30 juin 2012, 2:50

YES : "Fly From Here"

Album : Fly From Here
YES connaît une carrière en dent de scie depuis 1994 et le lumineux Talk qui marquait alors le retour du line-up auteur du succès planétaire "Owner of a Lonely Heart". Les efforts studio qui suivirent furent au mieux passables (The Ladder) au pire complètement ratés (Open Your Eyes). Les fans furent surpris d’apprendre que Geoff Downes aux claviers (très inspiré sur le Omega de Asia) et Trevor Horn aux manettes revenaient à l’occasion de ce très attendu Fly From Here. Cette mouture étant à l’origine de l’excellent Drama, il y a plus de trente ans, laissait en effet espérer de grandes choses…Et bien, inutile de tourner autour du pot car ce retour est une surprise aussi inespérée que quasi miraculeuse.

 


"Fly from Here", le morceau titre, est une ancienne composition apparaissant sur quelques enregistrements plus ou moins officiels de YES et des Buggles. Elle est ici étendue sur une vingtaine de minutes, divisée en six parties, construites dans la plus pure tradition : une thématique développée par chacun des membres du groupe puis une reprise collégiale avec un final en feu d’artifice. C’est brillamment construit, les enchaînements sont remarquables, la guitare de Steve Howe fait littéralement des miracles (les vibratos floydiens sur "Sad Night at the Airfield"), bref, c’est tout simplement la meilleure longue pièce du groupe depuis "Endless Dream" en 1994.

 
Évidemment, comme c’est souvent le cas, on se dit alors que les autres titres, après un morceau aussi ambitieux, vont s’apparenter à du remplissage mais ce n’est pas (trop) le cas. "The Man You Always Wanted To Be" est une ballade agréablement popisante avec un refrain plutôt réussi, "Life on a Film" rappelle "Cinema" sur 90125 en parvenant à développer une atmosphére très particulière et "Into The Storm" boucle ce bel album sur une jolie note, à la fois technique et virtuose.

 

 
Seul petit bémol : l’inévitable et inutile solo de Steve Howe, inégalement inspiré depuis trop longtemps. On pourrait aussi débattre sur la voix de Benoît David mais le québécois s’en sort plus qu’avec les honneurs puisqu’il parvient même à faire parfois oublier l’absence de Jon Anderson. En conclusion, Fly from Here est un authentique retour gagnant, une franche réussite et un disque qui s’inscrit d’emblée dans la longue liste des classiques du groupe.
Blogger : Pierre Graffin
Au sujet de l'auteur
Pierre Graffin
Un samedi de 1983, un concert diffusé aux "Enfants du Rock", sur Antenne 2 (cela ne nous rajeunit pas !) : une tournée de GENESIS, celle de l'album où figure "Mama", titre qui fut élu, en son temps, le plus "heavy" de l'année par la presse "hard rock" (le terme "metal" n'était pas encore tellement de mise !) unanime. J'ai su, ce soir-là, ce que j'avais toujours voulu entendre sans jamais pouvoir le définir. A suivi une longue quête, éternellement inachevée, du "Saint Graal" musical. HARD FORCE, avec BEST puis, plus tard, ROCKSTYLE, furent autant de bibles pour moi dans cette soif de connaissance. C'est grâce à eux, notamment, que mes goûts, d'abord très "prog'" s'élargirent à d'autres horizons, du hard mélodique à des répertoires plus "heavy". Ce sont eux, aussi, qui m'ont inculqué l'envie d'écrire pour la musique (ROCKSTYLE, PROGRESSIA...).
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