L’aube se lève lentement sur un matin de décembre. Elle s’allonge et, soudain, LYING DAWN apparaît avec son premier album « Nothing Remains The Same ». Désormais quartet, le groupe composé de Will Maggot (guitare), Pilou Courtieu (chant), Félix Moal (basse) et Vadim Hoch (batterie) livre un album aux huit titres envoûtants, entre grunge et metal alternatif.
Après avoir connu quelques évolutions de line-up, LYING DAWN est un quartet depuis seulement un an et la formule lui sied bien. L’ensemble est rugueux, interpelle les oreilles et fonctionne à merveille, au point de dépasser les attentes habituelles que l’on peut avoir pour un premier album. Le chant est éraillé juste assez pour transmettre le mal-être dont il est question dans les textes, la guitare et la basse sont abrasives sans être omniprésentes et la batterie équilibre l’ensemble avec des fondations solides.
Ce premier album a un goût d’inspirations évidentes : impossible de ne pas entendre l’inspiration d’ALICE IN CHAINS dans les harmonies des refrains de "Weary Man’s Song" et "Abused", mais surtout dès le premier couplet du titre "Opium". Le grunge est lent, dérangeant, collant comme dans les années 90 et pourtant plus moderne qu’un simple revival de « Dirt ». À croire que c’est finalement BUKOWSKI, qu’on croit déceler dans "Abused", qui s’est nourri des compositions au style grunge du groupe de Jerry Cantrell tellement le mélange opéré par LYING DAWN emprunte aux deux styles, sans toutefois tomber dans la répétition ou l’imitation plate.
Chaque titre porte en lui les germes d’une révolte contre une forme d’oppression. "Code Zero" fonctionne comme un hymne contre les puissants et les politiciens qui pensent détenir le pouvoir tandis que "Does He Remember" et "Abused" prennent la parole contre les violences familiales et la maltraitance infantile. "Weary Man’s Song" dresse quant à lui, avec force et justesse, le portrait d’un homme qui lutte contre la dépression. On pourrait croire que le texte a une place prépondérante dans la musique de LYING DAWN, mais c’est sans compter sur les passages instrumentaux de l’album : chacun d’entre eux offre un moment plus suspendu, entre support de méditation et musique propice aux headbangs. L’album s’achève sur le très beau "Through The Window" dont on ne soupçonne pas la douceur avant de l’avoir écouté. Le groupe montre ainsi l’étendue de son répertoire aux ambiances variées, ainsi qu’un aperçu de son talent.