Un an après le passage du groupe lors de la cérémonie des Jeux Olympiques et quelques mois après avoir remporté un premier Grammy Award et joué au festival de Carcassonne le 29 juillet dernier, il était temps pour GOJIRA de rejouer en France le temps d'une tournée de treize dates, pas une de moins ! Accompagnés du jeune groupe de metal extrême danois NECKBREAKKER et des vétérans canadiens du hardcore COMEBACK KID, les Frenchies ont donc monté une tournée de véritable tête d'affiche. Si le chanteur/guitariste Joe Duplantier a dû ranger les guitares pour cause de blessure à la main droite, les attentes sont tout de même élevées pour la soirée qui affiche complet ce 30 novembre à l'Accor Arena de Paris !
Suite à un souci d'agenda, nous avons dû manquer NECKBREAKKER (au sujet duquel les retours qui nous sont parvenus ont été très positifs). C'est donc par COMEBACK KID que débute notre soirée et la bande d'Andrew Newfeld est visiblement en forme ! Avec un set plutôt équilibré de 45 minutes, le groupe de hardcore nous offre un bel aperçu de sa riche discographie : "Heavy Steps", "Talk Is Cheap", "G.M. Vincent And I"... Le public ne se fait pas prier longtemps pour lancer les premiers pogos et walls-of-death, avec pour point culminant une reprise sauvage de "Refuse/Resist" de SEPULTURA. Andrew Newfeld raconte comment GOJIRA l'a appelé au lendemain des Grammys pour lui proposer cette tournée, puis annonce "Crossed" pour lequel Joe Duplantier (en featuring sur la version studio de ce titre) est malheureusement absent, mais il demande également au public de hurler assez fort pour qu'il nous entende depuis les backstages, et le public de s'exécuter. Le set est hyper énergique et on voit la foule s'éclater au milieu de la fosse... Mais de loin, dans les gradins, on ne voit que les musiciens bouger avec des lumières monochromes, malheureusement. C'est donc un peu frustrés qu'on chante enfin "Wake The Dead" avec le groupe, en espérant un prochain passage dans une salle plus adaptée au hardcore de COMEBACK KID.
© Benjamin Delacoux | HARD FORCE
L'ambiance monte encore alors que les écrans de GOJIRA s'allument. Devant une scène composée d'arcs de cercles savamment disposés, GOJIRA lance le set sur "Only Pain" qui pose immédiatement les bases : son réglé de manière chirurgicale, visuels impressionnants, lance-flammes... Les Français ont fait les choses en grand, au point qu’on en oublie que la blessure de Joe Duplantier était imprévue tant Greg Kubacki (CAR BOMB) assure à la guitare ! Joe reprend tout de même son instrument le temps d'un breakdown sur "The Axe" avant de s'élancer dans le premier extrait de « From Mars To Sirius » de la soirée : l'immense "Backbone" ! En effet, l'album le plus culte du groupe fête cette année ses vingt ans et il est bien représenté ce soir ! "From The Sky" et un medley de "Where Dragons Dwell", "To Sirius", "Ocean Planet" et "In The Wilderness" sont également interprétés... Ainsi qu'une version absolument incroyable de "Flying Whales" pendant laquelle le public est survolé par des baleines gonflables dirigées par des drones (vous avez certainement vu passer des images de ce morceau sur les réseaux sociaux).
À chaque nouvel extrait, on réalise une fois de plus à quel point le talent de GOJIRA pour la composition de morceaux aussi complexes qu'entraînants et variés en a fait l'un des groupes les plus importants de la scène metal moderne, mais il serait dommage d'oublier le sens du spectacle du quartette. Une fois passé "Flying Whales" un mystérieux voleur portant les bijoux de la couronne volés au Louvre fait irruption sur scène, la Joconde sous le bras, et si on trouve qu'il ressemble étrangement à Mario Duplantier, ce genre d'invité surprise ne passe pas inaperçu. Et en parlant d'invités, Marina Viotti est également de la partie ! La chanteuse lyrique mezzo-soprano vient en effet se joindre à GOJIRA sur le désormais culte "Mea Culpa (Ah! Ça Ira!)", mais aussi sur "The Chant", chanson un peu plus calme extraite de « Fortitude ».
Après une version magistrale de "Amazonia", GOJIRA quitte brièvement la scène de l'Accor Arena pour mieux revenir sur "L'Enfant Sauvage", à la fois haut en couleurs... Et en flammes ! La température monte d'un cran et c'est sur le magnifique "Global Warming" (interprété pour la première fois sur cette tournée, vingt ans après sa sortie sur « From Mars To Sirius ») que le set se termine. GOJIRA a de nouveau conquis l'Accor Arena et le public rugit alors que Mario Duplantier et Jean-Michel Labadie se lancent dans la foule pour surfer sur des métalleux aussi déchaînés qu'une tempête. Il était déjà indéniable que GOJIRA faisait partie des Grands groupes de metal de notre époque, mais ce concert, dépassant les frontières du milieu metal par la notoriété plus grand public acquise depuis 2024, a placé GOJIRA comme ambassadeur parfait de tout ce qu'on aime dans cette musique auprès de tous les publics.
