7 mars 2013, 0:00

LORDI : "To Beast Or Not To Beast"

Album : To Beast Or Not To Beast


« To Beast Or Not To Beast » est le deuxième album de LORDI produit par Michael Wagener, à qui nous devons quelques pièces mythiques comme le « Constrictor » d’'Alice Cooper, le premier album de SKID ROW et même le « Balls To The Wall » d’'ACCEPT pour ne citer qu'’eux. Une collaboration qui avait débuté avec « Babez For Breakfast » (2010), et avait marqué un léger changement de trajectoire dans la texture du son de LORDI avec des guitares plus en retrait, une batterie moins rentre dedans, et surtout un air ‘party-rock’ déstabilisant mais au final très bien accepté par les fans…... Puis vinrent les ennuis, et LORDI, à force d’'invoquer la mort dans pratiquement tous ses refrains, finit par se faire frapper de plein fouet et perd son batteur dans des circonstances inconnues, et comme si cela ne suffisait pas, la claviériste Awa claque la porte après sept années de loyaux services, le coup dur. Mais il en fallait plus pour déboussoler la tête pensante et chantante de la formation, et c’'est en quelques mois à peine que Mr Lordi, tel un Victor Frankenstein, recolle les morceaux manquants de son grand projet et invite deux nouveaux monstres à se joindre à la fête, que nous retrouvons donc sur cet album. On parle souvent du calme avant la tempête, mais que se passe-t-il après ?

« Dinner is served ! » annonce Michael Wagener en intro de « We’re Not Bad For The Kids (We’re Worse) » (avis aux connaisseurs qui se souviennent de l’'outro de « Devil’s Lullaby » sur l’'album précédent), et en effet, on va manger chaud ! Cette première chanson s’'ouvre sur un énorme chamboulement de batterie et un cri strident d’'outre-tombe à vous faire signer votre arrêt de mort et déjà le constat est édifiant, on n'’a jamais entendu un LORDI aussi agressif depuis « Bend Over And Pray The Lord », tout premier album du groupe paru pour la première fois l'’année dernière en guise de collector, et çà c’'est de la surprise !
Si Mr Lordi explique ce changement par l'influence du jeu de batterie brutal du défunt Otus, son remplaçant n’'est pas en reste car Mana, et c'’est le cas de le dire, est un tueur. Si bien qu'’il en ferait presque oublier le jeu de son prédécesseur qui pour le coup parait bien limité ! On peut dire la même chose des guitares, habillées d’'un son gras et dégoulinant sur « I Luv Ugly » par exemple, les riffs sont rapides, presque thrash sur certains morceaux comme « I’'m The Best », manifeste de la mentalité LORDI rappelant le « Monsters Keep Me Company » sur l'’album « Deadache » (2008) que l’'on peut résumer par une menace de se prendre une "platform boot" dans le derrière si on se mêle des affaires de nos monstres. Des nouveautés, mais on ne change pas les bonnes vieilles habitudes pour autant car LORDI, on l'’aura remarqué, c’'est tout un monde. Ainsi on ne s'’étonne pas en lisant des titres de chansons comme « Horrifiction », « Schizo Doll » ou « Candy For The Cannibal », et on a plutôt hâte de se plonger dedans afin de découvrir les petites scénettes que les monstres nous ont préparées, et de ce côté-ci, nous sommes servis ! Un feu d’'artifice qui part de travers et tue une famille entière sur « Happy New Fear », une poupée schizophrène qui règle ses comptes avec les enfants, un cannibale en liberté qui se sent comme un gosse dans un magasin de bonbons en regardant son voisinage...… C'’est tellement exagéré et grotesque, mais qu’'est-ce que c’'est drôle ! Et si comme moi vous vous attendiez à la traditionnelle ballade avec « Sincerely With Love », vous vous mettez le doigt dans le nez jusqu’'aux cornes car elle ne manquera pas de vous surprendre avec son refrain tout en « Fuck you asshole ! Fuck you asshole ! » ! Enfin, tout dépend de votre façon de déclarer votre flamme à votre bien aimé(e)…. LORDI sait aussi se montrer sérieux quand il s’'agit de rendre hommage à son batteur décédé avec « SCG6 : Otus’ Butcher Clinic », un solo de batterie enregistré à Paris retrouvé in extremis dans le disque dur de celui à qui nous devons visiblement beaucoup sur cet album, une démarche qui n'’a pas la prétention de faire pleurer dans les chaumières, juste sincère, et touchante.

Plus qu'une nouvelle parution, « To Beast Or Not To Beast » est ironiquement un signe de vie. Car pour être honnête, j’'ai émis de gros doutes sur ce qu'’il allait rester de LORDI après les dures épreuves que le groupe a traversées ces dernières années. Mais je n'’avais jamais eu aussi tort, et cet album pose la première pierre d’une nouvelle ère que l’'on a envie de voir durer pendant encore longtemps. Pas d’'inquiétude, nos monstres sont peut-être morts, mais bien vivants !

Blogger : Hugo Tessier
Au sujet de l'auteur
Hugo Tessier
Décidemment né trop tard, Hugo Tessier cultive sa passion pour le rock depuis son plus jeune âge. Avec U2 et THE POLICE dans le biberon, son cœur penchera finalement pour le hard rock des eighties qui à son tour lui fera découvrir de nouveaux horizons musicaux. Tantôt étudiant, musicien puis vendeur dans les festivals rockabilly, en septembre 2011 HARD FORCE le convainc de commencer à explorer les concerts de la région nantaise à peine avait-il déballé son unique carton dans sa chambre universitaire.
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