7 septembre 2010, 0:00

STONE SOUR : "Audio Secrecy"

Album : Audio Secrecy

Si les fans pensaient que l'album «Come What(ever) May» était un peu doux, «Audio Secrecy» l'est encore plus ! L'intro est une courte ligne de piano reprenant là où «Zzyzx Rd» s'était arrêté. Corey ne crie plus autant, mais démontre qu'il est un maître... chanteur. James Root et Josh Rand créent une parfaite harmonie aux guitares, soutenus par la basse de Shawn Economaki, oscillant de l'agressif «Mission Statement» et son solo très heavy, au chant plus doux, sur «Hesitate» par exemple. La batterie de Roy Mayorga fournit un rythme «coup de poing» tout aussi accrocheur que les guitares. La plupart des morceaux de «Audio Secrecy» sont des hits de rock mélodique ou encore de belles ballades. Le premier single, «Say You'll Haunt Me», ne reflète pas forcément l'ambiance générale de l'album, mais il sera certainement fortement critiqué parce qu'il sonne très formaté pour les radios, avec une intro qui rappelle... LINKIN PARK ! Il n'a tout simplement pas la qualité envoûtante des mélodies que STONE SOUR a l'habitude de proposer, même s'il reste efficace. C'est un titre qu'aurait pu interpréter STAIND ou encore NICKELBACK. STONE SOUR offre ici beaucoup de ballades, mélangées à des titres plus agressifs qui ne sonnent pourtant pas comme le répertoire habituel du groupe. «Dying», ou plus précisément «Hesitate», met en vedette une des meilleures performances vocales de Corey avec des notes douces qui restent gravées longtemps, un texte triste et romantique, des refrains qui n'ont rien à envier aux plus grands tubes de Bryan Adams. «Miracles», à la tonalité très sombre et blues, me transporte comme d'autres titres l'ont déjà fait, dans un vieux motel poussiéreux ; la voix de Corey s'y fait l'écho d'un désespoir, puis de l'espoir, un contraste qui rend ce morceau musicalement si beau. «Nylon 6/6» est l'un des premiers morceaux où les cris et les riffs plus déformés illustrent la colère des paroles, tout en respectant cette constance mélodique irréprochable. «Pieces» prend la formule d'intro de «Bother» du premier album, mais se transforme en un hymne metal à la SOUNDGARDEN. Une bonne alternative mais on y trouvera trop de similitude entre ces deux chansons. «Imperfect», à la grande harmonie acoustique, met l'accent sur la mélodie pure, soutenue par la guitare de Jim et le chant de Corey. «Threadbare» est une autre piste lente qui apportera des sentiments mitigés : les textes envoûtants, le chant calme, les effets d'écho caractéristiques sur les guitares donnent l'impression par instant que Steven Wilson est passé par là, mais ce titre ressemble trop à «Say You'll Haunt Me», en plus lent. Bien sûr, certains titres sont plus percutants comme «Digital (Did You Tell)» ou «The Bitter End», un de mes préférés, parce qu'il est à la fois lourd, cavaleur, son refrain entraînant, avec une production du chant doublé réveillant mes souvenirs d'écoutes intensives d'un certain Keith Caputo dans LIFE OF AGONY. Corey y mélange des cris et des chants donnant un bon équilibre à l'identité STONE SOUR et prend soin de ne pas tomber dans la formule SLIPKNOT. J'ai retrouvé un plaisir identique à l'écoute de «Let's Be Honest» et «Unfinished» sur lequel groove la grosse caisse de Roy. «Hate Not Gone», un des trois titres bonus, possède une ligne rythmique on ne peut plus droite qui fera sourire les fans de «30/30-15» et «Come What (ever) May», c'est probablement le titre le plus en colère de ce nouvel album et le plus proche des débuts de STONE SOUR. «Anna» est un hit potentiel, que ce soit dans sa structure ou encore pour son refrain : on le retrouvera certainement comme single dans un avenir proche. L'album s'achève sur «Home Again», frappé une nouvelle fois par cette rude rythmique où la caisse claire, les guitares et le chant sont omniprésents, dans la continuité de «Sillyworld» sur le précédent opus. Si globalement «Audio Secrecy» a conservé le potentiel de titres comme «Bother» et «Through Glass» pour en faire une extension sur la plupart des chansons, Corey et ses camarades surprennent une fois de plus et déclarent à qui veut l'entendre que la rage, c'est avec SLIPKNOT, et l'amour c'est avec STONE SOUR. Même si j'ai par moment la nette impression que nous ne serons pas nombreux à apprécier cet album à sa juste valeur, j'y trouve personnellement mon compte et, d'ailleurs, j'y retourne de ce pas. Ne le dites à personne, c'est un secret.

Blogger : Christophe Droit
Au sujet de l'auteur
Christophe Droit
Animateur radio chevronné de la région toulousaine, fidèle partenaire de HARD FORCE depuis toujours, Christophe, alias "Godzilla", a participé à l'élaboration du projet Radio Force (CD & Musique) encarté dans le magazine jusqu'en 2000. Depuis 2008, il supervise l'équipe et l'actualité dans HARD FORCE et sur Facebook et anime de très nombreuses émissions sur HEAVY1, notamment NOISEWEEK tous les vendredis soirs, consacrée à l'actualité discographique de la semaine.
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