15 juin 2013, 00:15

TOTO @ Toulouse (Le Zénith)

 

Le groupe californien fête ses 35 ans avec une nouvelle tournée, histoire de montrer qu’ils font encore partie des patrons. Toulouse, un samedi soir…

 

 
 
Pas mal pour un mois de juin. Enfin, il fait beau et ça se ressent devant le Zénith, tout le monde est souriant. La tournée de TOTO passe par Toulouse et il y a foule. Ce soir, c’est soirée 40/50 ans. Pour les mômes amateurs de musique plus velue, il y a DAGOBA à l’autre bout de la ville...
Entrés dans la salle, ça se confirme. Des fauteuils partout, jusque dans la fosse. Dans la fosse ? Un truc qu’on voit plutôt pour Michel Sardou ou dans un festival de jazz (ah, la trompette dans le jâse…).
Alors on se souvient : 1999, au Palais des Sports de Toulouse. TOTO en concert. On s’était plutôt fait chier. Un truc aussi carré que soporifique. Même si le groupe est connu pour ses ballades plus ou moins "power", ils auraient pu éviter de faire un tiers de la set-list. Alors ce soir effectivement, on se dit qu’on aurait pu prévoir un oreiller.
C'est le temps de penser à tout çà que le noir se fait...

Sur le rideau qui cache la scène, des ronds de lumière apparaissent et tournent, bientôt rejoints pas des logos de TOTO  à l’ancienne. Synthés façon musique de film. Coups de toms soulignés par des flashs de lights, l'ombre des musiciens se dessinent. Ça démarre, le rideau tombe, la foule se lève pour applaudir comme d’autres le faisaient pour accueillir Jean Lefebvre au théâtre, c’est le tubesque "On The Run". Le groupe profite du premier break de ce morceau (il y en aura beaucoup ce soir), pour coller les premières mesures aussi saccadées que grandioses de "Child’s Anthem",suffisantes pour confirmer que ce sont d’excellents musiciens, mais qui en douterait, et n’ont pas besoin de beaucoup de temps pour le montrer.
 
Et ça repart sur "On The Runenchaîné avec la fin du plus vieux "Goodbye Eleonore". On ne se rend même pas compte qu’ils ont changé de morceau. TOTO envoie ensuite "Goin’ Home", une bonne chanson enlevée, enregistrée en 1990 avec Bobby Kimball avant son départ, mais publiée seulement 7 ans plus tard, après son retour.
Le lightshow est sobre et efficace, il n’y a pas d’écran, ni d’artifice, ce soir on est venu voir et surtout écouter. Voyage dans le passé, TOTO retrace sa carrière en piochant un peu partout, ils ont  matière pour le faire.

C’est parti pour "Hydra". La vache ! Pas encore de ballade, c’est plutôt rythmé. Il faut attendre le cinquième morceau et un solo de synthés au son marqué DX7 de Steve Porcaro, le seul de la fratrie encore disponible, pour que Lukather, aussi à l’aise au chant qu’à la guitare, entame "I’ll Be Over You", à écouter plutôt en regardant la mer l’été avec le coucher du soleil dans le fond, qu’en allant avec des potes à un concert de MOBÜTU dans un rade de Bretagne. Steve Lukather qui interpelle d’ailleurs le public pour le faire réagir, avec une main sur l’oreille, le guitariste étant au sommet de la pyramide des âges du public présent ce soir.
S’en suit "Rosanna", un des plus gros hits du groupe. Joseph Williams et Lukather se partagent le chant. C'est-à-dire que la plupart des personnes sur scène ce soir chantent, et plutôt très bien. A part Simon Phillips derrière son kit de batterie et Steve Porcaro aux claviers, tout le monde s’y met : le groupe est aussi connu pour ses harmonies vocales.




La fin est terrible, avec un break qui n’en finit pas, magistralement interprété et s’achevant sur un plan de piano énervé de David Paich. Il n’y a que de très très bons musiciens sur scène ce soir. Lukather tape un sacré blues avant de rejoindre son micro pour attaquer "Wings Of Time". Encore un gros solo de guitare plein de nuances. Tout à l’air si facile pour eux, ils n’ont qu’à se faire plaisir.
Le plus Heavy "Falling In Between"débarque sans crier gare, avec son refrain aux tonalités orientales. Après une autre ballade, c’est au tour du groove de "Pamela". Steve Lukather s’empare d’une guitare acoustique pour "99", Simon Philips la joue percus, c’est du joli. On revient dans le rock à grosses guitares, plutôt prog. Le public est ravi et reprend les « Whohoho » avec fougue. Batterie en shuffle, bingo ! C’est "Africa", où tout le Zénith reprend en chœur la mélodie.

Le concert se termine avec un nouveau coup de grosses grattes puis un autre tube au cours duquel Simon Philips écœure les quelques batteurs dans le public qui n’étaient pas encore verts, avant l’apparition d’un nouveau backdrop aux couleurs du premier album, retentit alors l’intro au piano de "Hold The Line". Joseph Williams chante en duo avec la choriste Amy Keys. Le public les suit sur tous les refrains.
Salutations, on attend un peu le groupe qui revient pour un dernier morceau clôturant magnifiquement la soirée. Les lumières se rallument. On reste hagard. On sourit. Un excellent moment.


Photos par Fred Moocher


 
Set-list :
01 On the Run / Goodbye Elenore (avec un break de Child's Anthem)
02 Goin' Home 
03 Hydra 
04 St. George and the Dragon 
05 I'll Be Over You 
06 It's a Feeling 
07 Rosanna 
08 Wings of Time 
09 Falling in Between 
10 I Won't Hold You Back 
11 Pamela 
12 99 (Steve Lukather à la guitare acoustique)
13 White Sister 
14 Better World 
15 Africa 
16 How Many Times 
17 Stop Loving You 
18 Hold the Line
Rappel :
19 Home of the Brave

Merci à Didier Chouchane de Box Office Toulouse

 
Blogger : Philippe Dynamo
Au sujet de l'auteur
Philippe Dynamo
C'est rapidement que Phil rencontre la musique... Un album de POLICE pour son dixième anniversaire, un paquet de 45 tours, beaucoup de daube, le début des radios libres. Premier disque acheté : THE CLASH. L'énergie ! C'est le début des années 80, un grand frère qui écoute Gary Moore, JUDAS PRIEST, DEEP PURPLE et LED ZEPPELIN et ses potes AC/DC et TRUST... Ses propres amis naviguent sur les Stray Cats, VAN HALNE et IRON MAIDEN... Sa prof' de musique au collège s'arrache les cheveux quand il lui amène BLACKFOOT, SCORPIONS, JOURNEY ou NAZARETH pour écouter en cours... 1983, « Wango Tango » tous les vendredis, premier concert avec DEF LEPPARD, grosse baffe ! Une veste de treillis avec DIO dans le dos, un tee-shirt d'IRON MAIDEN, une veste en jean avec le logo de MOTÖRHEAD en garniture. Tous les mois, la presse : Rock & Folk, Best, puis Enfer Magazine, Metal Attack et Hard Force... Depuis, un tas de concerts, des festivals, d'abord de hard rock, puis de plein d'autres genres. Les cheveux tombent, le bide pousse, mais la flamme brille encore et toujours. Devenu journaliste pour dire autre chose que "j'adore ce que vous faites" aux artistes qu'il aime rencontrer. Partager avec eux des moments privilégiés, et d'essayer d'en rendre compte.
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