George Lynch fait clairement partie de ces artistes qui sont passés à côté d’une très grande carrière. Ses qualités de guitariste et de compositeur n’ont hélas pas suffi aux deux grands groupes de sa vie, DOKKEN et LYNCH MOB, pour accéder au rang de formations incontournables.
La faute sans doute au manque de chance, mais aussi à des décisions incompréhensibles, des comportements pas toujours faciles à suivre. Pour ne prendre que LYNCH MOB, pourtant son projet personnel, lancé en fanfare en 1989 et marqué par la sortie du très bon « Wicked Sensation » (1990), il a par la suite été très difficile de suivre la trajectoire de la formation, entre incessants splits et changements de personnel, sans oublier des virages artistiques pour le moins déroutants (au hasard, « Smoke This », en 1999, disque qu’on évite soigneusement de réécouter).
Lynch a annoncé en 2020 que son groupe changerait de nom, décision annulée deux ans plus tard. Puis il s’est lancé dans une tournée d’adieux, à laquelle vient de succéder un nouvel album studio ! Et il n’est pas impossible, d’après les dernières informations disponibles, que LYNCH MOB remonte à l’occasion sur scène.
Un chaos permanent qui ne plaide pas en faveur de ce « Dancing With The Devil », tout juste sorti chez Frontiers. Pourtant, une information nous a fait dresser l’oreille. Le groupe qui a enregistré ce disque est le même que celui qui avait sévi sur « Babylon », en 2018. Soit, outre Maitre Lynch, Gabriel Colon au chant, Jaron Gulino à la basse, et Jimmy d’Anda (ex-BULLETBOYS) à la batterie. Quoi, de la stabilité chez LYNCH MOB ? Avouez qu’il y avait de quoi enquêter !
Et nos investigations ont permis de découvrir que cette Danse avec le Diable avait de la tenue. Alors oui, il faut passer outre la voix de Colon, un peu crispante au début mais à laquelle on finit par s’habituer. Mais "Dancing With The Devil", "Pictures Of The Dead", "Saints And Sinners" ou "Lift Up Your Soul", qui ouvrent le recueil, s’écoutent sans problème. Des chansons qui ne fracasseront aucun hit-parade à travers le monde, mais font consciencieusement le job pour qui aime son heavy bien mélodique.
C’est après la très moyenne "Machine Bone" que les choses deviennent réellement intéressantes. "Follow Me Down" s’avère carrément excellente, avec un super refrain et un joli solo de l’ami George. "Golden Mirror", un instrumental, calme le jeu, avant une fin de disque qui prouve les qualités musicales de M. Lynch. "Sea Of Stones" est un blues psychédélique poisseux et prenant qui peut faire penser au génial "Bridge Of Sighs" de Robin Trower. "The Stranger" constitue une des meilleurs power-ballads entendues récemment, et même le morceau bonus réservé à l’Europe, "Somewhere", tient son rang. Là, pour le coup, ce serait vraiment dommage que LYNCH MOB raccroche les gants sans nous avoir donné l’occasion d’écouter quelques-uns de ces nouveaux titres sur scène.
Et pourquoi pas lors du prochain Frontiers Festival, en mai 2026 ?