Le voici, le nouvel album de RISE OF THE NORTHSTAR. « Chapter 04: Red Falcon Super Battle! Neo Paris War!! » m’est livré, aussitôt je le glisse dans la platine.
Voix de pilotes concentrés dans la radio de la tour de contrôle, des pistons glissent, le cœur d’une machine bat en mesure et des turbines se chauffent, c’est "Turbo-Intro". Puis vient l’heure d’une revanche, des mechas contre des Kaiju. "Payback" en fait l’écho, la rythmique est toujours aussi syncopée, sons scratchés dans une belle fusion moderne, les riffs glissent sur l’huile des articulations des robots géants, Vitia fait virevolter son chant franglish entre deux respirations haletantes. Nous traversons un "Neo Paris" au groove guerrier, des guitares matraquent férocement et foutent à terre des neo-mutants aux visages blafards, les chœurs lâchent une exaltation empreinte de souffrance, de rébellion. Le "Falcon" décolle. Propulsé par une basse et une batterie qui claquent avec rage, le chant survole cette mêlée de metal hardcoeur, le combat est fort, le combat est sans pitié.
RISE OF THE NORTHSTAR a ouvert la voix d’un metal hardcore à la française il y a 10 ans. Pas étonnant de voir le chanteur de LANDMVRKS venir les épauler sur "Back 2 Basics" et lors de l'enregistrement. Les styles des deux géants se jaugent, s’affrontent, puis s’unissent. Le hardcore badass retentit dans l’éclat metalcore. Divin. Ce trajet Paris-Marseille est un hybride qui surprend agréablement, qui balaie les rivalités de tous les classicos. Intermède electro metal intimiste, "Under", avant un retour à du RISE OF THE NORTHSTAR cent pour cent japan addict sur "Pressure", qui relâche ladite pression sur nos épaules, avec des riffs machinaux à la SLIPKNOT, un chant dual plein de morgue et de défi. Nouvel invité en la personne d’Aaron Matts de TEN56., "Nemesis". Rugissements de toutes parts, guitares et humains, pour un condensé de metalcore qui crucifie ses martyrs à grands coups de katana, comme une réminiscence de l’ancienne formation phare d’Aaron (BETRAYING THE MARTYRS).
La lutte entre titans reprend, c’est "A.I.R. Max", avec des riffs et des harangues plus nippon que mauvais. Du RISE OF THE NORTHSTAR pur, tout en audace dans son exercice de style rapcore manga. Autant vous l’affirmer, ça claque et ça fracasse. "Solitary Homeboy" déboule dans une cavalcade, des martèlements, un slam et des chœurs qui prennent bien aux tripes. "No Turning Back" nous rappelle l’influence de SLAYER chez nos amis, avec ces accélérations rythmiques qui dépassent l’entendement et ces guitares hennissantes. Le tout avec des hurlements rageurs cela va de soi.
Le faucon ne chassant pas les mouches, "Desolation Hawk" est une battle-rap qui vire au thrashcore. Dernier morceau, RISE OF THE NORTHSTAR livre son ultime combat, des missiles surpuissants sont lâchés par-delà les sirènes de l’Apocalypse, l’ennemi se trouve acculé dans les cordes, avant d’être proprement atomisé. Il n’avait aucune chance. On se quitte avec les intimistes salutations rap de "75 Outro", une frappe façon « Paris japanime style ». Mission accomplie, le mecha regagne son hangar.
RISE OF THE NORTHSTAR a déclaré il y a peu : « Avec ce 4e album, nous avons voulu surprendre notre public tout en restant fidèles à notre ADN, en apportant du neuf sans crucifier l’ancien. L’ère de « Shogun No Shi » est terminée, bienvenue au super Mecha Falcon, symbole d’une modernisation du fond et de la forme, du son à l’écrit – L’Etoile du Nord est de retour ! ». Le message dégagé par ce skeud est on ne peut plus explicite !