Depuis plusieurs années, le BIG FOUR fait les beaux jours des festivals estivaux des deux côtés de l'Atlantique. Sans remettre en cause la suprématie de ces groupes, je me suis souvent posé la question « Et TESTAMENT alors ? ». Nul doute que, si l'on devait passer à un BIG FIVE, Chuck Billy et sa bande seraient les prétendants les plus solides. Pour preuve, une carrière de plusieurs décennies, des albums dont certains sont de véritables classiques et « Dark Roots Of Earth ».
En quelques secondes d'écoute, on reconnaît ici la patte du groupe et la voix caractéristique de son chanteur. L'impression se confirme au fil des titres. Mais ce qui est surprenant c'est que malgré un son très actuel, « Dark Roots Of Earth » nous replonge également dans le thrash des années quatre-vingt, tel que le groupe le jouait à l'époque de « The Legacy ».
Sans régresser pour autant, cet album devrait reconquérir les fans de la première heure, peut-être déçus par les expérimentations plus récentes.
Tout le monde peut d'ailleurs y trouver son compte : les fans de thrash sont naturellement en terrain familier, mais cet album réussit aussi à trouver l'équilibre entre mélodie, agressivité , vitesse et passages plus planants. Même la ballade qui tue, « Cold Embrace », est présente à l'appel ainsi qu'un titre épique « Throne Of Thorne » qui réveillera le guerrier qui sommeille en vous.
Je n'avais pas autant accroché à un album de TESTAMENT depuis « Law » et c'est un plaisir de retrouver le groupe avec une telle réussite. La présence de Gene Hoglan derrière les fûts donne à ce line-up finalement stabilisé toute la puissance nécessaire.
Des titres comme « Man Kills Mankind » ou « True American Hate » semblent être taillés sur mesure pour être repris en gueulant par des hordes de barbares se jetant les uns sur les autres dans un pit bien boueux. On a hâte d'y être !