18 avril 2012, 0:00

KORITNI : "Welcome to the Crossroads"

Album : Welcome to the Crossroads

Ah le cap du troisième album ! Avec le premier, on pose les bases, le deuxième consolide, et avec le troisième, eh bien il faut savoir prendre des risques et s'élever, si on ne veut pas que tout s'écroule ! KORITNI, le groupe le plus français d'Australie a mis un peu plus de temps qu'à l'accoutumée pour mûrir son plan, mais vu le résultat, il n'y pas de quoi lui en vouloir ! En tant que fan de la première heure, il ne m'a pas fallu longtemps pour me jeter sur «Welcome To The Crossroads» qui est, vous l'aurez compris, le troisième «véritable» album du groupe (le disque précédent «No More Bets», étant principalement un recueil d'enregistrements live).

Un nom et un artwork qui évoquent beaucoup de choses, une croisée de chemins artistiques... Une prise de décisions importantes... Ou plus tiré par les cheveux, la légende de Robert Johnson... Tant de mystères qui ont fait bouillonner mon cerveau d'impatience, avant même d'avoir porté une oreille sur ce disque.
J'étais d'autant plus attiré par la certaine maturité qui s'était dégagée des textes du single «Better Off Dead» (avec au passage, d'excellents ch?urs signés Rusty, chanteur d'ELECTRIC MARY). KORITNI aborde le thème des réseaux sociaux, leur dangerosité, un regard sur la société actuelle auquel les Australiens ne nous avaient pas habitués. On peut aussi sentir un léger pic similaire avec le «titre» «Now A Word From Our Sponsors», qui n'est rien d'autre que 30 secondes, de publicité ! (fort et bien heureusement, factices). L'avenir du disque selon KORITNI...

C'en est donc fini des chansons de beuveries et nuits passées sous un pont ?
A notre grand plaisir, la réponse est non !
En effet, derrière la très sombre «Better Off Dead», se cache la pépite «Party's Over» dans laquelle je retrouve agréablement le KORITNI que j'avais laissé à «Lady Luck», «Game Of Fools» m'étant passé par une oreille et ressorti par l'autre. En comparant cet album à ses prédécesseurs, on se doit de constater que les compositions sont beaucoup plus riches, si bien que sortie de son contexte, chaque chanson de «Welcome To The Crossroads» tient debout et se suffit à elle-même. La slide guitar qui conduit le morceau «Down At The Crossroads» (avec la participation de Jeff Scott Soto), mais aussi l'intro de «Take It Like A Man» qui rappelle les standards de blues comme «Back Back Train», sont autant de petites nouveautés, mais aussi de prises de risques, qui font de «Welcome To The Crossroads», un album solide, et réfléchi.

Lex Koritni peut prier chaque matin sur l'autel du rock 'n' roll pour lui avoir confié un organe vocal si unique. Déjà très remarqué depuis GREEN DOLLAR COLOR (son groupe précédent), le chanteur prouve encore une fois qu'il a su dompter son "instrument" avec le temps. A une époque où auto-tune détient souvent le fin mot, les voix comme celles du frontman font vraiment plaisir à entendre (et c'est un euphémisme).
J'ai tout de même eu un peu de mal avec les balades, «Lost For Words» et «Hold On» (titre déjà présent en acoustique sur «No More Bets»), mais tout cela se laisse écouter gentiment. Le problème demeure surtout dans le fait que de petites chansons comme ses dernières, ont bien du mal à s'imposer après les tueries «TV Is For The Medium» et «Let's Go Crazy» ! C'est un peu comme lorsqu'on vient vous déranger alors que le meilleur moment de votre morceau préféré arrive ! De toute façon, je dois l'avouer, les balades de KORITNI m'ont souvent laissé indifférent.
«Welcome To The Crossroads» n'en demeure pas moins un disque que vous pouvez laisser tourner de la première piste à la dernière. S'il se fut bloqué à une croisée des chemins, KORITNI a pris de loin, la meilleure des directions et signe ce qui pourrait être son meilleur disque !

Blogger : Hugo Tessier
Au sujet de l'auteur
Hugo Tessier
Décidemment né trop tard, Hugo Tessier cultive sa passion pour le rock depuis son plus jeune âge. Avec U2 et THE POLICE dans le biberon, son cœur penchera finalement pour le hard rock des eighties qui à son tour lui fera découvrir de nouveaux horizons musicaux. Tantôt étudiant, musicien puis vendeur dans les festivals rockabilly, en septembre 2011 HARD FORCE le convainc de commencer à explorer les concerts de la région nantaise à peine avait-il déballé son unique carton dans sa chambre universitaire.
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