italien, dont l’esthétique est très inspirés par celle des jeux vidéo, entre sur scène en montrant fièrement une console Commodore. Sur les côtés, on aperçoit des écrans cathodiques montrant divers jeux vidéo, tandis que le fond de scène est agrémenté de projections vidéos de gameplay de jeux vintages. Au niveau du jeu de scène, ça joue à fond ! Les morceaux 100% instrumentaux et composés à 100% par ordinateur (c’est le concept du groupe) sont joués de manière virtuose et les solos s’enchaînent non-stop. On perçoit cependant assez vite une limite à la musique de MASTER BOOT RECORD : à la fin du set, on n’a retenu absolument aucun morceau et leur set laisse une impression de chaos certes maîtrisé, mais peu compréhensible pour l’auditeur.


Un rideau enveloppe la scène quand vient le tour d’IGORRR d’investir l’Olympia. Sur "Daemoni", la nouvelle scène utilisée par le groupe se révèle. Le décor est simple : deux silhouettes inquiétantes à droite et à gauche du fond de scène et des promontoires arborant des centaines de mains qui donnent du relief à l’espace d’expression du groupe. Au centre, un I stylisé trône fièrement, comme une lettrine qui débute ce show hors du commun. Gautier Serre est placé sur le côté, en parfaite symétrie avec le batteur Rémi Serafino. Martyn Clément vient vite compléter la partie instrumentale du groupe, avant que JB Le Bail et Marthe Alexandre ne prennent le devant de la scène avec leurs voix qui s’entremêlent magnifiquement sur ce titre d’ouverture. On réalise vite qu’IGORRR nous a préparé une soirée mémorable ! Le son est réglé au millimètre tandis que les lumières font partie intégrante du show sans faire simplement office de faire-valoir. On le remarque notamment sur "ADHD" ou "Very Noise", interprétés en grande partie en solo par Gautier Serre.


Tandis que le public crée un véritable séisme (un sismographe placé directement sur scène aurait sans doute permis d’en mesurer l’importance), les tableaux s’enchaînent avec une beauté et une simplicité relative. Pas de lance-flammes ni d’explosions pour ce show, intégralement basé sur le son, les lumières et le jeu de scène. Marthe Clément, qui a longtemps été comparée aux deux chanteuses qui l’ont précédée, se révèle totalement, tant sur les anciens titres comme "Nervous Waltz" que sur ceux écrits pour elle sur l’album « Amen ». Ainsi, on se rend compte qu’elle est totalement dans son élément sur "Silence", l’un des meilleurs singles du dernier album, qui convainc totalement le public que la partie mezzo-soprano d’IGORRR est entre de bonnes mains. De même, JB Le Bail, qui est là depuis légèrement plus longtemps que sa collègue, confirme qu’il est le bon choix sur "Pure Disproportionate Black and White Nihilism" qui met tout le monde d’accord.


Alors que le set avance très vite, on se rend compted’à quel point « Amen » permet à IGORRR de renouveler son set et à quel point cette nouvelle tournée est encore plus inarrêtable que celle de "Spirituality and Distortion". Le projet devenu groupe sort des sentiers battus mais coche toutes les cases : c’est beau, c’est violent, c’est énergique, c’est drôle par moments, c’est bien produit, la scénographie est travaillée et la setlist est tellement variée qu’on ne s’ennuie pas une seconde. La bonne nouvelle, c’est qu’IGORRR passe très probablement bientôt près de chez vous ! Gardez l’œil ouvert !
 

Blogger : Valentin Pochart
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