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2012 © Fabien Bouillet |
En approchant de la salle dans l’après-midi, histoire d’aller interviewer les gars de JIM JONES REVUE (bientôt disponible), c’est la surprise : un attroupement. Mazette, The JIM JONES REVUE serait-elle devenue tellement populaire que les fans feraient la queue plus de 3 heures avant le concert ? En fait non. S’il y avait la queue, c’était celle, toute en blazers et cheveux bleus, des militants UMP qui attendaient pour voter, sans penser qu’ils allaient nous donner quelques bonnes occasions de rigoler les jours suivants.
Pour sa énième venue en France, leur deuxième maison, le premier pays à les avoir reconnu comme les nouveaux messies du rock’n’roll, les cinq Britanniques de JIM JONES REVUE ne débarquent pas les mains vides. Ils viennent balancer les chansons de leur excellent nouvel album, le troisième, à la fois très riche et bien produit, dans une tournée de 15 dates.
Dans leurs bagages, ils ont emmené les PARLOR SNAKES, un groupe franco-américain plutôt garage, dont la musique lorgne vers le GUN CLUB. Dès les premières mesures, on sait que la soirée est placée sous le signe de l’énergie. A grands coups de compos pêchues, le groupe chauffe le public, venu pour en prendre plein les esgourdes et les mirettes.
« Belles chaussures ! », remarque une fille qui arrive au premier rang, pouvant ainsi voir les pieds d’Eugénie Alquezar. La chanteuse focalise tous les yeux de l’assistance. Elle ne ralentit jamais la cadence, déchaînée devant son micro, soutenue par un bassiste et un gratteux (l’Américain) efficaces et surtout par un batteur excellent, quoique moustachu. PARLOR SNAKES se révèle être une excellente première partie pour entamer la soirée.
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2012 © Fabien Bouillet |
La petite scène du Connexion va alors vivre un grand moment.
La JIM JONES REVUE est réputée pour ses prestations scéniques plus qu’énervées, de véritables décharges électriques pour le public, données par 5 mecs qui font dans l’urgence et donnent tout à chaque fois.
Une clameur les accompagne dans la descente de l’escalier, normal pour une revue. Ils lâchent tout de suite les chevaux avec « Where Da Money Go », le 1er single du nouvel album. Un disque qui sera mis à l’honneur ce soir, puisque presque tous les titres sont sur la set-list. On est tout de suite rassuré, même si on ne s’en faisait pas trop : les nouvelles chansons dépotent vraiment sur scène. Elles sont aussi sauvages que les autres.
Jim Jones, même avec quelques légers problèmes de gorge, sollicite ses cordes vocales comme si de rien n’était. Voilà un homme qui arrive à avoir de la saturation dans la voix, comme il en colle sur sa guitare. Il saute, s’approche du bord de la scène, n’hésite plus à faire participer le public. Ça danse, ça chante.
A ses côtés, Gavin Jay plombe l’atmosphère avec sa Rickenbacker. Lui aussi y ajoute de temps en temps de la saturation, donnant un petit côté kilmisterien au son de sa basse. Rupert Orton assène des riffs grassouillets à souhait sur ses Gretsch ; Nick Jones malmène sa batterie qui ne lui a pourtant rien fait. Mention spéciale à Henri Herbert qui joue du piano debout. Et comme tous les autres, il n’est pas là pour faire de la figuration. Il suffit de voir l’état de la scène à la fin du concert. Elle est couverte de sueur. S'ils commencent le concert avec veste ou blouson de cuir, ils les enlèvent rapidement... il fait chaud sur scène.
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2012 © Fabien Bouillet |
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2012 © Fabien Bouillet |
Sur « 7 Times Around The Sun », Rupert Orton et Gavin Jay posent leurs instruments pour faire les chœurs. avec « In And Out of Harm’s Way », la Revue arrive à rendre l’atmosphère aussi poisseuse que sur la version de l’album, tout le monde transpire.
Pas de souci, les années passent et JIM JONES REVUE ne mollit pas. Sur scène, c’est encore une baffe magistrale que le groupe a collée aux spectateurs. Le mètre étalon de ce que doit être un concert de rock’n’roll. Tout à fond ! De très bonnes chansons, de bons zicos et un sacré hurleur ; comme Little Richard ou Elvis avant lui, Jim Jones est aussi très très charismatique. S’il ne le sait pas encore, il l’apprend lorsqu’une spectatrice lui colle la main au paquet alors qu’il remue le pelvis devant le premier rang. « What a fuckin’ place ! », conclura-t-il cette manifestation de joie. On ajoutera : « Quel putain de concert ! »
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2012 © Fabien Bouillet |
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2012 © Fabien Bouillet |
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2012 © Fabien Bouillet |
Set-list :
- Where Da Money Go ?
- Never Let You Go
- Shoot first
- Burning Your House Down
- Catastrophe
- Killin’ Spree
- Chain Gang
- Righteous Wrong
- 7 Times Around The Sun
- Cement Mixer
- Eagle Eyeball
- Rock’n’Roll Psychosis
- In And Out Out of Harm’s Way
- Dishonest John
- 512
- High Horse
Rappel :
- Midnight Ocean & The Savage Heart
- Princess & The Frog
Merci à Paloma et Roxane (Pias), Owen (HDP Group & SLWC Promotions)
Au sujet de l'auteur
Philippe Dynamo
C'est rapidement que Phil rencontre la musique... Un album de POLICE pour son dixième anniversaire, un paquet de 45 tours, beaucoup de daube, le début des radios libres. Premier disque acheté : THE CLASH. L'énergie ! C'est le début des années 80, un grand frère qui écoute Gary Moore, JUDAS PRIEST, DEEP PURPLE et LED ZEPPELIN et ses potes AC/DC et TRUST... Ses propres amis naviguent sur les Stray Cats, VAN HALNE et IRON MAIDEN...
Sa prof' de musique au collège s'arrache les cheveux quand il lui amène BLACKFOOT, SCORPIONS, JOURNEY ou NAZARETH pour écouter en cours... 1983, « Wango Tango » tous les vendredis, premier concert avec DEF LEPPARD, grosse baffe !
Une veste de treillis avec DIO dans le dos, un tee-shirt d'IRON MAIDEN, une veste en jean avec le logo de MOTÖRHEAD en garniture. Tous les mois, la presse : Rock & Folk, Best, puis Enfer Magazine, Metal Attack et Hard Force...
Depuis, un tas de concerts, des festivals, d'abord de hard rock, puis de plein d'autres genres. Les cheveux tombent, le bide pousse, mais la flamme brille encore et toujours.
Devenu journaliste pour dire autre chose que "j'adore ce que vous faites" aux artistes qu'il aime rencontrer. Partager avec eux des moments privilégiés, et d'essayer d'en rendre compte.
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