
Après nous avoir bien mis l’eau à la bouche avec ses différents EPs, l’entité NOIRSUAIRE arrive en cette toute fin d’année chargée d’un beau cadeau : un premier album de true-black metal vampirique et empoisonné : « The Dragging Poison ». N., seul à la barre, nous a parlé de ce qui a été aux fondements de cette nouvelle étape et des acteurs qui ont permis la réalisation de ce projet sombre et puissant, à quelques semaines de sa sortie...
Quels sentiments t’animent à quelques jours de sa sortie du premier album de NOIRSUAIRE, « The Dragging Poison » ?
N. : A un mois de la sortie de mon premier album je suis impatient et excité. Heureusement que j'ai des interviews pour calmer cette impatience et me faire penser à autre chose. Même si cet album est terminé depuis plusieurs mois et que je suis en train de travailler sur de nouveaux titres, la sortie de « The Dragging Poison », notamment sa matérialisation sur supports physiques est un grand moment de satisfaction pour le fan et collectionneur de musique au format physique que je suis.
Justement, l’album va sortir dans des formats différents : CD, vinyl, cassette... C’est donc important pour toi de varier les supports ?
Je suis fan du format physique. Le digital ne m'intéresse pas. J'ai une préférence pour le format CD mais c'est tout de même idéal de proposer tous les formats. J'achète énormément de disques et il me semblait obligé que la musique que je crée soit disponible au format physique également.

Tout comme sur les EPs précédents, le black metal que tu présentes est très fidèle à celui plutôt underground des années 90. Est-ce une source d’inspiration sans fin ?
Oui et non. Oui car c'est le style de black metal qui me plaît et m’inspire le plus. Et non car c'est le seul style que je sais jouer convenablement et qui me vient naturellement. Tant que de nouveaux riffs sortent de mon imagination et qu'ils me plaisent c'est que l'inspiration est là et qu'il n'est pas l'heure d'arrêter.
Les neuf morceaux présents sur « The Dragging Poison » sont autant de morsures incisives qui tétanisent les auditeurs par leur brutalité et qui peu à peu nous happent dans l’obscurité, laissant place à une grande sérénité. Est-ce ça, le « Dragging Poison » ?
Merci beaucoup pour ce descriptif. Le "Poison Traînant / Entraînant" fait référence à la corruption physique liée au principal sujet lié à NOIRSUAIRE, soit le vampirisme. L'inoculation d'un poison corrompant un être et l'entraînant vers les ténèbres éternelles.
Est-ce que la musique, et le black metal en particulier, est une façon pour toi d’instiller un message ou une philosophie de vie ?
Aucun message à faire passer. Si j'en avais un, j'aurais choisi un style au chant plus intelligible que le black metal. Mais je ne suis pas un donneur de leçon. Plutôt du genre à taper dans une pendule pour la remettre à l'heure et par la même occasion la casser. Ce qui est stupide et donc loin d'être un trait philosophique, moralisateur ou même polémique.
Comme tu nous le disais précédemment, tu es le seul maître à bord dans NOIRSUAIRE, mais on peut noter quelques invités sur l’album. Le premier, de taille, est ce jeune organiste, Mildrac, que l’on entend jouer sur "Withering Veins", lui conférant une grande solennité. Tu peux nous en dire plus à ce sujet ?
Mildrac est un jeune organiste local vivant à Foix qui, du haut de ses 17 ans, a déjà des années d'expérience musicale. Il a débuté de façon autodidacte après être tombé sous le charme des orgues, a commencé à se faire un nom avant d'être repéré par une professeur de piano de renom issue de la Schola Cantorum. Mildrac joue régulièrement, plusieurs fois par semaines pour des messes, des concerts etc...
Vient aussi BST, qui officie entre autres dans SOTHERION, et qui prête sa voix sur "Fogged By The Leaves Of Pestilence". Il a aussi mixé et masterisé l’album dans son studio. Comment est venue l’idée de cette collaboration ?
BST devait à la base uniquement masteriser l'album mais quand Osmose Productions ont voulu signer NOIRSUAIRE, ils m'ont de suite proposé / suggéré d'avoir un vrai mixage et on s'est mis d'accord sur BST dont l'expérience n'est plus à démontrer. Il devait y avoir des invités sur cet album, en particulier sur le titre "Fogged By The Leaves Of Pestilence" mais ils n'ont pas fait leur part. En échangeant avec BST sur le mixage je lui ai proposé de participer. Aussi simple que ça. J'espère néanmoins que les guests initialement prévus pour figurer sur « The Dragging Poison » seront disponibles pour l'album suivant.

Comme tu sais t’entourer, David Thiérrée a réalisé la pochette de l’album. C’est un ami de longue date et il doit suffisamment te connaître pour savoir ce que tu attends de son travail. Comment avez-vous procédé ? A-t-il eu accès à ta musique avant qu’il dessine la pochette ou lui as-tu donné des idées, une orientation à suivre ?
David est un ami proche depuis des années. J'ai découvert son travail avec la jaquette du premier album de WARLOGHE « The First Possession », un artwork qui me fascine toujours autant et dont il m'a d'ailleurs offert une reproduction. J'ai tout de suite pensé à lui quand il a été question de l'album car je ne voyais personne d'autre pour l'artwork de cet album. Je lui ai évidemment donné quelques références et l'ai laissé faire. Le résultat a dépassé mes attentes et je suis déjà impatient de voir ce qu'il fera pour l'album suivant.
C’est donc le label mythique Osmose Productions qui prend en charge « The Dragging Poison ». Tu dois être content de cette collaboration ? As-tu eu d’autres propositions ? Et si oui, comment s’est fixé ton choix ?
Lorsque j'ai obtenu un résultat à peu près satisfaisant de l'enregistrement , j'ai démarché des labels qui avaient déjà manifesté de l'intérêt pour NOIRSUAIRE et d'autres qui auraient pu être intéressés car j'appréciais leur catalogue, leur vision, leur façon de travailler. J'ai reçu plusieurs propositions mais celle d'Osmose a été choisie d'emblée car elle rassemblait tout ce que je recherche dans un deal et chez un label : promotion, bonne distribution, solide réputation qui n'est plus à faire. Ajoute à ça qu'Osmose possède à mes yeux le meilleur back catalogue du black metal, parmi lequel on retrouve des sorties qui sont de véritables piliers et monuments d'inspiration pour la musique que je crée, « Heaven Shall Burn » et « Nightwing » de MARDUK, les premiers IMMORTAL... je n'avais pas à hésiter. Oui je suis extrêmement ravi et honoré d'avoir intéressé telle structure. Sur un plan plus personnel et anecdotique, voir l'artwork de « The Dragging Poison » aux côtés du « Glorification » de MARDUK m'est extrêmement plaisant car c'est une pochette qui me hante et me fascine depuis près de 30 ans et celle de « The Dragging Poison » y fait référence.
Pour un groupe très underground, tu es pourtant très présent et actif sur les réseaux sociaux. Est-ce un passage obligé pour la promotion actuelle ? Une façon de fédérer un public sur-sollicité par la diffusion sur les plateformes de streaming ?
Les réseaux sociaux sont à la fois le mal de notre époque et un de ses symptômes les plus détestables. Tu ne trouves pas que les gens sont devenus égocentriques ? À commencer leurs phrases par "Moi Je", à ramener le moindre sujet de discussion à leur personne, pensant qu'ils peuvent voler alors qu'ils ne savent pas marcher. Mais ce mal est nécessaire pour la promotion et des échanges à condition que ça soit bien fait bien sûr. J'ai rencontré par ce biais des artistes, labels très intéressants avec qui j'ai tissé des liens.
Lors de la dernière interview, on avait évoqué la possibilité de concerts. As-tu peaufiné la question ? As-tu déjà des propositions ?
Le sujet se précise et NOIRSUAIRE a intégré les rangs d'Onodrim Booking. J'ai reçu bon nombre de propositions de concert auxquelles je n'ai malheureusement pas pu répondre de façon positive. Les concerts n'ont jamais été une idée, une éventualité et encore moins une priorité. De plus, impossible pour moi d'avoir un line-up live dans mon secteur. Onodrim Booking m'a trouvé des musiciens live et je travaille actuellement mais de façon épisodique et ponctuelle à la possible matérialisation de NOIRSUAIRE sur scène. Mais la priorité est la sortie de cet album sa promotion ainsi que la composition de nouveaux titres
On te souhaite le meilleur pour l’année à venir...
Merci Aude. 2026 s'annonce déjà chargée car Khaoszophy Productions a proposé de rééditer les deux premiers EPs sous forme de recueil aux formats CD, vinyle, cassette etc... Je suis en train d'apporter les dernières touches à l'artwork. Un projet de split EP est également sur ma liste de travail et devrait être composé d'un titre à la base prévu pour l'album mais finalement non retenu, d'une reprise et peut-être un vieux titre réenregistré. J'attends également la sortie de la version vinyle de l'EP « The Wrath Of The Silent Temples ». Et en même temps que je compose de nouveaux titres, le deuxième album prend forme et est écrit et maquetté à hauteur de 30%.
